Kevin Geniets a souvent été vu à la pointe du combat dans les étapes importantes du Giro, comme samedi lors de l’étape homérique de Sestrières. Le champion national dresse son bilan.

On aura souvent vu Kevin Geniets sur le front de l’attaque dans les grandes étapes de ce Giro renversant jusqu’au bout. Dans l’étape toscane de Sienne sur les Strade Bianche (14^e place), sur la route de Vicenze (33^e place). Plus récemment encore à Bormio en haute montagne (20^e de la 17^e étape) et encore samedi dans l’avant-dernière étape, une 20^e étape homérique à Sestrières avec le passage sur le col du Finestre (21^e). La chute et la fracture à la main de David Gaudu ont contrarié les plans de son équipe Groupama-FDJ, mais si ses coéquipiers n’ont pas eu de réussite dans leurs tentatives de décrocher une étape, on retiendra le très beau Giro d’ensemble du champion national.

On vous a vu encore sur le front de l’attaque samedi dans l’étape du Colle delle Finestre. Que retenez-vous de votre Giro ?

Kevin Geniets : En soi et d’un point de vue personnel, je suis très content de mon Giro. Cela a commencé avec l’étape de Sienne où je me sentais très bien. Ensuite, il y a eu effectivement plusieurs étapes où je me trouvais à l’avant. C’est sûr que j’aurais quand même préféré réaliser un gros résultat. Je m’estime très satisfait de la façon dont j’ai couru.

Vous découvriez le Tour d’Italie. Cela vous a plu ?

Oui, j’ai vraiment bien aimé. Même ce qui est autour de la course. Il y a plein de spectateurs dans les cols, comme samedi sur le Colle delle Finestre. J’étais venu avec moins d’attentes, mais finalement, j’ai beaucoup apprécié.

La chute et la blessure de David Gaudu dans la 7^e étape ont forcément changé les plans…

Oui, on était venu pour faire le classement général et après la fracture de David, l’équipe est passée en mode attaque. Il a juste manqué un petit truc pour qu’on obtienne un bon résultat. Mais nous avons fait ce que nous devions faire. Mais physiquement, nous n’étions pas assez forts pour faire mieux.

Avec le public sur le sommet, j’ai beaucoup aimé le col du Finestre

Le scénario de ce Giro que Simon Yates a finalement renversé dans l’étape du col du Finestre, samedi, vous a-t-il surpris ?

Oui, et c’est assez incroyable. J’étais justement dans le Colle delle Finestre et je m’attendais à voir revenir les leaders du classement général. Je ne comprenais pas bien la situation, j’étais à bloc. Je voyais Yates tout seul. Il y a eu un énorme moment pour que les autres arrivent, du coup, j’ai pu basculer dans la descente avec eux. Dans ma tête, je me disais : « ce n’est pas possible…« 

Le Colle delle Finestre est particulier, vous en retenez quoi ?

C’est l’un des cols les plus longs qu’on puisse faire en course avec un peu plus d’une heure d’escalade. Avec le public sur le sommet, j’ai beaucoup aimé. Il fallait éviter les cailloux, mais personnellement, j’aime vraiment bien. Au niveau des parcours, le Tour et le Giro sont finalement très différents, notamment dans la montagne. Je ressors satisfait de ce Giro, même s’il me manque le gros résultat.

Le succès de l’expérimenté Simon Yates face au jeune Isaac Del Toro vous inspire quoi ?

Visma-Lease a Bike a réalisé samedi une masterclass avec ce scénario où Wout (van Aert) attend son leader pour le tracter ensuite, c’est impressionnant. Il est souvent là dans les moments clés dans les grands tours, c’est incroyable.

À l’avenir, vous aurez envie d’y revenir ?

Oui, c’est clair.

Quelle sera la suite de votre saison ?

Elle n’est pas encore définie avec précision.

Vous pourriez doubler Tour d’Italie et Tour de France ?

Ce n’est pas complètement impossible, mais ce n’est pas du tout acté non plus. On verra bien. Toujours est-il que je ne vais pas me relâcher totalement à l’entraînement car dans tous les cas, j’irai jusqu’aux championnats nationaux, fin juin.