[Cyclisme] Mads Pedersen s’impose à Schifflange devant Mathieu Van der Poel qui reste leader

Ce qui restait de la garde de Mads Pedersen s’évertuait à maintenir son leader en pole avant les derniers hectomètres, en léger faux plat. Le placement valait très cher et ça jouait forcément des coudes. C’est ainsi qu’on vit le maillot jaune, Mathieu Van der Poel, se faire un chemin comme il le pouvait, puisqu’il n’avait plus d’équipiers en état de le servir. À ce petit jeu, le Français Christophe Laporte tentait également une percée, comme seuls les finisseurs savent le faire. Mais il avait pris du retard à l’allumage, alors que de son côté, Mads Pedersen ne cédait pas un mètre. De guerre lasse, Mathieu Van der Poel dut se rasseoir sur sa selle, battu par plus rapide que lui, tout simplement. Il n’y a pas à dire, le leader d’Alex Kirsch, dans ce genre d’arrivée un peu tortueuse, c’est quand même quelque chose…

«Je vais me tester»

Mais le champion du monde néerlandais reste leader de la course à la veille de l’étape de Diekirch, qui s’annonce forcément décisive au vu du parcours proposé et de cette montagne de difficultés. Cela tombe plutôt bien, le maillot jaune, qui depuis la veille, déjà, ne dispose plus que de deux équipiers, a annoncé vouloir relever le défi. «Je vais me tester», déclare-t-il sans ambages, comme si les deux premières étapes ne lui suffisaient pas. Parole de Mathieu Van der Poel.

Évidemment, ce test grandeur nature à dix jours pile des Mondiaux de Zurich n’est pas anodin. Car on peut rappeler que le tenant du titre est surtout présent au Grand-Duché pour se préparer au mieux avant le rendez-vous suisse, où il retrouvera principalement le Slovène Tadej Pogacar, le Belge Remco Evenepoel et le Suisse Marc Hirschi, présent ici. Le parcours hérissé de la troisième étape du Skoda Tour de Luxembourg possède une petite ressemblance avec le circuit zurichois, donc il n’y aura sans doute pas meilleure préparation que de se lancer à fond ce vendredi après-midi…

Et d’ailleurs, si le test est réussi, alors on verra bien vers quelles aspirations «MVDP» va aller, l’appétit venant toujours en mangeant. Au fond, s’il est toujours en jaune ce vendredi soir, alors il ne lui restera plus qu’un «petit» chrono de quinze bornes et une dernière étape cabossée le jour de l’arrivée. Rien d’insurmontable quand on s’appelle Mathieu Van der Poel.

Pour autant, prudence, on a bien saisi en plusieurs occasions que tous les grimpeurs puncheurs présents sur la course piaffent d’impatience. Juan Ayuso, on l’a vu. Son coéquipier Marc Hirschi, tenant du titre, plus encore. Le Suisse s’est offert trois secondes de bonification aux sprints intermédiaires, ce qui, on en conviendra, est bien plus qu’un simple signe.

De nombreux prétendants

On a remarqué que les Bahrain Victorious d’Antonio Tiberi avaient une vigilance de vieux Sioux. Emmenés par Kevin Geniets sur le final, les Groupama-FDJ David Gaudu, Valentin Madouas et Rudy Molard sont dans les starting-blocks. Il y en a d’autres, comme le Colombien Esteban Chaves (EF Education), le Néerlandais Wilco Kelderman (Visma), l’Italien Davide Formolo (Movistar). Entre autres parmi les 43 coureurs encore concernés par le classement général, dont Bob Jungels et Mats Wenzel, les deux coéquipiers de la sélection nationale.

Par contre, l’un des prétendants au succès, et pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit du Danois Mattias Skjelmose, vainqueur de l’épreuve voici deux ans, est allé à terre. Par mesure de précaution et afin de ne pas hypothéquer sa participation aux Mondiaux de Zurich (on y revient!), dans dix jours, il a jeté l’éponge rapidement. Un homme de moins pour le classement général, dont une partie va donc se jouer aujourd’hui avec une troisième étape très attendue (Rosport-Diekirch, 201,3 km).

En effet, le tracé proposé à Diekirch avec les montées de Haemerich et de Seitert, à effectuer à deux reprises, a toutes les caractéristiques d’une journée décisive. Surtout qu’avant de se rapprocher du circuit final, les difficultés (Michelsbierg, Beaufort, Um Knupp à Wiltz) vont s’empiler.

On verra en fin d’après-midi si Mathieu Van der Poel est parvenu à sauver, ou non, son tricot de leader. Tout cela s’annonce parfaitement passionnant…