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[Cyclisme] Coup d’envoi pour le Skoda Tour !


La dernière étape avec le circuit final au Limpertsberg s’avère souvent mouvementée.

Si le plateau du Skoda Tour est sans doute moins dense que lors des éditions précédentes, il reviendra aux coureurs locaux de forcer leurs destins.

C’est peut-être, et même sans doute, un bien pour un mal! Au moment de parcourir la liste des engagés de cette édition du Tour de Luxembourg, l’œil averti aura vite fait de remarquer que, pour faire reluire l’affiche, il manque indéniablement l’un ou l’autre grand nom de la discipline.

L’an passé, avec Vincenzo Nibali, Nairo Quintana, Joao Almeida, vainqueur final, Marc Hirschi, Thibaut Pinot et bien d’autres encore, on ne savait plus où donner de la tête. C’est vrai, la course, de grande qualité, avait été belle jusqu’au bout. Mais l’expérience aidant, on peut avancer qu’un Tour de Luxembourg réussi, c’est surtout un Tour de Luxembourg où les coureurs luxembourgeois parviennent à jouer un rôle de premier plan.

L’édition 2021 n’avait pas été nulle de ce point de vue, Alex Kirsch, sixième de la dernière étape au Limpertsberg, étant bien près de concrétiser ses plans dans la troisième étape à Mamer. Et Luc Wirtgen, qu’on reverra avec un certain empressement cette fois-ci, dans un contexte largement plus favorable et abordable, s’était classé (13e) avec les meilleurs sur les hauteurs du Kirchberg à l’issue de la première étape, qu’on retrouve avec la même arrivée.

De multiples possibilités

C’était bien, mais peu en référence aux éditions où les coureurs locaux parvenaient à jouer les premiers rôles. L’équilibre idéal, réunissant plateau de prestige et intérêt sportif impliquant les Luxembourgeois, étant parfois difficile à trouver, on ne peut que se réjouir avant ce départ, ce mardi, devant le Stade de Luxembourg. Car, sur le terrain, il y aura des possibilités.

Même si la concurrence de la Vuelta qui vient de s’achever, des classiques canadiennes (conclues dimanche soir par le succès de Tadej Pogacar), des courses belges (Grand Prix de Wallonie demain, championnat des Flandres vendredi et Primus Classic samedi), italiennes (Tour de Toscane mercredi), du Tour de Slovaquie (dès ce mardi) et même des Mondiaux australiens avec les premières épreuves de contre-la-montre dès dimanche, est un peu rude à encaisser.

Car, à l’évidence, sur ce coup, le label Pro Series ne protège en rien. Les équipes, pourtant actuellement guidées par la course aux points UCI afin de rester en World Tour pour la saison 2023, vont là où elles veulent aller. Avec qui elles veulent aller. Rien de bien neuf sous le soleil, donc.

Kevin Geniets veut peser

Mais ce n’est même pas si gênant que ça. Car on a vu des éditions marquées par le passage de grands noms qui se contrefichaient bien de la course, de passage au Luxembourg pour pimenter leur préparation pour le Tour de France, du temps, pas si lointain, où la course se courait en juin…

Aujourd’hui, et c’est tant mieux, même les plus petites courses, presque toutes télévisées (cette année, le Skoda Tour sera de nouveau visible à l’étranger sur Eurosport), se tiennent sur le mode compétition, et non plus entraînement.

On en revient alors à ce que nous venons d’évoquer plus haut. Avec six équipes estampillées World Tour, on retrouve des noms comme ceux de l’ancien champion d’Europe Matteo Trentin et de son expérimenté coéquipier polonais Rafal Majka, lesquels vont encadrer leur stagiaire luxembourgeois Arthur Kluckers.

Davide Ballerini, Florian Sénéchal (Quick Step) ont des arguments pour briller. Comme Jesus Herrada, lauréat de l’édition 2019, récent vainqueur d’étape sur la Vuelta (avant de contracter malheureusement le Covid-19), et son coéquipier Antony Perez, ancien vainqueur d’étape ici au Luxembourg.

Surtout, Andy Schleck et les organisateurs ont cette chance d’accueillir des coureurs luxembourgeois non seulement talentueux, mais déterminés à jouer un rôle de premier plan. En premier lieu, Kevin Geniets, passé des classiques aux courses par étapes, dont un remarquable Tour de France, avec brio dans la peau de lieutenant.

De retour sur ses terres, iI ne manque pas d’ambition personnelle. «Le fait de courir à la maison motive. J’aimerais bien faire quelque chose (…) Avec Valentin Madouas (récent vainqueur du Tour du Doubs), on sera les coureurs protégés. Je vais avoir mes libertés. Je pense qu’il y a pas mal d’étapes qui correspondent à notre caractère (…) Si tu vas au départ pour une étape, tu te retrouves aussi pour le général. Il s’agit d’une course de cinq jours. Je verrai jour par jour, avec le classement général dans un coin de ma tête, histoire de ne pas perdre de temps bêtement», nous dit en substance l’ancien champion national.

On veut pour preuve de son ambition le fait qu’il a «bien bossé le chrono ces derniers temps à l’entraînement», avec en vue le contre-la-montre qui sera évidemment décisif vendredi avec les 26,1 kilomètres en serpentin au milieu des vignes, du côté de Remich.

Michel Ries, remis d’un virus l’ayant privé de la Vuelta, et son équipe Arkéa-Samsic sont armés pour le général avec Kevin Vauquelin, un «chronoman» qui grimpe bien, et Hugo Hofstetter, un sprinteur-puncheur de premier ordre mondial qui gagne encore un peu à être (re)connu. Le Luxembourgeois sera, de son côté, à son avantage jeudi du côté de Diekirch.

Les frères Wirtgen feront sans doute au Luxembourg leurs dernières apparitions de concert en course avec leur maillot Bingoal. Le tracé convient davantage au plus jeune, Luc, un puncheur-grimpeur. «Vu le chrono de vendredi, je viserai l’une ou l’autre étape, je ne pense pas au général», promet-il. On peut le croire sur parole.

Un sprint demain à Schifflange?

L’idée d’assister à la deuxième apparition d’Arthur Kluckers (après le Tour de l’Ain), en tant que stagiaire chez UAE, est bien plus qu’alléchante. Pour sa part, Ivan Centrone (vainqueur de la dernière étape du Tour de Guadeloupe), et ses compatriotes de Geofco-Doltcini Jacques Gloesener et Alexandre Kess vont se faire une belle joie d’évoluer à domicile.

Impossible de finir ce vaste tour d’horizon sans évoquer les petits gars de Leopard, toujours prompts à batailler sur les routes du Skoda Tour de Luxembourg. Il n’y aura qu’un seul Luxembourgeois cette année dans l’équipe de Markus Zingen.

Pas n’importe lequel, puisqu’il s’agit du champion national, Colin Heiderscheid. En juin, il avait créé une surprise de taille en raflant le titre devant Noé Ury et Alexandre Kess, tous rescapés de la bonne échappée, au nez et à la barbe des cadors. Il a prouvé ensuite qu’il faisait honneur à son maillot. Si l’étape de Schifflange, demain, se finit bien par un sprint massif (à voir avec le final ciselé passant au col de l’Europe, puis au Poteau de Kayl…), il le confirmera.

Finalement, ce Skoda Tour nous met bien en appétit. Il n’y a plus qu’à…

Mode d’emploi

82e édition du Tour de Luxembourg. Épreuve classée 2. Pro.

Les étapes

Aujourd’hui, 1re étape :  Luxembourg – Luxembourg (163,8 km)
Demain, 2e étape : Junglinster – Schifflange (163,4 km)
Jeudi, 3e étape : Rosport – Diekirch (188,4 km)
Vendredi, 4e étape : CLM Remich – Schengen – Remich (26,1 km)
Samedi, 5e et dernière étape : Mersch – Luxembourg (178,4 km)

L’étape du jour

Départ : Luxembourg-Kockelscheuer, Stade de Luxembourg, 12 h 30. Arrivée : Luxembourg-Kirchberg, Boulevard Konrad-Adenauer, entre 16 h 20 et 17 h 05. Principales difficultés : la première étape comportera quatre montées. Au nord du pays, il faudra affronter les ascensions du Niklosbierg (cat.1/4,4 km à 6,1 %), Bourscheid (HC/3,4 km à 7,6 %) et Eschdorf (cat.1/2,8 km à 8,4 %). La côte de Stafelter (cat.1/2,6 km à 5 %) à 9 km de l’arrivée servira de rampe de lancement. Avant de franchir la ligne d’arrivée près de l’école européenne à Luxembourg-Kirchberg, il faudra encore grimper légèrement sur 3 km. Lors de la dernière édition, Joao Almeida avait posé les jalons de sa victoire finale en remportant la première étape, dont l’arrivée était identique à celle de cette année.

Les 15 derniers vainqueurs

2021 : Joao Almeida (POR); 2020 : Diego Ulissi (ITA); 2019 : Jesus Herrada (ESP); 2018 : Andrea Pasqualon (ITA); 2017 : Greg Van Avermaet (BEL); 2016 : Maurits Lammertink (NED); 2015 : Linus Gerdemann (ALL); 2014 : Matti Breschel (DAN); 2013 : Paul Martens (ALL); 2012 : Jakob Fuglsang (DAN); 2011 : Linus Gerdemann (ALL); 2010 : Matteo Carrara (ITA); 2009 : Frank Schleck (LUX); 2008 : Joost Posthuma (NED); 2007 : Gregory Rast (SUI)

Les principaux engagés

Quick-Step : Ballerini, Declercq, Sénéchal, Steels, Steimle; AG2R Citroën : Berthet, Bouchard, Gall, Godon; Cofidis : Bohli, Perez, Thomas, Herrada; Groupama-FDJ : Davy, Geniets, Ludvigsson, Madouas; Trek-Segafredo : Pellaud, Ciccone, Skjelmose, Tolhoek; UAE : Oliveira, Trentin, Majka, Ardila, Kluckers; Alpecin-Deceuninck : Conci, Sbaragli, Vermote; B&B Hotels : Bonnamour, Rolland, Koretsky, Laurance, Schönberger; Bingoal : Mertz, Tizza, L. et T. Wirtgen; Burgos-BH : Fuentes; Caja Rural : Lopez; Euskaltel-Euskadi : Lobato; Sport Vlaanderen : Herregodts; Arkéa-Samsic : Ries, Hofstetter, Vauquelin, Bouet, Verre; Uno-X : Hulgaard; Bolton : Christensen; Leopard : Heiderscheid, Coqueret, Teutenberg; Riwal : L. et J. Eriksson; Geofco Doltcini : Centrone, Gloesener, Kess.