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CSV : un œil sur le bilan parlementaire, l’autre sur les négociations tripartites


Le chef de fraction Marc Spautz a dressé lundi un bilan satisfaisant de l’activité parlementaire du CSV, non sans pouvoir cacher une certaine préoccupation au sujet de la réunion tripartite qui devait débuter quelques heures plus tard.

Après le DP et le LSAP, c’est au tour du CSV de dresser le bilan de son activité parlementaire ce lundi 14 juillet. Organisé dans la brasserie de l’abbaye de Neumünster, le traditionnel déjeuner est quelque peu éclipsé par l’actualité du jour, qui concerne directement le Parti chrétien-social. Dans l’après-midi commence le second acte des négociations entre la coalition CSV-DP, le patronat et les syndicats.

Cette réunion tripartite aux questions délicates (pensions, salaire social, travail dominical) empêche Marc Spautz, le chef de la fraction, de se sentir en vacances. «Je veux d’abord attendre les résultats de cet après-midi, parce que je crois que cela est vraiment important», confie-t-il. «Est-ce que les partenaires sociaux trouveront un accord? Si oui, alors je serais plus optimiste pour partir en vacances.» Qu’importe le scénario, le président du groupe parlementaire sait que lui et ses 20 collègues députés devront utiliser les vacances qui se profilent pour bien recharger leurs batteries, puisque «nous aurons beaucoup de pain sur la planche à la rentrée».

Réforme fiscale et police locale en tête

Avant d’évoquer les futurs dossiers, Marc Spautz est brièvement revenu sur la session parlementaire qui vient de s’achever en se réjouissant du travail accompli : «Nous avons bien avancé sur divers dossiers.» Pour ce qui est des chiffres, la fraction a adopté 116 projets de loi, a posé 124 questions parlementaires, a réalisé 37 interventions à l’heure des questions d’actualité au gouvernement et a voté 8 motions.

Là-dedans, «il est difficile de dire ce qui était le plus important», hésite Marc Spautz, qui a néanmoins quelques préférences. «Je suis content que nous ayons fait une réforme de presque 500 millions d’euros pour les impôts, pour que l’on ne soit plus obligé de payer d’impôts sur le salaire social minimum. C’est un point personnel que j’ai toujours revendiqué.»

Au rayon des satisfactions se trouve également le travail réalisé autour de la police locale, «un grand sujet, mais certains n’ont fait que critiquer la police locale, surtout l’opposition». Réclamée par le CSV, cette unité de proximité lancée en tant que projet pilote en juillet 2024 va finalement être ancrée dans la loi, après avoir été globalement saluée par les parlementaires. «Et il y a même des communes socialistes qui ont fait une demande pour avoir une police locale», lance-t-il, taquin. Sur le plan sécuritaire, il n’oublie pas non plus de louer l’adoption, depuis le 1er juillet, des «bodycams» pour les policiers.

Des avancées environnementale et climatique

Le CSV revendique aussi des avancées en matière environnementale et climatique, avec le projet de loi instituant des subventions visant à favoriser la transition écologique et celui visant à une simplification des procédures afin de développer les énergies renouvelables. Les incitations fiscales et les primes («Entlaaschtungs-Pak») votées à la Chambre pour soutenir le pouvoir d’achat des jeunes sont également des réussites, selon le parti.

«Et si je parle de nos travaux pour la mobilité et le logement, cela me prendrait encore une heure», confie Marc Spautz. Pour l’avenir du CSV, l’extension des réseaux de tram et de train ou la modification du Pacte Logement 2.0 pèsent évidemment moins lourd dans la balance que l’actuelle discussion avec les syndicats et le patronat.

«Le dialogue social est notre force»

«Il est vraiment important que l’on avance avec un dialogue social. Heureusement que, depuis mercredi dernier, il est redevenu possible pour les partenaires sociaux de se voir régulièrement», se félicite l’élu chrétien-social. Trois jours après la mauvaise blague sur les syndicats du chef de parti et Premier ministre Luc Frieden, ce dernier «est toujours ouvert au dialogue social», affirme, pour sa défense, le chef de fraction. «Je suis convaincu que le dialogue social est notre force. Cela évite que nous ayons des grèves tous les mois, c’est un argument de compétitivité.»

Dans ces dossiers sociaux épineux, les députés du CSV auront assurément besoin du soutien de leurs homologues du DP lors de la prochaine session parlementaire. Tandis que quelques dissensions sont apparues entre les deux partis partenaires à l’issue du discours sur l’état de la Nation, Marc Spautz se veut rassurant : «Nous avons eu petit hic, mais pour le reste, c’est vraiment une très bonne collaboration.»