Face au manque de moyen de la police judiciaire dans la lutte contre la criminalité financière, la ministre de la Justice affirme vouloir recruter vingt agents supplémentaires d’ici 2026.
En avril dernier, le procureur général d’État, John Petry, s’inquiétait des délais importants de traitement des affaires concernant la criminalité économique et financière. Des retards dus principalement, selon lui, à un manque de personnel au sein de la Police judiciaire, et ce malgré les efforts de recrutement entrepris par les ministres successifs. Le problème viendrait aussi du manque d’attractivité du service. Face à ces propos, les députés Dan Biancalana et Mars Di Bartolomeo (LSAP) ont interrogé la ministre de la Justice sur les mesures prévues pour renforcer les effectifs.
Dans sa réponse, Élisabeth Margue (CSV) affirme que dix personnes vont être recrutées cette année mais aussi en 2026 dans la police judiciaire. «Le ministre des Affaires intérieures souhaite renforcer le Département éco-fin de 70 membres grâce à un recrutement extraordinaire au-delà de 2026, pour atteindre un effectif total de 200 membres du Département d’ici 2030», ajoute la ministre. Des réflexions sur les conditions de travail des policiers, qui reste un métier attractif selon elle, sont également menées.
La digitalisation pourrait aussi aider à accélérer les procédures. Des projets sont prévus en ce sens dans le domaine pénal avec entre autres la mise en place d’échanges électroniques avec des parties externes, et plus particulièrement avec la Police grand-ducale. «Il est aussi prévu de concevoir une GED (Gestion électronique de documents) interfacée avec les applications, permettant la réception, le traitement et le stockage de documents d’une façon électronique.»
«Une justice plus rapide et plus efficace»
Parmi les autres initiatives envisagées, au-delà du recrutement et de la digitalisation, Elisabeth Margue rappelle qu’un projet de loi pour accélérer les procédures pénales et renforcer la lutte contre les abus criminels du système financier est en cours d’élaboration. Un autre projet permettra de faciliter les demandes de la police aux opérateurs de télécommunication. «En complément, des groupes de travail ont été mis en place pour explorer des pistes supplémentaires, précise la ministre. Ces réflexions portent principalement sur l’identification et la levée des obstacles pratiques rencontrés dans les enquêtes et poursuites pénales, avec pour objectif d’assurer une justice plus rapide et plus efficace. »
Un groupe de travail a par exemple été mis en place afin de passer en revue les différentes possibilités d’accélération des procédures pénales, notamment en s’inspirant de ce qui se fait à l’étranger. «L’ensemble de ces initiatives s’inscrit dans une stratégie globale de modernisation de la justice pénale, dont l’objectif est de renforcer l’efficacité des enquêtes et adapter les outils procéduraux aux défis actuels», conclut Elisabeth Margue.