Cinq ans après le début des travaux, l’annexe du Lëtzebuerg City Museum a été révélée au public ce mercredi matin et s’offre une seconde jeunesse.
C’est l’un des bâtiments les plus anciens de la ville de Luxembourg. Située du côté nord de l’actuel Lëtzebuerg City Museum, l’annexe du musée a traversé les siècles et vu passer des familles de renom : celle de l’avocat Jean-François Probst par exemple, ou encore celle de la famille Pescatore, bien connue au Luxembourg. Ce n’est qu’en 1934, un an après la mort d’Anne Pescatore-Feltz, que la ville de Luxembourg acquiert les bâtiments situés rue du Saint-Esprit pour créer un office social et une Vollékskichen (cuisine populaire).
Près de 90 ans plus tard, cette annexe s’offre une seconde jeunesse. En travaux depuis 2018, elle a enfin ouvert ses portes pour y accueillir une brasserie, avec une cuisine et une salle de restauration. Le parti architectural permet d’offrir des vues depuis l’intérieur vers la vallée, tout en garantissant l’intimité vis-à-vis du voisinage. En été, les fenêtres coulissantes pourront ouvrir complètement l’espace de consommation sur les deux grandes terrasses de la cour extérieure.
Mais c’est à l’étage qu’une belle surprise attend les visiteurs : la «salle de divertissement» construite au XIXe siècle reprend en effet sa fonction première grâce à une restauration fidèle des différents détails historiques, restaurés et complétés. Les peintures découvertes lors des travaux de recherche, comme la supra porte et la fenêtre aveugle, ont été dégagées et restaurées également.
Dès l’entrée dans ce salon panoramique, quatre baies vitrées offrent une vue sur la vallée de l’Alzette et font face à des baies aveugles reprenant exactement les moulures qui encadrent les fenêtres et représentant la ville de Luxembourg vers 1867, au début du démantèlement des fortifications. Ces œuvres, signées par le peintre en décor et scénographe français Antoine Fontaine (auteur du panorama du Marché-aux-Herbes), reflètent le paysage aperçu juste en face à travers les grandes fenêtres.
«C’est un vrai petit bijou», s’est félicité la bourgmestre de la capitale, Lydie Polfer. Une rénovation dont le devis estimatif table autour des six millions d’euros, dont un peu plus de 107 000 euros subventionnés par le ministère de la Culture.
Un nouvel arbre dans la cour
C’est l’une des premières choses que les plus anciens visiteurs remarquent à leur arrivée dans la cour de l’annexe du Lëtzebuerg City Museum : l’absence de l’arbre majestueux qui y trônait depuis plus de 260 ans. Un champignon virulent aura eu raison de lui, aggravé par des étés particulièrement secs, qui ont forcé la Ville à abattre ce hêtre rouge à la fin du mois de mars cette année.
Mais des parties du tronc ont été conservées et plusieurs artistes s’en sont servis pour en faire des sculptures. L’une d’entre elles est déjà visible dans la «salle de divertissement» de l’annexe : Memento, de Gérard Claude, réalisée avec le soutien des Amis du Musée. D’autres sculptures viendront s’ajouter aux collections des deux musées de la ville dans les mois à venir.
En attendant, un nouvel arbre, un tilleul argenté, a été planté à la même place dans la cour. C’est un arbre indigène, qui est typiquement placé sur les places publiques et supporte mieux les conditions du site. Il faudra toutefois patienter une petite quarantaine d’années pour le voir fleurir complètement.