Samedi et dimanche, la championne nationale, qui effectue sa dernière saison, participera à sa 17e édition d’affilée du Festival Elsy Jacobs. Elle fait le point.
Depuis 2008 et la première édition du Festival Elsy Jacobs, Christine Majerus n’en a manqué aucune et, alors que du haut de ses 37 printemps, elle se trouve dans sa dernière saison professionnelle, la championne nationale se fera un devoir et un plaisir de boucler la boucle ce week-end.
Vous allez donc vous lancer dans votre dernière édition du Festival Elsy Jacobs…
Christine Majerus : Oui, je préfère cet aspect, j’ai participé à toutes les éditions (rires)…
Vous allez retenir quoi de cette épreuve?
Je retiens qu’on a fait un sacré bout de chemin ensemble. Cette épreuve est organisée par mon club de Cessange dans le but de permettre aux quelques filles qui roulaient de s’aligner dans une course internationale au pays. Ils ont commencé par deux petites courses d’un jour. Cela a toujours été un plaisir de courir cette épreuve. Et un beau succès.
J’ai surtout eu le plaisir de la gagner (en 2017) et de faire partie d’une liste de vainqueurs qui a de la gueule. J’en suis très fière. Courir au Luxembourg, cela fait plaisir, mais c’est aussi difficile de courir à la maison. On attend tout de nous alors qu’on sait très bien que cela reste du sport, que cela peut marcher ou ne pas marcher.
Il y a toujours un peu plus de pression à la maison. De l’avoir gagné une fois et d’avoir fait deuxième l’année suivante, j’étais très contente. Cela m’a toujours tenu à cœur d’y participer, même si mon équipe SD Worx a déjà fait l’impasse à cause du calendrier, de plus en plus touffu. J’ai aussi pu compter sur l’équipe nationale lorsque cela n’était pas possible avec mon équipe.
De votre succès en 2017, quels souvenirs vous reviennent?
On se souvient surtout des choses qui n’arrivent pas souvent. Mon équipe avait roulé pour moi et cela n’arrive pas souvent. Ce jour-là, tout le monde était super content pour moi. J’étais soulagée. Cela faisait plusieurs années que j’essayais.
C’était une course qui me convenait bien avec le prologue qui était quelque chose qui me plaisait. J’étais super contente et avec le recul, je me rends compte que j’ai ajouté mon nom à un palmarès où figurent une Marianne Vos et une Anna Van der Breggen.
Parlons de cette édition 2024 où beaucoup de Luxembourgeoises seront au départ, mais avec un plateau un peu plus restreint avec le changement de catégorie (de 2. Pro à deux fois 1.2)?
Oui, tout d’abord, le format a changé et c’est le plus important; on retrouve deux courses d’un jour et non plus une course par étapes, ce qui fermait un peu le scénario. Ce sera donc chamboulé. Cela va jouer sur le comportement des filles en course. Ce sera plus ouvert. Tout le monde pourra tirer son épingle du jeu.
En ce qui concerne les Luxembourgeoises, cela me semble naturel de vouloir se montrer à la maison. Le plateau sera certes un peu moins fourni, mais il faut savoir que ces courses-là sont des fois plus dures à gagner, car c’est très difficile de les contrôler et de gagner. Une fois que le coup est parti, il est parti. On ne peut pas être partout. Il faudra être attentif et placer des filles de notre équipe dans les coups.
J’axe ma préparation par rapport aux JO de Paris
Justement, dîtes-nous à quoi ressemblera votre équipe…
On sera cinq. Lorena (Wiebes) a été annoncée, elle fera l’impasse. Ces dernières années, cette course n’a pas été faite de chance avec le calendrier. Elle se retrouve à la fin d’un long printemps. Je le vois moi-même. J’étais au top en février-mars, je suis encore en forme, mais ce n’est plus le 100 % d’il y a un mois et demi. C’est tout à fait normal.
Et puis la Vuelta va commencer (dimanche). Je suis déjà contente que mon équipe ait fait l’effort pour être au départ ici, ce qui n’était pas le cas l’an passé. C’est plutôt cool. On vient avec Marie (Schreiber) qui va pouvoir découvrir la course, moi… On a trois Néerlandaises, les deux Femke (Gerritse et Markus), puis Lonneke Uneken.
Ce sont des attaquantes, des filles qui ont aussi l’habitude de travailler pour les autres. Elles veulent aussi être offensives. Je trouve ça positif.
Vous concernant, vous avez évoqué votre état de forme moins élevé qu’en début de saison…
C’est bien, mais sans plus, comme je l’ai évoqué. Il manque quelques petits pourcentages. Mais je ne me prends pas la tête. J’ai envie d’en profiter, de faire une belle course, d’être offensive. De terminer mon printemps sur une belle note avant de me reposer et d’envisager de nouvelles séances de travail pour la deuxième partie de la saison.
Comment sera-t-elle composée?
Je vais organiser un stage en montagne du côté d’Annecy. L’an passé, j’étais malade et je n’avais pas pu le faire. Cela m’avait vraiment manqué. J’enchaînerai avec des courses par étapes, deux courses en Angleterre (Ride London Classique du 24 au 26 mai et Tour d’Angleterre du 6 au 9 juin) que j’apprécie bien. J’espère y être en forme.
Vous gardez cet objectif de participer aux JO de Paris?
Oui, j’axe ma préparation par rapport à ça (l’épreuve de course en ligne est programmée le 4 août). J’ai demandé à ne pas faire le Giro (7-14 juillet), ce qui pourrait être à double tranchant. On peut très bien en sortir, comme en sortir cramée.
Il y a ensuite le Thüringen Ladies Tour (25 au 30 juin), puis le Bâloise Ladies Tour en Belgique (17 au 21 juillet). Ce sera une bonne préparation pour moi, avec l’objectif d’être en forme fin juillet.
Du coup, vous ferez le Tour de France du 12 au 18 août?
Oui, c’est prévu, après, il reste à obtenir sa sélection. J’espère disputer un des trois grands tours.