Alex Kirsch manque de repères alors qu’il va se présenter au départ du chrono, jeudi, puis de la course en ligne, des championnats nationaux, dimanche à Mertzig. Mais sa motivation et ses ambitions restent intactes.
Victime d’une gastro-entérite dans le récent Tour de Belgique, Alex Kirsch (33 ans) a été contraint à l’abandon dès la deuxième étape. Alors qu’il était l’auteur d’un début de saison prometteur au regard de ses premières sorties et de son positionnement dans les premières classiques flandriennes, une vilaine bronchite l’a stoppé net dans son élan au printemps. C’est de lui-même, parce qu’il n’était pas au top de sa condition, qu’il a renoncé à participer au Giro, où son équipe Lidl-Trek a crevé l’écran avec les succès de Mads Pedersen (quatre étapes), Daan Hoole et Carlos Verona (une étape chacun).
Non prévu pour le prochain Tour de France, le Luxembourgeois, qui se trouve en fin de contrat (des rumeurs l’envoient dans l’équipe française Cofidis, des rumeurs que, prudemment, il ne commente pas), prend désormais son programme de course comme il vient. Les championnats nationaux organisés à partir de jeudi à Mertzig arrivent comme un entre-deux. Sacré en 2023 à Berbourg dans le contre-la-montre comme sur la course en ligne, Alex Kirsch s’avance sans pression, mais avec la conscience de pouvoir y jouer un rôle.
Dans quelle disposition physique vous trouvez-vous ?
Alex Kirsch : Cela va mieux, mais comme j’ai abandonné dans le Tour de Belgique suite à une gastro-entérite, je me trouve un peu dans l’inconnu. Et si on regarde ma saison, je n’ai pas vraiment beaucoup couru depuis les classiques (NDLR : il s’est en effet aligné sur le Tour de Hongrie et les Jeux des Petits États, puis a abandonné dans la deuxième étape du Tour de Belgique). Je n’ai donc pas vraiment de références. Je pense que ma condition était assez bonne avant le Tour de Belgique. Là, je suis remis. Mais j’aurais bien aimé avoir une course par étapes dans les jambes.
Ne pas avoir pris le départ du Giro en mai a été un gros regret ?
Oui, c’est sûr. C’était l’un de mes objectifs de la saison. Quand j’ai vu la façon dont l’équipe a roulé (six succès d’étapes), j’étais super content pour eux, mais en même temps, j’aurais bien aimé faire partie de cette expérience. Je n’étais pas prêt. L’équipe m’avait donné beaucoup de temps pour me remettre de ma bronchite (NDLR : qui l’avait empêché de participer au Tour des Flandres et à Paris-Roubaix), mais finalement j’ai été raisonnable. Le week-end avant le Giro, j’ai fait un test à l’entraînement. Daan Hoole était réserviste et sa préparation s’était bien passée. Je n’ai pas hésité. Même si je pouvais compter sur la première semaine de course pour progresser, je ne le sentais pas. Je lui ai donné ma place et il finit par gagner une étape, c’est assez fou!
J’ai passé une période très compliquée, physiquement et mentalement
Pour en revenir à vous, il s’agit d’une saison particulière, car vous étiez en grande forme dans la première partie des classiques. Puis vous êtes tombé malade. À mi-saison, dans quel état d’esprit vous trouvez-vous ?
C’est sûr que j’ai passé une période très compliquée, physiquement et mentalement. Souffrir aussi longtemps d’une maladie (bronchite), c’était une première pour moi. Je me suis cassé la main la saison d’avant (NDLR : dans la grande chute survenue dans À Travers la Flandre, en compagnie de Wout Van Aert et des coéquipiers Mads Pedersen et Jasper Stuyven). Une chute et une fracture, on sait que la durée d’indisponibilité est limitée. Alors que là, cela a pris longtemps pour reprendre l’entraînement et des semaines à peiner pour revenir à la hauteur afin de juste s’entraîner. Et j’ai perdu mes objectifs pour des mois. Je n’avais plus le programme de courses qui était planifié. Désormais, la deuxième partie de la saison approche. La saison ne se passe pas comme prévu pour moi. Mais après, je n’oublie pas le niveau que j’avais au début des classiques comme sur Paris-Nice. Là, ça prend un peu de temps. Après quelques années chez les pros, j’ai l’expérience et la confiance. Ça va tourner…
Justement, vous connaissez la suite de votre saison ?
Non, pas du tout. Je sais qu’il y aura beaucoup de courses en août. Je vais me préparer au mieux durant le mois de juillet. J’ai juste envie de courir, n’importe quelle course.
Le fait que vous soyez en fin de contrat dans votre équipe joue-t-il un rôle dans votre programme ?
Le fait que je ne connaisse pas mon programme de courses explique sans doute que je suis en fin de contrat.
Pour la course en ligne, ce sera compliqué de faire une différence (…) Cela pourrait donc tourner à une course tactique
Passons aux championnats nationaux, que vous avez déjà remportés. Vous sentez-vous capable de les remporter à nouveau ?
C’est certainement un objectif à court terme. Lorsque j’ai su que je serais au départ du Tour de Belgique, c’était un objectif. C’est surtout au chrono que je pensais. Maintenant, vu que je n’ai pas beaucoup couru et que je suis tombé malade, c’est un peu différent. Cela reste néanmoins dans mes cordes, et cela s’annonce très intéressant. On a vu que Bob (Jungels) a bien progressé ces derniers jours (sur le Tour de Suisse). Nous étions trois ou quatre coureurs très proches ces dernières années dans les chronos, avec Arthur (Kluckers, tenant du titre), Bob, et Mats (Wenzel), qui a bien progressé dans ce domaine. Cela se jouera sûrement sur la forme du jour. Mais sur une même condition, on est tous très proches les uns des autres. Et pour la course en ligne, il y a des chances pour tout le monde. Cela reste spécial. Le fait que la course soit courte, c’est bien pour l’instant pour moi (rire). Je suis super motivé. Cela m’a pris dix ans pour gagner en élite et j’ai passé une super année dans ce maillot. Je vais donc faire au mieux.
Ce qui change par rapport aux années précédentes, c’est sans doute que tous les pros ont pu se préparer avec une course par étapes…
C’est vrai, comme il est vrai qu’il y a maintenant beaucoup de coureurs professionnels. Cela a bien progressé dans la largeur. On n’a plus d’Andy et Frank Schleck ni de Kim Kirchen, capables de remporter des monuments et des courses par étapes, mais on a beaucoup de coureurs talentueux qui courent dans de bonnes équipes.
Terminons avec les parcours proposés ?
J’ai effectué une reconnaissance lundi. Davantage en vue du chrono. C’est un beau parcours de chrono, avec une bonne longueur. Pas facile. Je le trouve mieux que l’an passé (Harlange), où cela se résumait à une montée et une descente. C’est bien vallonné, mais cela reste roulant et difficile. Pour la course en ligne, ce sera dur avec une belle montée, mais ce sera compliqué de faire une différence. Il y a des lignes droites sur le circuit, ce sera compliqué d’attaquer seul. Même avec trente secondes de retard, on a des points de mire. Cela pourrait donc tourner à une course tactique.
LE PROGRAMME
Contre-la-montre
Jeudi à Mertzig
À partir de 17 h :
Masters (m/f) : 1 tour de 20 km
Débutants (m/f) : 1 tour de 7 km
Dames juniors : 7 km
Juniors hommes : 20 km
Dames : 20 km
19 h :
Élite et espoirs : 20 km
Courses en ligne
Samedi à Mertzig
13 h 30 : cadets (m/f), 6 tours de 7 km
13 h 32 : minimes (m/f), 4 tours de 7 km
15 h 30 : débutants (m/f), 3 tours de 20 km
18 h : masters (m/f), 4 tours de 20 km
Dimanche à Mertzig
10 h : juniors, 4 tours de 20 km
10 h 05 : dames, 4 tours de 20 km (3 tours pour les juniors)
14 h : élite et espoirs, 7 tours de 20 km