Le jeune grimpeur luxembourgeois s’efforcera de rester aux côtés de Richie Porte tout au long de ce difficile Dauphiné où il devrait donc s’avérer précieux pour l’équipe Trek-Segafredo.
Mine de rien, sa 16e place acquise dimanche dans la dernière étape du Tour de l’Ain qui se terminait au Grand Colombier, était un indicateur non négligeable. Car évidemment, ses directeurs sportifs ne lui ont pas demandé de «jouer perso». Non seulement, le jeune grimpeur luxembourgeois (22 ans) s’est acquitté de sa tâche, il a fait son job, puis il s’est écarté au pied de cette difficile ascension. Il a fait ensuite du mieux possible. «Cela s’est bien passé, dimanche, j’étais vraiment content. J’ai épargné pas mal d’énergie, je n’avais pas dû travailler pour aller en échappée mais plutôt pour placer nos deux leaders (NDLR : Bauke Mollema et Richie Porte). Et essayer d’être avec eux le plus longtemps possible. Dans la dernière ascension du Grand Colombier, j’ai donc été lâché au pied. À ce moment-là, on était un groupe d’une vingtaine de coureurs. Les Ineos menaient le train à leur rythme et j’ai préféré prendre mon rythme, je savais qu’il s’agissait d’une montée longue de 17 kilomètres. Il ne fallait pas être dans le rouge dès le début, je pense que j’ai réalisé une bonne ascension», analyse-t-il.
Il s’agissait pour lui d’une première au sens que jamais auparavant, il n’avait couru dans un tel environnement sportif. Ce sera d’ailleurs encore le cas sur ce Dauphiné. «C’était effectivement la première fois que je courais avec un peloton d’une telle qualité. C’était bien de voir où je me situais, c’était un bon test», confirme-t-il en se gardant bien de fanfaronner. Ce n’est d’ailleurs pas vraiment le genre du garçon. «L’équipe était vraiment contente. Quand on voit les noms dans le petit groupe qui résistait, c’est bon signe pour moi et mes dirigeants m’ont montré qu’ils étaient contents de la performance», corrige-t-il.
Un parcours cousu main
Sur ce Tour de l’Ain, il a effectué une sorte de répétition du Dauphiné. «Les jours d’avant, j’avais travaillé pour placer nos leaders. Ce n’était pas simple sur des petites routes. Le classement final m’importait peu. J’ai essayé d’épargner de l’énergie pour la suite…»
Et la suite, c’est donc ce Dauphiné qui s’élance ce mercredi pour cinq jours au sommet, ce qui n’est franchement pas pour lui déplaire. Il sait qu’il va aller au charbon : «Il me faudra d’abord voir si j’ai bien récupéré de l’enchaînement Route d’Occitanie et Tour de l’Ain. Le Dauphiné me convient effectivement bien avec un tel parcours. On a une belle équipe et on veut faire un bon classement général. Je pense que toute l’équipe est motivée. On est sur une bonne voie. Richie (Porte) sera notre leader (Bauke Mollema est absent car il défendra son titre, samedi, sur le Tour de Lombardie). Je pense que Richie est prêt, il a fini le Tour de l’Ain comme la Route d’Occitanie avec les meilleurs. Il peut viser un bon classement général et pourquoi pas une étape. On verra comment la course évolue au fil des jours, il s’agit de cinq étapes vraiment difficiles. On va essayer de rester longtemps avec lui pour l’escorter le plus loin possible et faire le job.»
On peut dire que c’est le métier qui rentre et en conclure que tout cela est bien prometteur…
Denis Bastien