Le Luxembourgeois vient de se classer sixième des championnats du monde sur piste dans l’épreuve par élimination. Une discipline qui va l’aider sur route, où ce sprinteur progresse pas à pas.
Plus les jours passaient et plus les entraîneurs nationaux des plus grandes nations se sont questionnés. Mais d’où venait ce nouveau visage dans le peloton juniors des coursiers sur piste ? Le coach belge est même allé demander à Brian Nugent, chargé du développement et de la formation à la FSCL (fédération nationale de cyclisme) si ce Lenn Schmitz plein d’allant et d’entrain était bien celui qu’il avait vu en hiver effectuer des premiers pas timides sur la piste de Zolder où, une fois par mois, Nugent conduisait la délégation grand-ducale pour des journées d’entraînement…

Pas de doute, il s’agissait bien de celui qui, en juin, est devenu également champion national sur route. «Lenn est quelqu’un qui travaille beaucoup. Par le passé, il manquait de confiance. Mais il est resté focus sur ses objectifs. On a vu son panache lorsqu’il est devenu champion national sur route. Malgré des chutes en début de saison, il n’est pas resté sur cette malchance. Je pense que c’est un coureur qui a du potentiel», apprécie Laurence Moris, son entraîneuse de l’UC Dippach.
Avec Elena Lopes, Lenn Schmitz participait ainsi aux championnats du monde sur piste juniors la semaine passée à Apeldoorn (Pays-Bas) dans la foulée des championnats d’Europe qui s’étaient déroulés à la mi-juillet à Anadia au Portugal, alors qu’il débutait dans cette discipline voici quelques mois seulement.
Sa sixième place acquise dimanche dans l’épreuve par élimination (tous les deux tours, le dernier est éliminé…) n’est pas passée inaperçue. «Je suis très content de ma performance», explique le garçon de Schieren venu au cyclisme en suivant la trajectoire de son père Marc, et de Jo, son grand frère, passé en 2023 par le Team Dauner, une équipe continentale allemande.
Avec un gabarit d’un mètre quatre-vingt-quatre, pour 68 kilos, Lenn Schmitz passe sur tous les terrains, même s’il affectionne particulièrement les sprints. D’autant plus avec l’acquis que lui procurent ses expériences sur la piste. «Ces championnats du monde n’étaient que ma troisième course sur la piste (il avait alors terminé neuvième du scratch). Pendant l’hiver, chaque premier mardi et premier mercredi du mois, nous étions avec Brian Nugent en stage avec la fédération sur la piste de Zolder. Cela a porté ses fruits. J’ai progressé…»
La piste m’a beaucoup apporté et après ma participation aux championnats d’Europe, j’ai remarqué qu’il m’était plus facile de rouler dans le peloton et de frotter
Laurence Moris confirme : «Brian Nugent a vu en Lenn un certain potentiel et du caractère. Il ne se contente pas de participer à un évènement comme les championnats d’Europe et du monde, il veut y être compétitif…»
Du coup, Lenn Schmitz, dont la priorité reste la route, escompte bien poursuivre son périple sur piste, l’un n’empêchant pas l’autre dans le domaine de l’endurance, les exemples étant nombreux pour en attester. «Même si ce sera difficile en rentrant la saison prochaine chez les espoirs, on va voir comment je vais procéder à l’avenir. Mais je compte continuer à me produire sur piste. Cela m’a beaucoup apporté et après ma participation aux championnats d’Europe, j’ai remarqué qu’il m’était plus facile de rouler dans le peloton et de frotter. Cette aide m’est précieuse.»
La semaine passée, Laurence Moris est allée le voir évoluer à Apeldoorn en spectatrice. «Ce fut un plaisir de voir de visu ses progrès», apprécie-t-elle, convaincue que son travail de vitesse va payer plus tard sur la route.

L’actuel champion national sur route, qui était venu rechercher dans les derniers hectomètres son coéquipier Jonah Flammang-Lies fin juin à Mertzig, retient son succès comme toutes les classiques de début de saison (il avait terminé 53e de Paris-Roubaix, puis 39e de Liège-Bastogne-Liège et début juillet, il a pris la 13e place du GP Patton). Ces prochaines semaines, il va préparer les championnats d’Europe prévus début octobre en Ardèche.
Cet élève du Sportlycée va rentrer en première dans quelques jours. Mais pour l’heure, il profite des vacances scolaires pour poursuivre sur sa lancée et retrouver les épreuves sur route. Ce mercredi, le jour de ses 18 ans (!) avec son club de l’UC Dippach, il sera au départ des Druivenfeesten à Overijse, en Belgique, là même où il avait pris le neuvième rang du Trophée des Flandres le 30 juillet dernier.
Il enchaînera avec le Triptyque Ardennais de vendredi à dimanche, cette fois sous les couleurs de la fédération. Viendra ensuite le Grand Prix Ruebliland en Suisse (5-7 septembre), avant les championnats d’Europe.