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[Cyclisme] Jempy Drucker : «On a fait notre boulot»


Pour l’entraîneur national Jempy Drucker (t-shirt gris, ici à côté de Kevin Geniets), les échéances vont s’enchaîner en septembre. (photo Luis Mangorrinha)

Jempy Drucker, l’entraîneur national, revient sur le Tour de l’Avenir et évoque les prochaines échéances qui vont se succéder rapidement jusqu’à la fin de la saison.

Le Tour de l’Avenir s’est achevé samedi. Quel bilan dressez-vous ?

Jempy Drucker : Je retiens qu’on a vu une bonne équipe luxembourgeoise. La neuvième place finale de Mats (Wenzel) est très belle. Top 10 sur le Tour de l’Avenir, ce n’est pas courant, il faut le faire (NDLR : en 2018, Michel Ries avait terminé dixième, puis septième en 2019). Il ne faut pas regarder les résultats des autres coureurs au général, car on a bien travaillé en équipe. Les dernières étapes étaient vraiment très dures. Après la deuxième étape, nous n’avions plus que Mats qui restait en lice pour le classement général. On a fait notre plan en fonction de ça. L’équipe a bien soutenu Mats. On a vu Arno (Wallenborn) dans une échappée dans la 4e étape menant aux Karellis avec le col de l’Iseran. On a intégré les échappées et, là encore, l’équipe a bien fonctionné. On a fait quelques tops 10 dans les étapes avec Mats (Wenzel) et Mathieu (Kockelmann). On a fait notre boulot dans ce Tour de l’Avenir et je suis satisfait.

Le scénario de ce Tour de l’Avenir a paru quelquefois dur à lire…

Oui, il y a eu beaucoup de retournements de situation. On pensait que l’Espagnol Pablo Torres (révélation de ce Tour de l’Avenir à seulement 18 ans et vainqueur de deux étapes aux Karellis, puis lors de la dernière étape au colle delle Finestre) avait course gagnée au soir des Karellis. Mais il s’est fait piéger le lendemain, puis Joseph Blackmore a repris les commandes et a su sauver son Tour de l’Avenir dans la dernière étape, même si douze secondes, cela reste serré.

On finit quatrième de la Nations Cup, ce qui n’est pas rien. Seuls les Italiens, les Français et les Anglais nous ont battus

Qu’avez-vous pensé du niveau ?

C’était très relevé. Les chiffres sont impressionnants. Dans la montée de la Rosière, le record de Geraint Thomas sur le Tour de France 2018 a presque été battu. La tendance qu’on voit chez les pros est la même en espoirs. Des coureurs de 18 ans sont déjà performants.

Concernant Mats Wenzel, comment jugez-vous sa performance ?

Il a réussi son Tour de l’Avenir. Il n’a pas commis de fautes et chaque jour il était présent. Sa quatrième place à l’arrivée de la deuxième étape sur le plateau d’Hauteville était belle également. Il peut être satisfait de son dernier Tour de l’Avenir.

Il vous paraît prêt à passer professionnel ?

C’est évident. Lorsqu’on finit dans le top 10 du Tour de l’Avenir, on peut courir en World Tour.

En restant sur les espoirs, la saison a-t-elle été réussie ?

Oui, on finit quatrième de la Nations Cup, ce qui n’est pas rien. On a dépassé les Belges. Seuls les Italiens, les Français et les Anglais nous ont battus au classement par équipes. Que ce soit sur l’Orlen Nations Grand Prix, la Course de la Paix et le Tour de l’Avenir, on a bien performé.

Sur ce parcours suisse de Zurich, on verra des coureurs typés classiques de grimpeurs, comme Liège-Bastogne-Liège ou Tour de Lombardie

Une sélection nationale sera présente au prochain Tour de Luxembourg (18-22 septembre). S’agira-t-il d’une sélection espoirs ?

On va faire un mélange. On retrouvera des espoirs et des coureurs pros disponibles et dont les équipes ne sont pas au départ de ce prochain Tour de Luxembourg. Je n’ai pas encore finalisé la sélection. Je ferai attention concernant les espoirs, il ne sert à rien de prendre le départ pour se retrouver dans le gruppetto. Le Tour de Luxembourg est très dur, mais cela sera une expérience qui leur permettra également de progresser.

Auparavant, les championnats d’Europe se dérouleront cette année à Hasselt en Belgique…

On aura six coureurs en élite, mais on ne sait pas encore si on prendra les six places en élite.

Cette épreuve semble prendre de plus en plus d’importance…

C’est vrai et cela suit la même logique que les courses en ligne des Jeux olympiques. Au fil des éditions, cela a pris de la gueule. C’est devenu prestigieux. Ce qui n’était pas le cas lors des premières éditions.

Parlez-nous des Mondiaux de Zurich qui seront organisés du 21 au 29 septembre ?

Ces Mondiaux auront lieu juste après le Tour de Luxembourg. On va connaître des semaines chargées en septembre. Sur ce parcours suisse de Zurich, on verra des coureurs typés classiques de grimpeurs, comme Liège-Bastogne-Liège ou Tour de Lombardie. On a vu que Tadej Pogacar se concentre sur cet évènement.

Vu le profil, vous avez une idée de l’ossature de la sélection nationale masculine en élite ?

Oui, j’ai parlé à Kevin Geniets, qui est motivé. Ce n’est pas encore finalisé, mais je pense à lui et à Michel Ries, Bob Jungels et sans doute Luc Wirtgen, mais je dois encore voir.

«Mats Wenzel a montré qu’il avait le niveau pour intégrer une équipe World Tour», note Jempy Drucker. Photo : anouk flesch