Le coureur de Groupama-FDJ a su faire preuve de patience pour battre au sprint, à l’usure, ses rivaux à l’issue des championnats nationaux disputés dimanche à Harlange. Les espoirs Mats Wenzel, Alexandre Kess et Mathieu Kockelmann ont terminé sur ses talons.
Évidemment que dans cette dernière ligne droite d’arrivée en montée où il venait de célébrer, un poing en l’air son troisième titre national, Kevin Geniets, visage parfaitement bronzé, portant les traces d’un dernier stage à Isola 2000 en préparation au prochain Tour de France, a soufflé un bon coup.
Un championnat n’est jamais écrit à l’avance. Et à force de retenir ses coups, sur un parcours certes difficile, mais comportant un kilométrage anormalement peu élevé pour un professionnel de son rang, il ne lui fallait pas se rater dans les derniers hectomètres. Où, ses rivaux, à commencer par les épatants Mats Wenzel (Lidl-Trek Future), 21 ans, et Alexandre Kess (Philippe Wagner), 20 ans, ont eu le toupet de lui contester, jusqu’au bout et avec cran, son succès.
Certes, avec les absences de Bob Jungels, tout juste revenu d’un stage à Tignes, et dès aujourd’hui parti pour la présentation de Red Bull-Bora-Hansgrohe à Salzbourg avant le Tour, puis d’Alex Kirsch, le tenant du titre (qui ménage son genou blessé sur le Dauphiné pour espérer ne pas compromettre sa sélection pour le Tour) et enfin de Luc Wirtgen, souffrant, les professionnels de première et deuxième division avaient fondu de moitié au départ !
Du coup, ça laissait forcément un peu plus d’espace aux coureurs des équipes continentales comme Mats Wenzel, Alexandre Kess, déjà cités, mais aussi Tom Wirtgen (Felt Felbermayr), Mathieu Kockelmann, Mil Morang (Lotto-Kern Haus), Loïc Bettendorff (Global 6 United), restés longtemps aux côtés de Kevin Geniets (Groupama-FDJ) et Michel Ries (Arkéa-B&B Hotels), les plus capés.
On pourrait ajouter à cette liste Arno Wallenborn (Team Snooze), premier coureur sans contrat à l’arrivée. Mais il devrait vite réparer cette petite anomalie tant l’intéressé possède du talent…
Geniets a tout maîtrisé
Longtemps, le championnat avait semblé somnoler puisque les actions étaient toujours réprimées par le trio composé d’Arthur Kluckers, Michel Ries et Kevin Geniets. Mais évidemment, il s’agissait plutôt d’une course d’usure qui finirait, tôt ou tard, par laminer les organismes les plus friables.
C’est véritablement dans le dernier tour de circuit que tout s’est accéléré. Avec toujours le même motif. Mais aussi le même résultat. Kevin Geniets avait pris ses rivaux en tenaille. Michel Ries, auteur d’un nombre incalculable d’attaques, n’avait pu trouver assez de pourcentage pour s’en aller et avait dû se résigner, la mort dans l’âme, encore une fois.
Mats Wenzel, à la sortie de son superbe Giro U23, confirmé par son meilleur temps vendredi dans le contre-la-montre, avait plus que de simples fourmis dans les jambes. Et Alexandre Kess rappelait au public qu’il avait déjà, en dépit de son très jeune âge, déjà terminé troisième d’un championnat national (3e en 2022 à Nospelt). Ce ne fut pas suffisant pour renverser un Kevin Geniets rayonnant, réunissant assez de maîtrise pour gérer tous ses paramètres. Tout au long des interviews d’après-course, il répétait sa satisfaction et sa fierté de pouvoir porter à compter de samedi ce maillot de champion du Luxembourg sur le prochain Tour de France. C’est vrai que ce n’est pas rien!
À 27 ans, le vainqueur en début de saison du Grand Prix de La Marseillaise, promis à un rôle de coéquipier pour David Gaudu, espère bien fredonner en juillet dans l’Hexagone quelques bouts du Ons Heemecht…