Michel Ries, le Luxembourgeois de l’équipe Arkéa-Samsic qui participera mardi au Tour de Luxembourg, évoque également le virus qui l’a empêché de disputer la Vuelta et la lutte pour le World Tour.
Comment aborderez-vous mardi le Tour de Luxembourg?
Michel Ries : C’est toujours spécial de courir à la maison, cela donne plus de motivation. Je me sens beaucoup mieux ces dernières semaines et je suis optimiste. D’autant plus que nous aurons une belle équipe au départ. Mais si on regarde le parcours, on remarque que l’avant-dernière étape, le chrono de Remich, sera long (26,1 km) et difficile. Pour moi, j’aurai un rôle d’équipier pour nos leaders qui vont bien en contre-la-montre et qui viseront le classement général. Mais je suis évidemment très, très motivé.
Vous avez terminé 39e du Tour du Doubs, dimanche. Avec de bonnes sensations?
C’est déjà mieux que les dernières semaines où cela avait été plus compliqué pour moi en juillet. J’ai eu des problèmes de digestion, il s’agissait d’un virus et cela m’a pris des semaines pour récupérer. En course, je ne me sentais pas bien. On cherchait un peu, mais on ne savait pas où était le problème.
Je suis tombé malade après le stage de préparation à la Vuelta qui s’est déroulé à Isola 2000. Je suis resté fatigué pendant des semaines et cela m’a privé du Tour d’Espagne. C’était la meilleure décision possible. Cela ne sert à rien de disputer un grand Tour si on n’est pas en pleine possession de ses moyens. C’était un moment compliqué pour moi, car la Vuelta était justement un grand objectif. Les courses du mois d’août étaient dures, puis j’ai coupé encore une fois. Et au Tour du Doubs, cela allait beaucoup mieux. Je suis donc confiant pour ce Tour de Luxembourg.
On imagine que votre équipe cherchera à engranger un maximum de points UCI, comme bon nombre de formations en cette fin de saison…
C’est exact, il y a beaucoup de points à prendre sur le Tour de Luxembourg, car l’épreuve est classée Pro Series. On a de belles cartes pour faire un bon général avec l’équipe. Dans notre équipe, l’objectif de monter en World Tour est présent et c’est une stratégie de long terme depuis ces dernières années. On s’est focalisé là-dessus. On avait pris la décision de ne pas participer au Tour d’Italie pour marquer des points ailleurs.
Pour le moment, notre situation est assez correcte, même si cela peut encore se compliquer. Les 500 points marqués par Nairo (Quintana) sur le Tour de France (NDLR : le Colombien, disqualifié du Tour de France qu’il avait terminé 6e, après deux contrôles positifs au tramadol pendant la course, a contesté la décision devant le Tribunal arbitral du sport) nous font défaut. On reste dans le match et devant des équipes comme Lotto Soudal et Israel-Premier Tech. Les courses canadiennes vont distribuer beaucoup de points. Cela peut vite changer. Après le Canada, la Vuelta et le Tour de Luxembourg, on verra mieux où on en sera.
Les coureurs qui ne sont pas à l’aise dans le chrono devront attaquer ailleurs. La course sera intéressante
Quel regard portez-vous sur votre saison jusque-là?
J’ai pu faire de belles choses en mai-juin (NDLR : il a réalisé plusieurs tops 10). C’est sûr que j’étais déçu de ne pas poursuivre l’été sur la même voie. Mais pour la suite, cela me donne de la motivation.
Concernant ce Tour de Luxembourg qui partira mardi, il vous inspire quoi?
On retrouve un parcours typique. La plupart des étapes sont « punchys« , avec un final pour puncheurs. Il n’y a pas d’étapes difficiles comme celle de l’an passé à Eschdorf. Cela reste dur, usant, mais on ne trouvera pas des écarts énormes à l’arrivée. Pour l’étape de Diekirch, on retrouvera des petits groupes pour la gagne. Le chrono sera décisif, il y aura de gros écarts. Et les coureurs qui ne sont pas à l’aise dans ce type d’efforts devront attaquer ailleurs. La course sera intéressante. Avec six équipes World Tour, cela sera disputé.
Pour en revenir à votre équipe, quels coureurs vont s’illustrer?
On a surtout Kevin Vauquelin, un néo-pro qui va très bien dans les chronos et qui peut viser le général. Pour les étapes, on misera sur Hugo Hofstetter. On aura assez d’options. Mais avec des équipes de six coureurs seulement, ça donne du travail…
Ensuite, à quoi ressemblera votre fin de saison?
Je disputerai les classiques italiennes de fin de saison.