«Je ne me considère pas du tout comme une spécialiste du contre-la-montre, enfin, maintenant peut-être que si…», explique Marie Schreiber, 3e du chrono en espoirs, ce mercredi à Hasselt lors des championnats d’Europe espoirs.
«Mes championnats sont déjà réussis…» Au moment de commenter sa troisième place dans ce chrono des championnats d’Europe espoirs, Marie Schreiber arborait un grand sourire. Elle venait donc de terminer troisième derrière deux des favorites logiques de l’épreuve, la Finlandaise Anniina Ahtosalo, qui s’est imposée, et l’Allemande Antonia Niedermaier.
La nouvelle championne d’Europe de la discipline a rejeté Niedermaier à 29 secondes, mais force est de constater que Marie Schreiber, pointée sur la ligne à 31 unités d’Anniina Ahtosalo, ouf, ça va mieux en l’écrivant, s’est surprise elle-même. «Je ne sais pas trop quoi dire, car c’est vraiment inattendu, c’est comme une victoire. Je savais que les deux premières seraient devant moi, il n’y avait aucune chance de les battre. C’était mon premier gros contre-la-montre, je n’ai pas beaucoup utilisé mon vélo de chrono cette année. Je pensais qu’un top 10 était possible», rappelait la Luxembourgeoise, laquelle avait néanmoins réalisé le meilleur chrono, espoirs et élite confondus, lors des championnats nationaux, il est vrai atypiques, à Harlange, en juin dernier.
«Une énorme victoire»
D’entrée hier, ses sensations ne l’ont pas trompée. «Je me sentais assez bien au début. Dans les dix derniers kilomètres, j’ai eu la pluie et la route était humide. Mais j’aime bien quand c’est dangereux et technique, même si je n’y voyais pas très bien. J’y suis allée tranquillement dans les virages. C’était à mon avantage, car de toute façon, c’était pour tout le monde pareil et mes adversaires n’allaient pas plus vite», poursuivait-elle.
Marie Schreiber a insisté sur la qualité des deux premières, il est vrai, intouchables. «Je savais que devant, rappelait-elle, ce seraient de vraies spécialistes et, pour moi, terminer sur le podium, c’est une énorme victoire. Quelque chose de complètement inattendu. Je ne me considère pas du tout comme une spécialiste du contre-la-montre, enfin, maintenant peut-être que si. Mais je n’ai pas beaucoup d’expérience dans ce domaine, je m’étais juste dit de tout donner et voir ce que ça donnait après.»
«Vendredi, ce sera une loterie»
Si Marie Schreiber s’est découvert de nouveaux talents dans ce domaine, comme le rappelait d’ailleurs encore mardi Jempy Drucker, l’entraîneur national («elle se découvre encore sur la route et n’a aucune pression), cette médaille de bronze lui ouvre des perspectives. «Maintenant, je veux faire les championnats du monde de contre-la-montre (NDLR : à la fin du mois à Zurich). J’ai pris du plaisir, même si j’ai souffert.»
Mais évidemment, désormais c’est vers l’épreuve de course en ligne qu’elle regarde. Elle y évoluera de nouveau seule, ce qui va peser, face à des équipes plus fortes. «Je n’ai pas trop d’attentes pour la course en ligne de vendredi, car c’est complètement plat, soutient-elle. C’est en quelque sorte une loterie. Tu peux te sentir super bien et ne pas obtenir un bon résultat, comme tu peux ne pas te sentir bien et finir sur le podium. Je pense que ça se terminera au sprint, ça va se jouer sur des détails. Donc, je ne veux pas dire que je vais faire un podium et ensuite être déçue en terminant 15e. Je veux bien faire et on verra bien. Mais peu importe le résultat, avec mon podium lors du chrono, mes championnats d’Europe sont déjà réussis.» On y revient.
Celle qui termina, en novembre dernier, vice-championne d’Europe en cyclo-cross, garde bien entendu ses priorités pour la discipline hivernale. Mais chaque chose en son temps. Pour le moment, Marie Schreiber prolonge les plaisirs sur la route et c’est très bien ainsi!