La créatrice Egle Ozyte fera défiler ses tenues lors de la Luxembourg Fashion Week. Entre passion et difficulté à exercer, elle raconte son itinéraire guidé par les femmes.
Egle Ozyte, 35 ans, participe à la quatrième Luxembourg Fashion Week. Cette créatrice de mode qui était là dès la première édition propose des robes inspirées par l’élégance et la force des femmes. La nature occupe aussi une grande place dans son univers et elle s’engage pour cette dernière en intégrant des matières recyclées dans ses créations.
Comment avez-vous préparé ce défilé de mode?
Egle Ozyte : J’ai préparé une collection qui s’appelle Bella Vita qui mélange un peu tout ce que j’ai fait ces dix dernières années, dans ma carrière de styliste. Je crée principalement des robes, des robes de soirée. Cette année, j’ai utilisé davantage de tissus naturels, et certains détails sont faits à partir de matériaux recyclés.
Quelles sont vos inspirations?
Je suis influencée par un créateur turc qui s’appelle Tarik Ediz, qui travaille aussi beaucoup avec les robes. Mais aussi par Versace dont j’aime énormément le style. Mais au-delà des créateurs, mes inspirations viennent aussi d’autres sources : principalement la nature, surtout les forêts et j’aime aussi beaucoup l’histoire et l’architecture. Je tiens à souligner que ma plus grande source d’inspiration ce sont les femmes, toutes les femmes, dans leur diversité.
Est-ce la première fois que vous participez à la Luxembourg Fashion Week?
J’ai participé à la toute première édition de la Luxembourg Fashion Week en 2019. Et ensuite, j’ai participé deux autres fois. C’est ma quatrième participation.
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Qu’est-ce que cet événement vous apporte?
J’aime vraiment montrer aux gens ce que je crée. J’aime aussi collaborer avec l’organisatrice de la fashion week, Fabiola Puga. Et c’est aussi une belle opportunité de présenter mon travail à mes clientes, et peut-être d’attirer de nouvelles clientes ou des partenaires potentiels. C’est vraiment une vitrine pour mon travail.
Est-ce difficile d’exister en tant que styliste au Luxembourg?
Oui, c’est assez difficile. C’est encore plus compliqué pour moi qui suis passionnée par la création de robes de soirée. Au Luxembourg, il n’y a pas beaucoup d’événements pour porter ce genre de robes longues et élégantes. C’est un vrai défi. Mais je dirais que les choses commencent à changer un peu. Les gens participent davantage à ce type d’événements, et les femmes veulent être belles, s’habiller joliment. Ça évolue dans le bon sens, mais c’est encore difficile.
Arrivez-vous à vivre de la mode aujourd’hui?
Non, j’ai un autre travail à côté. Mais je travaille toujours dans le même domaine : je fais de la couture, du stylisme. Je fais aussi de l’upcycling et du recyclage dans mon travail. Donc, ce n’est pas ma principale source de revenus, mais je reste dans la création.
Pourquoi cette approche du recyclage est-elle importante pour vous?
Je crois vraiment qu’aujourd’hui, on produit trop de vêtements. Il est important de ralentir, d’acheter moins. On peut aussi transformer ce qu’on a déjà, changer ce qu’on ne porte plus. Il faut privilégier les pièces uniques, vraiment nécessaires. Pour moi, c’est un moyen de réduire la surconsommation.
On peut montrer ses humeurs à travers ce que l’on porte
Avez-vous fait une école de mode ou êtes-vous autodidacte?
Je n’ai pas suivi une formation spécifique de styliste. J’ai fait des études différentes, mais quand j’étais enfant, j’ai suivi une école d’art en parallèle de l’école normale. Ensuite, j’ai fait des études universitaires dans un domaine technique, un peu lié à l’impression et l’édition, donc il y avait un peu de design, mais rien à voir avec la mode. Je me suis lancée en 2016 mais la couture a toujours été mon hobby, une passion que j’ai gardée depuis toujours.
Qu’est-ce que vous aimez dans la mode?
Tout. Ce que j’aime, c’est qu’on peut s’exprimer sans parler, sans dire un mot —nos vêtements parlent pour nous. On peut montrer ses humeurs, son état d’esprit à travers ce qu’on porte. Et j’aime aussi cette variété: un jour on peut choisir un style, et le lendemain un autre.