Ils sont nombreux cette année à pouvoir revendiquer l’ambition de revêtir le maillot tricolore dimanche après-midi sur le superbe circuit de Mertzig. Revue de détail.

GENIETS PAS PRESSÉ

Il visera du haut de ses 27 ans, dimanche, un quatrième titre de champion national, ce qui, en pareil cas, serait un bel exploit. «Je n’ai pas envie de donner le maillot!», nous a-t-il récemment expliqué sous forme de boutade. Depuis 2020 et son premier sacre, il l’a cédé à deux reprises. En 2022 à l’étonnant Colin Heiderscheid à l’issue d’une édition renversante où les coureurs des équipes continentales avaient piégé les pros. Et en 2023, l’année où Alex Kirsch s’était imposé. Il possède le profil type pour les championnats nationaux. Bon grimpeur, bon rouleur, bon finisseur. Sur les parcours luxembourgeois, ça peut souvent faire mouche. «Cela va être une belle course. Beaucoup de coureurs ont un niveau correct, mais ce qui est compliqué, c’est que la course n’est pas très longue, c’est dur de faire la sélection.» D’où sa stratégie déjà éprouvée de «rester calme le plus longtemps possible». La notoriété qu’apporte le maillot de champion national est source de motivation. «Sur presque toutes les courses, je suis reconnu par les spectateurs. On m’encourage, c’est très bien…»

JUNGELS SUR SA LANCÉE ?

Son titre jeudi dans le contre-la-montre, son neuvième titre, a confirmé son retour en forme déjà observé sur les routes du Tour de Suisse. Au sortir d’un stage en altitude de trois semaines à Tenerife, l’ancien vainqueur de Liège-Bastogne-Liège montre qu’il a de beaux restes. Pour s’imposer dimanche, il lui faudra anticiper un éventuel sprint ou alors il ne faudra pas qu’il emmène avec lui un homme réputé plus rapide, ce qui ne sera pas simple. Lorsqu’il remportait ses titres nationaux, Bob Jungels s’imposait généralement de longs raids. «Avec les nombreuses lignes droites du parcours, ce ne sera pas facile pour un coureur seul de s’isoler», nuance Alex Kirsch, deuxième du chrono jeudi derrière… Bob Jungels.

UNE TENAILLE TUDOR ?

Mine de rien, c’est la grosse équipe de ce championnat national. Avec Luc Wirtgen, Arthur Kluckers mais aussi Arno Wallenborn, malchanceux dans le dernier Baby Giro, mais également en très grande forme. Le surnombre peut être un atout, et si ces dernières années, Luc Wirtgen n’était pas le plus à l’aise dans les championnats nationaux, cela peut changer. «On va les laisser rouler», s’amuse Mats Wenzel en s’empressant d’ajouter en riant que «cela n’aurait pas de sens de procéder ainsi». Il n’empêche qu’avec trois coureurs, les Tudor ont manifestement les moyens de jouer, si bien sûr ils ne se condamnent pas eux-mêmes à prendre les rênes du peloton, car c’est aussi un piège.

DE BONNES RAISONS DE MISER SUR EUX !

Kevin Geniets : car c’est celui qui correspond le mieux aux spécificités du parcours.

Bob Jungels : car c’est l’homme le plus en forme du moment et qu’il va participer au Tour de France…

Alex Kirsch : car c’est le plus rapide en cas de sprint en petit comité. Vainqueur en 2023, il sait comment faire pour doubler la mise.

Michel Ries : car le grimpeur luxembourgeois doit marquer les esprits pour retrouver un contrat alors que son équipe Arkéa-B&B Hotels risque fort de disparaître en fin de saison. Et lui aussi est en bonne forme.

Mats Wenzel : car c’est un homme de championnat dont la polyvalence s’adapte à merveille à ce parcours. Ce serait un beau cadeau pour sa première saison professionnelle.

Arthur Kluckers : car il sait aller vite au sprint et son profil de coureur complet peut justement lui permettre de tirer son épingle du jeu.

Luc Wirtgen : car il sera à son aise sur ce genre de parcours et devrait bénéficier d’une bonne condition après le Tour de Suisse. Surtout, car cela pourrait être pour lui le bon moment de penser à lui.

Loïc Bettendorff, Arno Wallenborn, Mathieu Kockelmann, Mil Morang, Noé Ury, Alexandre Kess : car ces coureurs d’équipes continentales ont de belles qualités déjà exprimées à maintes reprises.

LA FORMULE

Comme c’est de tradition, les coureurs élites-espoirs composera un peloton compact (41 coureurs cette année). Si un espoir possédant un contrat franchit la ligne en premier, il sera désigné champion national professionnel. Le championnat national espoirs ayant lieu le 6 juillet en Autriche (avec l’Allemagne et la Suisse), aucun podium espoirs ne sera célébré, mais un espoir peut très bien remporter le championnat élites. L’an passé à Harlange, Mats Wenzel et Alexandre Kess s’étaient classés deuxième et troisième derrière Kevin Geniets, au sprint.

LES PRINCIPAUX ENGAGÉS

Femmes : Liv Wenzel (Hess Cycling), Nina Berton (EF Education-Oatly), Marie Schreiber (SD Worx-Protime), Layla et Maïté Barthels (CT Atertdaul), Elisa Kockelmann (CCI Differdange).

Espoirs avec et sans contrat : Mats Berns (VCU Schwenheim), Noé Ury, Alexandre Kess, Mil Morang (Lotto Kern-Haus PSD Bank), Arno Wallenborn (Tudor U23), Mathieu Kockelmann (Lotto Development)

Élites sans contrat : Larry Valvasori (AC Bisontine), Tom Thill, Ken Conter, Tim Diederich (Team Snooze), Tom Paquet (Team Marni-N’side), Charel Meyers (VCU Schwenheim)

Élites professionnels : Loïc Bettendorff (Hrinkow Advarics), Mats Wenzel (Equipo Kern Pharma), Kevin Geniets (Groupama-FDJ), Michel Ries (Arkéa-B&B Hotels), Alex Kirsch (Lidl-Trek), Bob Jungels (Ineos Grenadiers), Arthur Kluckers, Luc Wirtgen  (Tudor)