Le parquet requiert une interdiction de conduire de douze mois et une amende contre une conductrice poursuivie pour homicide involontaire.
C’est un tragique accident qui s’était produit le 4 janvier 2015 sur le boulevard Pierre-Krier, à hauteur de la place Benelux, à Esch-sur-Alzette. Ce dimanche-là, vers 13h, une automobiliste avait renversé un cycliste. La victime de 85 ans avait succombé à ses blessures, un mois plus tard, à l’hôpital. Selon le médecin légiste, la combinaison des traumatismes crânien et thoracique est à l’origine du décès. Et pourtant, rien n’avait laissé présager cette issue fatale lors de l’arrivée des secours sur les lieux de l’accrochage. «Le cycliste, qui ne portait pas de casque, ne présentait pas de blessures visibles. Il voulait absolument remonter sur son vélo pour aller voir ses animaux dans son jardin», rapporte un policier.
Poursuivie pour homicide involontaire, la conductrice de 44 ans comparaissait mercredi matin devant le tribunal correctionnel. À la barre, la prévenue a répété sa version, livrée à la police, selon laquelle elle avait été éblouie par le soleil : «Je venais de passer la place Benelux quand, à ma gauche, j’ai cru apercevoir un cycliste du côté du trottoir. Le feu était vert. J’ai encore vérifié si personne ne sortait du parking à droite. Quelques instants plus tard, j’ai eu le soleil dans les yeux et j’ai été aveuglée. Et puis il y a eu le choc.»
Selon l’expert, il n’est pas possible d’exclure le fait que la visibilité de l’automobiliste ait été mauvaise à cause du soleil. Du dossier, il ressort également qu’elle ne présentait pas une alcoolémie et n’avait pas de vitesse excessive au compteur. Au moment de l’impact, elle faisait entre 36 et 50 km/h, calcule l’expert. Et le vélo entre 4 et 12 km/h.
La défense plaide l’acquittement
Pour l’avocat de la prévenue, il s’agit d’un «accident malencontreux». «Vous acquitterez ma cliente, car il n’y a pas un seul élément dans le dossier affirmant qu’elle est fautive», a plaidé Me Alain Gross. La défense estime que le cycliste s’est engagé sur le passage qui lui était réservé alors que son feu était rouge pour lui.
Du côté du parquet, c’est un autre son de cloche. Selon son représentant, «il ressort à suffisance du dossier répressif que Madame a vu le cycliste et qu’elle a été éblouie». Au vu des circonstances, l’automobiliste aurait donc eu une vitesse inadéquate. «Si Madame a pu reconnaître le danger avant le choc, elle aurait pu immobiliser son véhicule et éviter l’accident», conclut-il.
Le parquet requiert une amende appropriée ainsi qu’une interdiction de conduire de 12 mois contre la quadragénaire. Il ne s’oppose pas à un éventuel sursis. Prononcé le 30 novembre.
Fabienne Armborst