Kevin Geniets, le champion national, est en bonne forme avant de s’aligner dans son 4e Paris-Nice, une course qui l’inspire mais avec laquelle il a un petit compte à régler !
Jeudi matin, Kevin Geniets s’apprêtait à se rendre en banlieue parisienne et rejoindre son équipe Groupama-FDJ qui va propulser Guillaume Martin en leader sur Paris-Nice qui s’élancera dimanche du Perray-en-Yvelines. Un entraînement en contre-la-montre par équipes, sur le circuit automobile de Linas-Montlhéry, est au menu du jour. Le champion national qui était aligné samedi dernier sur le Het Nieuwsblad (37e place, au milieu du peloton qui s’est disputé le succès, un sprint remporté par le Norvégien Soren Wærenskjöld) est ravi de revenir sur la Course au soleil. «J’aime vraiment beaucoup Paris-Nice. Il faut survivre les trois premiers jours et prendre ce qui vient au fur et à mesure», explique celui qui enchaînera ensuite avec Milan – San Remo avant une pause puis un retour sur les classiques ardennaises et la découverte de son premier Giro.
Samedi, vous avez terminé 37e du Het Nieuwsblad. Quelles furent vos sensations ?
Kevin Geniets : C’était bien, j’étais vraiment content d’être de retour sur cette course. Cela m’avait manqué. Ce n’était pas prévu que je la dispute. Mais je n’avais pas de course à mon programme le week-end dernier et j’ai demandé à l’équipe si je pouvais participer. Du coup, l’équipe a accepté et c’était super. J’avais le rôle précis d’aider Stefan Küng au moment où nous n’étions qu’environ 25 coureurs, après le Molenberg. J’ai laissé pas mal d’énergie à cet endroit et du coup, mon placement n’était pas super sur le mur de Grammont. C’est dommage, j’étais dans le deuxième groupe (qui finira par revenir sur le premier groupe avant l’arrivée au sprint). C’était pour moi un test, car l’an passé, je ne l’avais pas fait (ni même les classiques suivantes au printemps, puisqu’il s’était brisé la main sur la dernière étape de Paris-Nice). J’ai remarqué que je n’ai pas perdu mes repères et que le Het Nieuwsblad reste une course que j’aime.
Vous confirmez, que conformément à ce qui était prévu en janvier, vous ne disputerez pas les Flandriennes au printemps ?
Non, je n’y serai pas. Avec le Giro, c’est difficile de concilier les deux mais j’espère y retourner l’année prochaine.
Quel regard portez-vous sur votre début de saison ?
Je trouve qu’il est pas mal. C’était bien de faire un résultat personnel sur l’Étoile de Bessèges (il a terminé troisième du classement final derrière le Français Kévin Vauquelin et le Belge Dylan Teuns). Sur le Tour des Alpes-Maritimes et du Var, on avait tout mis sur Guillaume Martin (le Français a terminé sixième). La forme et les sensations sont excellentes. Mais j’aimerais matérialiser ça avec des résultats plus concrets.
Sur ce Paris-Nice ?
Oui, je l’espère. Je pense qu’il faut prendre les occasions qui passent quand elles sont là. On a un solide projet avec l’équipe pour Guillaume (Martin). Mais voilà, cela ne sera pas non plus fermé pour tout le monde.
Lors de mon stage d’altitude, j’étais avec Guillaume Martin. On a beaucoup échangé. Ses réflexions sont intéressantes
Guillaume Martin est donc votre nouveau leader. Que pouvez-vous en dire ?
C’est d’abord une personne très intéressante (le coureur français est l’auteur de trois ouvrages traitant de la philosophie et de son application au sport). Il est différent des cyclistes habituels. Dans notre équipe, on a de vraies personnalités en dehors du vélo et avec Guillaume, c’est aussi très intéressant. Lors de mon stage d’altitude, j’étais avec lui. On a beaucoup échangé. Ses réflexions sont intéressantes. Quand tu roules cinq, six heures avec lui, il y a toujours des choses à discuter. Cela fait du bien.
Et sur le vélo ?
Il était bien au Tour des Alpes-Maritimes et du Var (il a terminé sixième). On va voir ce que ça donne sur ce Paris-Nice (pour ses trois participations à la Course au soleil, Guillaume Martin a terminé, respectivement, 12e en 2020, 6e en 2021 et 9e en 2022). On sera sans doute utile pour les placements dans les premières étapes. Cela sera notre boulot de s’occuper de lui surtout dimanche et lundi avant le chrono par équipes. Ce sont toujours des étapes très stressantes avec de possibles coups de bordure. Ces étapes finissent au sprint. C’est toujours très stressant à passer.
Que pensez-vous du plateau ?
Je ne l’ai pas encore vraiment regardé, mais Paris-Nice est toujours très relevé. C’est une course hyper-stressante, c’est toujours plus ou moins la même course avec du stress, des bordures. Puis, avant de penser aux étapes sélectives, on aura le chrono par équipes et ça tombe bien, car on aura une grande équipe avec des spécialistes comme Stefan Küng et Rémi Cavagna. On s’est bien entraîné et je sais que c’est un objectif pour l’équipe (en 2023, l’équipe de Kevin Geniets s’était classé 4e du chrono par équipes de Paris-Nice derrière Jumbo-Visma, EF Education et Jayco AlUla et devant UAE). On va bien protéger Guillaume. Ce vendredi, on va s’entraîner sur le circuit automobile de Linas-Montlhéry pour faire encore un entraînement collectif.
Vous avez un petit compte à régler avec Paris-Nice, non ?
(Il rit) Oui, c’est exactement ça, j’ai des pépins une année sur deux (en 2022, pour sa première participation, il heurta un panneau publicitaire dans l’aire de départ de la dernière étape et l’an passé, également dans la dernière étape, il a été victime d’une fracture de la main après une chute. Enfin, en 2023, il s’était classé 12e de la dernière étape, Nice-Nice et 26e du classement général remporté par Tadej Pogacar devant David Gaudu). Normalement, je vais vivre un bon Paris-Nice…