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[Cyclisme] Baroudeur et pionnier, le Tour d’Italie s’échappe d’Europe et partira d’Israël en 2018


(Photo: Jeff Lahr)

Le Giro, dont l’édition 2018 partira en mai prochain d’Israël, est le premier des trois grands tours (France, Italie, Espagne) à s’élancer hors du continent européen, le berceau du cyclisme.

En attendant la présentation officielle lundi à Jérusalem, le ministère israélien des Sports a confirmé jeudi que le prochain Tour d’Italie, la 101e d’une histoire commencée en 1909, partirait d’Israël, le 13e départ de son histoire depuis l’étranger.
La société chargée de promouvoir cette annonce a précisé que l’épreuve se terminerait au Vatican et non pas à Milan, théâtre habituel de la conclusion de la course, et qu’elle aurait pour message « la coexistence et la paix ».

« Nous sommes fiers d’accueillir en Israël toutes les compétitions internationales, à commencer par le Giro, importante compétition réunissant les meilleurs coureurs du monde », a déclaré la ministre des Sports Miri Regev cité par ses services. Le ministère a ainsi confirmé officiellement des informations circulant depuis plusieurs semaines.
Les détails devraient être dévoilés lors de la conférence de presse de lundi en présence d’officiels italiens et israéliens, du directeur du Giro Mauro Vegni, et de deux anciens doubles lauréats, l’Espagnol Alberto Contador (frais retraité) et l’Italien Ivan Basso.

Le Giro 2018, coïncidant avec le 70e anniversaire de la création d’Israël, s’annonce comme l’un des plus grands évènements sportifs jamais accueillis par ce pays. Selon le magazine spécialisé Cycling Weekly, le Giro 2018 pourrait commencer par un contre-la-montre à Jérusalem, suivi de deux étapes, l’une dans le sud d’Israël, l’autre arrivant à Tel-Aviv, sur la Méditerranée. La caravane s’envolerait ensuite à destination de l’Italie, peut-être en Sicile selon plusieurs médias italiens, avant de remonter vers le nord de la péninsule. Créé en 1909, le Giro, l’un des trois grands tours avec le Tour de France et le Tour d’Espagne (Vuelta), est parti pour la première fois de l’étranger en 1965. Mais le lieu était situé dans la péninsule puisque la première étape s’élançait de la Principauté de Saint-Marin.

Départ de Belfast en 2014

Le rythme des départs hors d’Italie s’est accéléré ces dernières années, en même temps qu’il s’éloignait d’Italie. Le Giro a démarré de Belfast en 2014, au prix d’un transfert aérien après trois jours de course pour rejoindre le sud de l’Italie. Avant Jérusalem, probable ville-départ, des projets pour le coup d’envoi de la 101e édition de l’épreuve avaient été évoqués à propos de la Pologne et même, dans un premier temps, du… Japon. L’Union cycliste internationale (UCI) avait donné son accord de principe à une dérogation concernant la durée totale de l’épreuve, compte tenu du temps nécessaire pour le retour en Europe.
Le Giro 2018 a demandé une dérogation du même type pour pouvoir partir un jour plus tôt (4 mai). Comme en 2014 (départ de Belfast) et 2016 (Apeldoorn, Pays-Bas), le peloton devrait ainsi bénéficier d’une journée supplémentaire de repos pour procéder au transfert aérien et à la récupération avant d’attaquer la partie italienne du parcours. Si la Vuelta a rarement commencé à l’étranger (trois fois en tout, dont l’édition 2017 qui a démarré de Nîmes dans le sud de la France), le Tour de France a souvent pris son envol hors des frontières (22 fois). En 2019, le Tour s’élancera d’ailleurs à nouveau de l’étranger, à Bruxelles.

La plus grande course du monde a toutefois respecté une proximité géographique en partant soit d’un pays limitrophe soit d’un pays féru de cyclisme aisément accessible. Le départ le plus lointain du Tour a été donné de Dublin en 1998, une édition cataclysmique pour d’autres raisons (scandale de dopage et Affaire Festina). Dans les cartons du Tour figure actuellement une candidature éloignée, celle du Danemark (départ de Copenhague), un pays certes éloigné de la France mais européen.

Le Quotidien / AFP