Trois des occupants de l’avion de la compagnie luxembourgeoise CAE Aviation qui s’est écrasé lundi à Malte étaient des agents de la DGSE, les Services français.
Parmi les cinq occupants qui ont trouvé la mort dans le crash d’un avion de la compagnie luxembourgeoise CAE Aviation, lundi à Malte, trois étaient des membres de la direction technique de la DGSE (Direction générale de la sécurité extérieure), les services secrets français, ont rapporté des médias français hier, dont Le Monde. L’information n’a pas été officiellement confirmée par les autorités françaises qui s’étaient contentées lundi de reconnaître que l’appareil effectuait des missions de reconnaissance en Méditerranée pour le compte du ministère de la Défense.
Les deux autres victimes de l’accident, pilote et copilote, étaient des salariés de CAE Aviation. La société, fondée en 1971, est établie au Findel et possède également une implantation à Lapalisse, dans le département français de l’Allier, où elle assure l’entraînement au parachutisme des forces spéciales de plusieurs armées européennes. Toujours selon Le Monde, CAE Aviation recrute notamment ses pilotes dans les rangs d’anciens agents de la DGSE.
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Les Services français avaient loué l’avion, un Fairchild Metroliner Mark III, auprès de la compagnie luxembourgeoise, qui le louait elle-même auprès d’une société aux États-Unis, pays où il était immatriculé. Les causes de l’accident restaient toujours indéterminées hier, alors que l’avion s’était écrasé près de l’aéroport international de Malte, quelques secondes après son décollage, vers 7 h 20. Le périmètre du crash était bouclé hier par des policiers et des militaires maltais, tandis que des enquêteurs s’affairaient autour des débris de l’appareil.
Dans un premier temps, lundi, le chef du gouvernement maltais, Joseph Muscat, avait affirmé sur Twitter que les cinq occupants de l’avion étaient des douaniers français présents depuis cinq mois à Malte pour effectuer des missions de surveillance du trafic de migrants et de drogue en Méditerranée. Paris n’avait très probablement pas informé les autorités maltaises de l’identité et de la mission réelles des cinq hommes qui ont trouvé la mort lundi.
Depuis que la Libye est plongée dans le chaos, Malte est devenue une base arrière pour les services de renseignement de nombreux pays occidentaux.
Le Fairchild Metroliner était équipé de dispositifs électroniques d’écoute et de surveillance pour des missions ISR (Intelligence Surveillance Reconnaissance) au-dessus de la Libye. CAE Aviation est le principal fournisseur d’avions de la DGSE pour ce type de vols en Afrique du Nord et dans le Sahel.
Lundi matin, l’avion qui s’est écrasé devait probablement survoler ou s’approcher de Misrata ou de Syrte, actuellement le théâtre de combats entre différentes milices et forces gouvernementales qui s’en disputent le contrôle. Bien qu’elle ne soit pas officiellement engagée en Libye, la France y intervient avec des agents de la DGSE aux côtés des troupes rebelles du général Haftar, tout en soutenant publiquement le gouvernement d’union nationale.
Le Quotidien