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[Cyclo-cross] Cette fois, c’est bien la der pour Christine Majerus


L’an passé, Christine Majerus s’était déjà alignée à Diekirch où elle s’était plu à dessiner le circuit. (Photo : luis mangorrinha )

Chose promise, chose due. Christine Majerus va accrocher ce samedi son dernier dossard sur le fameux circuit du Herrenberg, sur les hauteurs de Diekirch.

Nul doute que ce samedi, sur le coup de 15 h, on verra Christine Majerus lever encore une fois les deux bras en l’air sur les hauteurs de Diekirch, dans l’enceinte de la caserne de l’armée, où déjà l’an passé, elle s’était imposée alors qu’elle avait participé à l’élaboration du circuit. Un vrai circuit de cross comme Christine Majerus les aime.

Alors bien sûr, on ne va pas ici recommencer à refaire défiler sa longue et belle carrière qui s’est officiellement terminée le 13 octobre dernier du côté de Arnhem, à l’occasion de la dernière étape du Simac Ladies Tour où le peloton lui avait réservé des honneurs mérités. Et où, pour la petite histoire, son équipe avait réalisé une course parfaite avec Lotte Kopecky et Lorena Wiebes.

Tout cela paraît déjà loin à vrai dire. Un mois plus tard, Christine Majerus va donc accrocher son dernier dossard en cyclo-cross comme elle l’avait anticipé au moment de dire au revoir à la compétition. «Symboliquement, nous expliquait-elle un mois plus tôt, c’est important pour l’armée que je sois là en tant que coureuse et pas seulement en tant que constructrice de circuit. Je ne sais pas le temps qu’il fera. J’espère qu’il ne fera pas aussi moche que l’an passé, mais j’ai hâte d’y être, de faire ce cross une dernière fois.»

Les vœux de celle qui fut sacrée à douze reprises championne nationale de la discipline ont été exaucés. Il devrait faire grand beau sur le Herrenberg ce samedi après-midi. Elle nous l’explique par ailleurs, ce n’est évidemment sa performance qui la préoccupe mais connaissant Christine Majerus, elle devrait veiller à bien terminer en beauté…

Christine Majerus en finit ainsi avec sa «discipline de cœur», qui lui a apporté beaucoup de satisfaction sur le plan personnel car comme elle se plut à le rappeler, elle eut la chance que son équipe néerlandaise Boels-Dolmans devenue SD Worx lui permette, de façon individuelle, de maintenir ce lien indéfectible.

«J’ai toujours aimé le cross»

«J’ai toujours aimé le cross, je me prenais la tête d’une façon ou d’une autre, mais c’est relatif, quand je voyais toute l’organisation qu’il y avait derrière un cross. Comme l’équipe ne m’aidait pas, j’organisais mes déplacements, la location du camper. J’avais Jean-Claude (Anen) avec moi comme mécanicien. Jusqu’au championnat du monde à Belvaux, Marco Lux était là. C’était ma petite routine qui me plaisait avec les gens que j’aimais bien, les amis et la famille. On ne rentrait pas du tout dans le schéma des équipes belges où tout était hyper-sérieux. Je ne me suis jamais vu faire partie du cirque belge. C’est seulement quand tu fais partie de ce truc-là, dans les coureurs C1 (catégorie 1), les manches du Superprestige, que tu as des contrats partout. Je n’ai jamais eu ça. Je voyais ça comme un moyen d’occuper mon hiver et de me faire plaisir», racontait-elle alors avec passion.

Cette passion qui l’a amenée à jouer le podium des Mondiaux de Valkenburg, en 2018. On s’en souvient comme si c’était hier. Elle prit le meilleur départ avant de devoir laisser revenir sur elle la Belge Sanne Cant, puis l’Américaine Katherine Compton, alors que c’est dans le dernier tour que la Néerlandaise Lucinda Brand la privera d’une médaille de bronze qui aurait été largement méritée. «Si on m’avait dit que j’allais courir un Mondial pour une médaille, j’aurais signé tout de suite. Mais j’y croyais à fond…» On ne refait pas l’histoire, cette quatrième place reste bien plus qu’une médaille en chocolat. Elle fixe son sommet mondial parsemé de top 10, comme sa septième place à Bieles en 2017 devant son public, 20 000 spectateurs…

Si le fil entre Christine Majerus et le cross a fini par se tendre, sans jamais rompre, c’est aussi que les éléments extérieurs ont fini par s’en mêler (mononucléose, covid ou encore les suites d’une double opération délicate pour une luxation sterno-claviculaire postérieure). «J’aurais voulu faire plus, mais mon corps a dit stop. Il faut savoir écouter ça…»

Aujourd’hui, c’est le moment de rembobiner tout ça. Car cette fois, c’est bien la der. C’est le jubilé Christine Majerus!

Christine Majerus va accrocher un dernier dossard dans sa «discipline de cœur», le cyclo-cross. Photo : luis mangorrinha