L’étude sur l’impact du Covid-19 dans les maisons de soins au Luxembourg, commandée par le gouvernement et conduite par Jeannot Waringo, a été présentée lundi aux députés. Le rapport ne révèle pas de faille majeure, mais pointe des situations de « désarroi » parmi les responsables d’établissements.
Personne au Grand-Duché n’a oublié ce drame survenu à la maison de retraite « Um Lauterbann » à Niederkorn, entre février et mars, où 22 résidents étaient décédés des suites du Covid. Le débat s’était alors enflammé, porté par le député Michel Wolter (CSV), réclamant des explications sur ce cluster. Dans la foulée, les députés adoptaient le 1er avril une motion pour que soit menée une étude d’impact du Covid dans les structures d’hébergement pour personnes âgées du pays.
Le gouvernement a alors commandé une étude « externe et indépendante », accompagnée par les membres des commissions parlementaires de la Santé et de la Famille et coordonnée par l’ancien haut-fonctionnaire Jeannot Waringo. Au total, un groupe de travail d’une dizaine de personnes (personnel soignant, scientifique et administratif) a mené l’enquête.
Dans sa présentation lundi, Jeannot Waringo a souligné que l’objectif était de « dresser un état des lieux sans pour autant formuler des recommandations précises ». Le rapport d’une soixantaine de pages vise à apporter des réponses aux interrogations posées, en compilant revue scientifique, analyse épidémiologique et données statistiques. En outre, ajoute la Chambre, le groupe de travail s’est rendu dans onze structures et a échangé avec 18 responsables de 52 établissements ainsi que des logements encadrés. Quelque 25 000 documents concernant les règles et mesures en place ont en outre été épluchés durant ces deux mois.
Il ressort des conclusions qu’au Luxembourg, quatre personnes sur dix décédées des suites du Covid-19 étaient des résidents de telles structures. Globalement, l’évolution des cas dans les maisons de retraite a suivi « la tendance des vagues d’infections dans la population en général ». Et en comparaison de la situation au Luxembourg avec les pays voisins, selon « les indicateurs concernant les infections, les mesures sanitaires, la vaccination ou encore la mortalité », le Grand-Duché se situe « dans la moyenne », indique le rapport. Il est également précisé que les deuxième et troisième vagues, à l’automne dernier et au printemps, ont été plus virulentes que la première en 2020.
Des responsables parfois livrés à eux-mêmes
Une question taraudait particulièrement les députés : « Les recommandations adressées aux responsables des structures d’hébergement étaient-elles assez claires ? » Le groupe de travail dit avoir constaté que les instructions des autorités ont été suivies par les établissements et n’a pas détecté de faille majeure dans leur mise en œuvre. Toutefois, il admet avoir relevé « un certain désarroi auprès des gestionnaires à qui on a laissé certaines libertés quant à la mise en œuvre des recommandations ». Il apparaît ainsi que des dirigeants de structures ont parfois eu à trancher, seuls, entre « liberté individuelle des résidents » et « protection sanitaire de la population ».
Les membres du groupe de travail estiment donc qu’il est « souhaitable de clarifier les rôles et responsabilités de chacun ». Et de profiter des périodes d’accalmie sur le front épidémique pour mettre en place « un plan de recommandations minimales à suivre ».
Les ministres de la Santé et de la Famille, Paulette Lenert et Corinne Cahen, à l’époque sévèrement critiquées dans cette affaire, reviendront sur les conclusions du rapport ce mardi, lors d’une conférence de presse.
LQ
Le rapport peut être consulté sur le site de la Chambre des députés.
La coupable : CAHEN! DÉMISSIONNEZ !!!