Malgré le retard consécutif au covid qui l’a atteinte mi-décembre, Christine Majerus va relever le défi samedi à Hesperange de remporter un 13e titre face à sa coéquipière et favorite, Marie Schreiber.
Dans la froideur, Christine Majerus (36 ans) a pris le temps de commenter son succès du jour, dimanche à Hesperange. Celle qui fut déjà douze fois championne nationale le promet, elle jouera le jeu samedi au même endroit, face à sa coéquipière de SD Worx, Marie Schreiber, qui partira forcément favorite vu l’étendue de ses progrès réalisés ces derniers mois.
Elle a d’abord pris soin de rappeler la problématique du circuit. «Quand on est devant, c’est bien, mais c’est compliqué à gérer… Je connais bien ce parcours de Hesperange. Je sais de combien d’efforts les organisateurs font preuve pour préparer le circuit, mais c’est un circuit où on ne peut presque pas du tout doubler sans se mettre en danger soi-même, nos concurrents ou le matériel», rappelait-elle.
La preuve, elle a parcouru les trois quarts d’un tour pour arriver au poste matériel et changer de machine après une crevaison. C’était dit sans animosité. Il s’agissait d’ailleurs d’une simple question sur le parcours où, deux fois déjà, elle s’est imposée lors du championnat (2010 pour son premier sacre et 2016).
Mais au-delà de son légitime succès sur le sol national, six jours après un succès plus corsé à Pétange, il s’agissait d’entendre Christine Majerus sur son état de forme, près d’un mois après son infection au Covid-19.
«Je ne suis pas là où j’aurais voulu être, explique-t-elle. Attraper le covid à la mi-décembre, cela m’a retardée d’un mois. J’ai dû recommencer, mais ma récupération n’est pas comme elle l’était avant, en fait. Là (dimanche), cela s’est bien passé, je suis contente, je vais juste essayer de récupérer maintenant. Je serai à mon niveau. En cross, on ne peut pas se cacher. Je vais faire de mon mieux et ce sera ce que ce sera! Les conditions n’étaient pas top dimanche. À moi désormais de faire le maximum avec ce que j’ai.»
Que la meilleure gagne!
Le contexte est forcément particulier puisque samedi, elle fera face à sa coéquipière Marie Schreiber, de seize ans sa cadette et qui figure aujourd’hui dans le top 10 mondial. Le duel, en 2022 à Ettelbruck, avait tourné en faveur de Christine Majerus. Mais aujourd’hui, la tendance est inversée.
«Elle a montré très clairement qu’elle était meilleure, constate Christine Majerus. Il ne faut pas le cacher. Elle a fait une superbe saison. Elle a atteint tous ses objectifs et il ne reste plus que les Mondiaux. J’espère qu’elle ira chercher un podium, si ce n’est plus. Moi, avec ce que j’ai eu, je vais essayer de la titiller un peu et voir jusqu’où on peut aller, en proposant une course intéressante le plus longtemps possible…»
Les deux coéquipières n’ont d’ailleurs pas échangé sur le sujet. «Je pense qu’un titre national, cela ne doit pas être un jeu. Surtout en cross, où c’est assez individuel. Elle se donnera à fond et je me donnerai à fond. Que la meilleure gagne!», confirme Christine Majerus.
À la question de savoir si elle poursuivra sa saison hivernale d’une ou deux semaines, elle confirme que même un titre n’y ferait rien : «Ce sera ma dernière course cette saison. J’ai réalisé que j’avais vraiment pris beaucoup de retard avec ces deux semaines de maladie. Mon objectif a toujours été la route (elle a pour objectif de réaliser une bonne campagne de classiques et d’obtenir une sélection pour la course en ligne des Jeux olympiques à Paris). En regardant ça, je ne peux pas me permettre de voyager à gauche et à droite et de me rajouter des courses et des entraînements de cross. Si on va aux Mondiaux, il faut y aller avec des ambitions, sinon ça ne sert à rien d’y aller.»