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[Cyclisme] «Un beau Tour de l’Avenir» pour Jempy Drucker


Jempy Drucker est reparti satisfait du Tour de l’Avenir où le Luxembourg a raflé une étape avec Mathieu Kockelmann et réalisé plusieurs places d’honneur. (photo Gerry Schmit)

L’entraîneur national, Jempy Drucker, revient sur la course phare du calendrier international espoirs où le succès d’étape de Mathieu Kockelmann a marqué les esprits.

L’édition 2025 du Tour de l’Avenir restera marquée par le succès du Français Paul Seixas, 18 ans seulement. Le Lyonnais a parfaitement mené son affaire bien que n’étant de son propre aveu qu’à 90 % de ses capacités. Côté luxembourgeois, c’est forcément le succès de Mathieu Kockelmann dans la 4e étape que retient Jempy Drucker, entraîneur national. Mais pas seulement.

On imagine que le succès d’étape de Mathieu Kockelmann est votre principal motif de satisfaction dans ce Tour de l’Avenir…

Jempy Drucker : C’est clair que sa victoire revêt un aspect historique puisque le Luxembourg n’avait plus gagné de victoire dans le Tour de l’Avenir depuis des années (succès d’étape à Pontarlier en 1998 pour Benoît Joachim). Il faut se rendre compte que pour tous les coureurs U23, le Tour de l’Avenir, c’est leur Tour de France. C’est très prestigieux, les meilleurs sont là. Remporter une étape, c’est magnifique. En plus, il y a eu la manière, car l’équipe a très bien travaillé pour obtenir ce succès ce jour-là.

Cette victoire peut apporter quoi pour la carrière de Mathieu Kockelmann ?

Je le pense, un succès sur le Tour de l’Avenir, c’est quelque chose. Cela reste sa plus belle victoire, même s’il était devenu chez les juniors, champion d’Europe de contre-la-montre (2022).  Son succès dans ce Tour de l’Avenir s’inscrit dans un contexte différent.

Il s’affirme comme un finisseur…

Oui, il grimpe bien aussi, ce n’est pas un pur sprinteur. Si c’est dur, il a du punch et on voit qu’il est moins fatigué dans les derniers kilomètres quand c’est dur par rapport aux purs sprinteurs.

Si on fait le bilan par nation, on fait partie des cinq nations qui se sont imposées sur ce Tour de l’Avenir

Quels ont été les autres motifs de satisfaction ?

J’ai trouvé qu’on a fourni un bon travail d’équipe, c’est ce que j’attendais des coureurs. Avant de partir disputer ce Tour de l’Avenir, on s’était rassemblé pour évoquer ensemble la course. On avait coché les quatre premières étapes. On savait que c’était dans ces quatre premières étapes qu’on pouvait exprimer notre force. Toute l’équipe pouvait faire quelque chose. On avait la carte de Mathieu Kockelmann pour les sprints.

D’autres coureurs étaient prévus sur les échappées (comme Alexandre Kess, troisième de la 2e étape). On avait plusieurs cartes à jouer. On s’est concentré sur ces quatre étapes et chaque jour, on a été présent. On parle de la victoire de Mathieu, mais il y a ses cinquièmes places (dans les 1re et 3e étapes), il y a la troisième place d’Alexandre Kess qui était dans la bonne échappée de la deuxième étape avec Arno Wallenborn. On était présent dans ce bon coup à deux coureurs. Si on fait le bilan par nation, on fait partie des cinq nations qui se sont imposées sur ce Tour de l’Avenir avec la France, la Belgique, le Danemark et la Grande-Bretagne.

Revenons sur la troisième place d’Alexandre Kess…

Il fait une excellente saison et il a encore démontré son savoir-faire. Il aurait pu l’emporter ou terminer deuxième. Sans la petite vague aux 400 mètres et sans son saut de chaîne, les choses auraient été différentes. Mais troisième, c’est très bien.

Arno Wallenborn, neuvième du classement général à la veille de l’arrivée, a finalement terminé 22e. Qu’en retenez-vous?

Il était bien jusque dans l’avant-dernière journée. Dans l’étape matinale de la Rosière, c’est parti à fond et Arno n’est jamais rentré dans la course. L’écart était important et s’est confirmé pour le contre-la-montre terminal. Mais je retiens son travail et sa présence en début de Tour de l’Avenir. Il a compté pour nous et a participé au succès de Mathieu et à la troisième place d’Alexandre. Bien sûr, il était déçu, il attendait plus au niveau du classement général. Le niveau reste très élevé. On a fait néanmoins un beau Tour de l’Avenir même si on n’a pas pu accrocher un top 20 au classement général.

L’Ardèche plutôt que Kigali !

La prochaine échéance de l’équipe nationale espoirs est proche puisqu’on la retrouvera à la mi-septembre sur les routes du Skoda Tour de Luxembourg (17-21 septembre). Ce qui veut dire qu’aucun coureur espoir ne sera au départ des championnats du monde à Kigali (21-28 septembre). D’ailleurs, chez les hommes, aucun coureur élite ne se déplacera non plus au Rwanda.

«Il vaut mieux se concentrer sur les championnats d’Europe. C’est notre plan. La préparation est trop dure pour prétendre briller à Kigali. Cela aurait nécessité trois semaines de stage en altitude. Le choix de faire le Tour de Luxembourg avec les espoirs est préférable à nos yeux. Car derrière, il y aura les championnats d’Europe», explique Jempy Drucker.

D’ailleurs, en ce qui concerne les élites, le Luxembourg aurait eu droit à une seule place.

Seule Marie Schreiber et éventuellement une autre fille, feront le déplacement pour les premiers Mondiaux africains de l’histoire du cyclisme. Hormis Marie Schreiber, rien n’est acté.

Le gros objectif sera donc les championnats d’Europe en Ardèche (1er-5 octobre) où le Luxembourg pourra aligner une forte délégation. «Je préfère qu’on se concentre sur un championnat et non deux, et y aller à 100 %», poursuit l’entraîneur national. Il est vrai également que la proximité entre les deux évènements imposait aux différentes fédérations de faire un choix. «Nous aurons des objectifs sur les championnats d’Europe.», prévient Jempy Drucker.

D. B.