Christine Majerus boucle au Simac Ladies Tour son dernier week-end de course, comme si de rien n’était ou presque.
Devant la caméra qui cernait les filles de la SD Worx-Protime en train de se congratuler, elle avait enlacé la Néerlandaise Lorena Wiebes les deux premiers jours. Avec le même entrain, elle s’est jetée vendredi dans les bras de Barbara Guarischi. Les jours passent et les mêmes scènes de joie se répètent aux arrivées du Simac Ladies Tour toujours dominé par l’équipe néerlandaise, bien que le maillot jaune, passé vendredi des épaules de Zoé Backstedt à celles de Franziska Koch, reste à conquérir!
Tout se déroule le plus normalement du monde. Sauf que pour Christine Majerus, il s’agit du dernier week-end de course. Alors, bien sûr, même en scrutant de très près le moindre des faits et gestes de la Luxembourgeoise, toujours bonne élève dans la gestion de sa tâche, ou plutôt bonne prof, puisque c’est elle qui fait office de capitaine de route, on ne voit rien d’autre qu’une course ordinaire.
𝙏𝙖𝙠𝙚 𝙖 𝙗𝙤𝙬, 𝘾𝙝𝙧𝙞𝙨𝙩𝙞𝙣𝙚!
Today marks the final race day of Christine Majerus, who’s leaving behind a legacy & who has inspired a lot of young girls to ride their bikes 🇱🇺 Villmools merci, Christine 🫶 pic.twitter.com/MMdhbiDSWM— Team SD Worx – Protime (@teamsdworx) October 13, 2024
En fin de semaine dernière, lorsque nous sommes allés la rencontrer à la veille des Mondiaux de gravel qui se sont déroulés à Louvain, pour un entretien à paraître ce lundi signant la fin de sa carrière professionnelle, Christine Majerus n’imaginait rien faire d’autre que ce qu’elle a eu l’habitude de faire durant les onze années où elle a roulé pour son équipe néerlandaise. Onze ans pour cette formation. Quelle histoire!
Dimanche, à Arnhem, si elle va au bout de ce Simac Ladies Tour qu’elle a eu l’honneur de remporter au cours d’une saison 2019 fastueuse, elle aura accumulé 497 jours de course et pas moins de 52 753 kilomètres de course dans cette même équipe.
«On va pleurer un bon coup»
Les jours semblent donc se passer de manière habituelle. Elle l’avait pressenti. Et elle ne laisse rien paraître. «Je pense que pour ma dernière course, mes dirigeants ont envie que je reste performante jusqu’à la fin. Ils ont évité d’appuyer trop longtemps sur le bouton émotion et cela me va très bien. À la fin du Simac, on va pleurer un bon coup et ils passeront vite à autre chose. C’est comme ça que le sport fonctionne. J’espère que je ne serai pas oubliée, mais je serai remplacée (rire). Mais je sais que je vais leur manquer en tant que coureuse. J’espère surtout que je vais leur manquer en tant que personne. C’est plus important», a-t-elle exprimé.
Elle disait alors n’avoir pas imaginé ses derniers coups de pédale en course. «Ce qui m’a le plus émue, c’étaient mes derniers entraînements, plus que les dernières courses. La nostalgie vient des derniers entraînements. Je me suis dite que là, c’était la dernière fois que j’allais devoir faire des intensités. Cela rend un peu triste. Il me faudra revenir un jour pour comparer mes temps», poursuivait-elle en riant.
We’re not crying, you’re crying 🥲 It’s been an absolute pleasure to live through the journey together, @C_Majerus 🫶 pic.twitter.com/IEjg76bZQh
— Team SD Worx – Protime (@teamsdworx) October 13, 2024
Coéquipière modèle
Christine Majerus, qui a participé en tant que coéquipière modèle, à tant de succès collectifs de son équipe, pour le compte des Anna van der Breggen, Chantal van den Broek-Blaak, Ellen van Dijk, Lizzi Deignan, Amy Pieters, Lotte Kopecky, Demi Vollering, qui a même récolté un titre de championne du monde par équipes de contre-la-montre, fait effectivement son travail ordinaire.
Vendredi encore, alors que l’échappée de quatorze unités (avec comme représentantes la Néerlandaise Femke Markus et l’Italienne Barbara Guarischi, finalement lauréate de l’étape au sprint) filait vers l’arrivée avec une avance de près de deux minutes d’écart, on la vit faire sa part de boulot. Au rayon des affaires courantes. Car pour le classement général, Lotte Kopecky vise le succès final, dimanche. C’était sans doute le dernier compte rendu concernant une course sur route de Christine Majerus…