Kevin Geniets, qui va s’élancer vendredi dans son sixième grand tour, découvre le Giro. Il s’y donne deux missions : aider au mieux son leader pour le général, David Gaudu, et viser des étapes.
Kevin Geniets a découvert mercredi l’Albanie et ses routes, «un peu différentes» de ce que les coureurs ont l’habitude de trouver ailleurs. Il ne dira pas différemment du Giro, puisque justement le champion national de 28 ans qui, par trois fois déjà, a disputé le Tour et possède deux Vuelta à son actif, va s’élancer vendredi dans son premier Tour d’Italie. En bonne forme de surcroît, car dans les dernières classiques ardennaises, on l’a toujours retrouvé en bonne posture dans le final.
«C’est sûr que les classiques ardennaises se sont bien passées, indique-t-il. J’avais un travail précis, mais j’ai pu le réaliser. Les sensations sont très bonnes depuis. Cela va très bien, j’espère entamer ce Giro de la meilleure des façons. J’ai bien récupéré après les classiques. J’avais fait un grand bloc de travail avec le stage d’altitude, puis enchaîné avec les classiques ardennaises. Je sens que j’ai bien récupéré.»
Du Giro, il ne connaît justement que ce qu’il a pu en voir à la télévision. «Ces dernières années, il se trouve que je me trouvais à chaque fois en stage d’altitude à Tenerife, on regardait chaque après-midi après l’entraînement les étapes. Pour les premières étapes en Albanie, je n’aurai pas de repères, mais j’en aurai un peu plus après pour les étapes italiennes», explique l’intéressé.
De ce qu’il a pu observer en parcourant les étapes, il retient d’abord que ce Tour d’Italie semble de prime abord favorable aux échappées. Ce qui devrait permettre à des coureurs de son envergure de se lancer guidon en avant pour la conquête d’étapes. «Cela ne se résume pas à du plat et à de la montagne», commente ainsi Kevin.
Bien sûr, l’objectif numéro un sera d’encadrer au mieux David Gaudu dans sa quête légitime d’un bon classement général. «On va travailler pour David pour le général, appuie-t-il. Dire la place qu’il peut viser, c’est difficile de le prévoir, mais il va sans doute monter en forme au fil des étapes. J’ai confiance en lui. On verra comment la course se déroule, et puis on avisera», poursuit le champion national.
«Faire un résultat personnel»
Il ne le cache d’ailleurs pas. En dehors de son rôle de garde rapproché, il aimerait concrétiser son envie de décrocher un succès d’étape, si bien sûr les dés roulent en sa faveur. Ces dernières années, on l’a ainsi retrouvé sur le front de l’attaque dans les grands tours, lorsque l’occasion s’est présentée. Kevin Geniets a aujourd’hui la maturité et la force nécessaire pour parvenir à ses fins : «Je ne le cache pas, j’aimerais faire un résultat personnel. Après, c’est à moi de jouer…»
«L’équipe est prête à se battre chaque jour, avec l’objectif d’accompagner David dans les moments clés tout en gardant une liberté de mouvement pour ceux capables de briller à l’avant. C’est une course qui récompense l’audace et l’intelligence collective», confirme Sébastien Goubert, le directeur sportif de Groupama-FDJ.
Impossible toutefois de cibler à l’avance l’étape où on verra Kevin Geniets tenter l’aventure. «Il y a beaucoup de paramètres, il faut se retrouver d’abord dans la bonne échappée, être dans le bon jour. Il y a des étapes plus propices que d’autres, mais il faut faire attention de ne pas y laisser trop de forces non plus, car si tu te loupes et qu’au final tu n’es pas dans le bon coup, alors tu es bien emmerdé…», argumente-t-il.
«Cela reste un grand tour et il faut voir jour après jour. On prendra les opportunités qu’on peut prendre», résume l’intéressé, qui se retrouvera avec Quentin Pacher dans ce rôle offensif. «On a des coureurs expérimentés pour guider le groupe, des coureurs qui sont là pour bosser. On devrait bien faire.»