[Skoda Tour] Mattias Skjelmose était à l’heure

Le coureur danois attendait le contre-la-montre de Remich pour frapper un grand coup. Le voilà en jaune à la veille de l’arrivée.

« On fera le point vendredi à Remich… » Lorsque mardi, au moment du départ, nous avions invité Kim Andersen à détailler ce qu’il attendait de sa «très jeune équipe» sur ce Skoda Tour, le directeur sportif danois établi de longue date au Luxembourg s’était fendu de cette ellipse.

On avait bien compris que Mattias Skjelmose, jeune coureur de 21 ans (il aura 22 ans le 26 septembre) en forme ces derniers temps, était le leader désigné de l’équipe Trek-Segafredo et, vu la nature de cette 4^e étape, un contre-la-montre vallonné, pour ne pas dire plus, au beau milieu du vignoble mosellan, on pouvait bien imaginer que l’intéressé attendait son heure pour célébrer sa première victoire chez les professionnels. Il n’a pas déçu…

Une génération dorée chez les Danois

L’ancien coureur de Leopard (encore un!), que l’équipe américaine a bien fait de prolonger jusqu’en 2024, fait évidemment partie de la fameuse génération dorée danoise emmenée par un certain Jonas Vingegaard, pour ne citer que le dernier vainqueur du Tour…

On ne sait pas si, dans un avenir plus ou moins lointain, Mattias Skjelmose sera amené à lutter pour le gain du maillot jaune dans le Tour de France. Mais pour le moment, le voilà en jaune sur ce Skoda Tour de Luxembourg, et la manière dont ce petit gabarit (1,70 m) se comporte sur tous les terrains en dit assez long.

Jamais démoralisé

Jeudi, on l’avait d’ailleurs vu chercher à prendre son destin en main avec la complicité de l’Italien Giulio Ciccone, à huit kilomètres de l’arrivée, juste après le forcing de Kevin Geniets et des Groupama-FDJ. Le Danois n’avait pas puisé dans ses réserves et même la déception de se faire reprendre par les bretelles par le peloton à seulement deux bornes de la ligne ne l’avait pas démoralisé.

Mattias Skjelmose reste amène quoi qu’il advienne, et la façon dont il a savouré ce premier succès professionnel indique la profonde nature du garçon. Longtemps cette saison, il a tourné autour, comme on le répète souvent dans le jargon du cyclisme, ce qui est d’ailleurs le cas pour d’autres, comme Kevin Geniets…

La course n’est pas pliée

Deuxième du récent et très montagneux Tour de l’Ain, troisième du Tour de Wallonie ou encore huitième de la Classica San Sebastian, voilà qui classe le jeune homme.

Ses rivaux le pressentent, il ne sera désormais pas simple de le déloger. Des rivaux pas non plus assommés. On pressentait bien que Valentin Madouas, le leader de Groupama-FDJ, aurait bien du mal à résister dans cet exercice chronométré qu’il ne maîtrise pas à la perfection, mais son dixième temps, à 39 secondes, n’est pas infamant. On notera que, de son côté, Kevin Geniets a fait l’étalage de ses constants progrès (6^e à 25 secondes). Le Luxembourgeois prend la cinquième place du général, juste derrière son coéquipier breton. Tout reste évidemment possible.

Le top 10 guette un faux pas

Car c’est évidemment sur le terrain, ce samedi, qu’on va pouvoir juger de la capacité de Mattias Skjelmose à résister aux assauts de ses rivaux. Le premier à guetter la moindre opportunité ne sera autre que Kevin Vauquelin. Le Français, 21 ans lui aussi et coéquipier de Michel Ries, a fini à trois secondes du Danois. Il a failli rater le départ du chrono (!), mais à l’évidence, il n’a pas raté l’arrivée…

Vauquelin était dans le même temps que Skjelmose avant cette 4^e étape. Il est donc désormais le rival le plus dangereux du Danois, mais à l’évidence, tout le top 10 guette un faux pas. Ce sera donc passionnant jusque dans les derniers mètres au Limpertsberg. Comme le disait si bien Kim Andersen, il sera alors temps de faire le point…