Deux pilotes d’un avion de chasse Rafale, un instructeur et son élève, ont perdu la vie mercredi après une collision avec un autre Rafale dans l’est de la France, a indiqué le président Emmanuel Macron au terme d’une vaste opération de recherches.
« Nous apprenons avec tristesse les décès du capitaine Sébastien Mabire et du lieutenant Matthis Laurens, lors d’un accident aérien en mission d’entraînement en Rafale », a annoncé dans la nuit le chef de l’Etat sur X.
Ce rare accident est survenu en Lorraine, à la mi-journée mercredi. Le pilote aux commandes du second appareil avait pu s’éjecter sain et sauf mais un important dispositif avait dû être déployé pour retrouver le premier équipage.
Les avions, appartenant à la base aérienne 113 de Saint-Dizier (est) se sont percutés « lors d’une manoeuvre de combat », a précisé le ministère des Armées, ajoutant que la collision a eu lieu « au retour d’une mission de ravitaillement en Allemagne ». L’armée a précisé que les trois pilotes concernés étaient de nationalité française.
Fer de lance des exportations de l’industrie de défense française, le Rafale, entré en service en 2004 et construit par Dassault Aviation, est un avion multirôle, concurrent notamment du F-35 américain. Outre la France, sept pays ont des Rafale ou ont conclu des accords commerciaux pour en acquérir : l’Egypte, le Qatar, l’Inde, la Grèce, l’Indonésie, les Emirats arabes unis et la Croatie.
« Des débris partout »
Les deux avions se sont écrasés à proximité de la commune de Colombey-les-Belles, dans le département de Meurthe-et-Moselle. « Les enquêtes de sécurité et judiciaires en cours détermineront les causes de cet accident », a indiqué les ministère des Armées.
Karine Legendre, une mère de famille qui circulait en voiture, a raconté à l’AFP avoir « vu trois boules de feu tomber du ciel ». « Et après on a vu une immense fumée noire. Ca m’a fait peur, je me suis demandé ce que ça pouvait être ».
Le maire de Colombey-les-Belles, Benjamin Voinot, qui a participé aux recherches, a raconté à l’AFP que le pilote qui a pu s’éjecter avait atterri en parachute près du stade de sa commune. La carcasse de cet appareil, encore fumante, a été rapidement retrouvée dans une zone forestière.
Alexis Valiton, un agriculteur âgé de 28 ans, a dit avoir vu le pilote sortir des nuages en parachute. « Sur un bon hectare, il y a des débris partout et en mille morceaux, de la tôle, du plastique, des espèces de gros fusibles, il y a de tout », a-t-il témoigné.
Les recherches du second appareil ont mobilisé 200 gendarmes et plus de 50 pompiers, selon les autorités. L’épave du biplace a finalement été repérée « dans l’après-midi » sur la commune d’Harmonville (département des Vosges), à six kilomètres de Colombey-les-Belles, a indiqué le ministère.
La zone de recherches avait été bloquée par les gendarmes et des drones ainsi que des hélicoptères avaient été employés pour retrouver l’appareil manquant, dans un secteur boisé dominé par une ligne à haute tension aux câbles apparaissant coupés, ont constaté des journalistes de l’AFP.
Les accidents impliquant des Rafale sont relativement rares. Un appareil s’est écrasé en Corrèze (centre de la France) en 2007, tuant son pilote, et deux autres se sont percutés au large de Perpignan (sud) en 2009, faisant un mort.
A moins que vous ne soyez milliardaire, la notion d’un rafale « peu couteux » est à relativiser fortement, puisqu’on frôle les 100 millions d’euros avec l’équipement informatique et les radars sophistiqués de l’appareil.
Nous espérons que l equipage sera retrouvé vivant dans sa totalité. Le rafale est un avion fiable et peu coûteux. Il est incompréhensible qu un tel accident se produise ici, dans le nord. Nous pensons fort aux familles de ses fonctionnaires peu communs.