Accueil | A la Une | Crise du logement : le LSAP veut «faire mieux» que le gouvernement

Crise du logement : le LSAP veut «faire mieux» que le gouvernement


Taina Bofferding, Paulette Lenert et Max Leners veulent défendre les intérêts des personnes dans l’accession à un logement. 

À travers dix propositions à contre-courant de l’action du gouvernement, le parti veut agir rapidement pour que le logement redevienne abordable.

Non content du plan d’action du gouvernement, le LSAP part à l’assaut de la crise du logement. Les socialistes ont publié jeudi une liste de dix propositions qui se veulent des alternatives à ce que la collaboration de trois ministères (Logement, Affaires intérieures et Environnement) a déjà mis sur la table. 

Cette crise qui n’en finit pas place de nombreuses familles et individus dans des situations précaires. «Le logement – facteur de pauvreté, frein à l’égalité des chances et menace pour la cohésion sociale – est devenu une véritable bombe sociale qui dépasse largement la classe moyenne», souligne le LSAP dans un communiqué.

Des difficultés à l’accès à un logement abordable, le LSAP pointe des prix qui ont plus que doublé depuis 2010. Au quatrième trimestre 2024, les prix des appartements et des maisons remontait à nouveau, une première depuis 2022, relevaient en mars l’Observatoire de l’habitat et le Statec. 

Les tarifs, un argument qui revient également dans une étude menée par l’association de défense des intérêts des locataires, Mieterschutz. Ils représentent le principal obstacle pour des locataires qui se sentent également victimes des critères de sélection ultrastricts, des biens en mauvais état et des résiliations de bail unilatérales. 

De cette situation qui semble insoluble, les socialistes dénoncent l’action unilatérale du gouvernement qui «offre des avantages fiscaux aux entreprises de construction et aux promoteurs pour qu’ils poursuivent leurs projets». «Il faut faire autrement, il faut faire mieux», martèle le parti.

Agir dès maintenant

En juin, le gouvernement dévoilait sa feuille de route pour faciliter et accélérer la création de davantage de logements. Ce plan d’action élaboré autour de dix points déclinés en 40 mesures avait pour base la simplification des procédures. Jeudi, le LSAP a mis sur la table dix propositions reparties en trois grands thèmes qui prennent à contre-courant le plan d’action de l’équipe de Luc Frieden.

Le premier thème vise à faire passer la part de logements abordables de 2 % aujourd’hui à 20 % d’ici à 2035. Pour ce faire, le LSAP propose de promouvoir la construction en série avec l’objectif de construire plus vite et moins cher. Dans la même veine, le parti souhaite que les autorités publiques bénéficient d’un droit de préemption pour accélérer la création de nouveaux quartiers ou lotissements.

Les socialistes imaginent également la possibilité de financer les investissements nécessaires pour un logement abordable par un emprunt public garanti. Une action qui offrirait «des avantages fiscaux aux particuliers». Enfin, le LSAP veut que des investissements publics soient réalisés dans des coopératives à but non lucratif pour développer de nouvelles formes de logement.

Lutter contre les abus

Second grand thème défendu par le parti : la protection des acquéreurs et des locataires. Objectifs ? «Prévenir les abus et rétablir la confiance dans le marché.» Pour aller dans ce sens, il soumet l’idée que les locataires puissent déduire une partie de leur loyer de leurs impôts.

Le LSAP poursuit en proposant un contrôle des loyers par une commission nationale pour éviter qu’ils ne soient fixés arbitrairement à des niveaux trop élevés. Toujours pour protéger les acheteurs, la dernière proposition vise à créer une meilleure protection juridique et des procédures de médiation efficaces face aux erreurs des promoteurs ou des entreprises de construction.

Mettre un terme à la spéculation est le dernier thème autour duquel les socialistes ont construit trois propositions. Tout d’abord, ils souhaitent que les frais d’enregistrement lors de l’achat d’une première résidence soient supprimés et que les
primo-accédants bénéficient d’un soutien fiscal.

Deuxièmement, les membres du parti veulent mettre fin à la spéculation sur les terrains constructibles en appliquant la taxe de mobilisation sur les terrains vacants et la réforme de l’impôt foncier. Ainsi, il ne sera plus rentable de laisser des terrains constructibles inutilisés en attendant que leur valeur augmente automatiquement. Enfin, le LSAP conclut par l’idée d’une taxe sur les logements vides qui permettrait de les remettre rapidement sur le marché. «Il ne sera dès lors plus rentable pour les propriétaires de les laisser inoccupés.

Newsletter du Quotidien

Inscrivez-vous à notre newsletter et recevez tous les jours notre sélection de l'actualité.

En cliquant sur "Je m'inscris" vous acceptez de recevoir les newsletters du Quotidien ainsi que les conditions d'utilisation et la politique de protection des données personnelles conformément au RGPD .