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Course poursuite sur l’A13 : trois ans de prison ferme pour le chauffard


Un double carambolage avait conclu la course poursuite sur l'A13. (photo archives police grand-ducale)

C’est une folle course poursuite qui avait eu lieu le 22 novembre 2016 au soir sur la collectrice du Sud (A13), entre Bascharage et Esch-sur-Alzette. Elle s’était terminée au niveau du tunnel d’Ehlerange avec un double carambolage qui avait fait une demi-douzaine de blessés. Parmi eux se trouvaient quatre policiers.

Tout avait commencé vers 19h50. Une patrouille de police circulant à Linger est informée via le RIFO d’une tentative de cambriolage dans une maison rue de Hautcharage à Bascharage. Les agents finissent par croiser une Mercedes suspecte avec des plaques irlandaises. Quatre personnes se trouvent à bord. En apercevant la police, le conducteur donne un coup d’accélérateur. C’est le début de la course poursuite.

Malgré les sirènes hurlantes et le gyrophare, le chauffard de la Mercedes refuse d’obtempérer aux injonctions de la police. Dans un premier temps, il file en direction d’Athus en Belgique, prend un rond-point dans le mauvais sens… et puis il change subitement de direction et s’engouffre sous le tunnel de la Biff en direction d’Esch-sur-Alzette. Au niveau du tunnel d’Ehlerange, les fuyards se retrouvent face à un embouteillage. Leur Mercedes percute de plein fouet une Seat rouge à l’arrêt à cause du bouchon. La voiture des suspects poursuit sa course encore environ 200 mètres, avant d’être stoppée.

Sur les quatre fuyards, la police avait réussi à en interpeller trois. Le quatrième était parvenu à s’évader. Aucun d’entre eux ne s’est toutefois présenté au tribunal pour leur procès fin septembre. Ils n’ont donc pas pu bénéficier d’un sursis.

Plus de 37 000 euros pour les parties civiles

Conformément aux réquisitions du parquet, le tribunal correctionnel a condamné jeudi matin le conducteur de Mercedes à trois ans de prison ferme. Pour les coups et blessures involontaires et le délit de fuite, il est frappé d’une interdiction de conduire de 30 mois. Le deuxième prévenu a écopé de deux ans ferme. La représentante du parquet avait retenu que les deux quadragénaires n’ont pas de casier au Luxembourg, mais des antécédents bien spécifiques en Irlande : «Les cambriolages sont leur pain quotidien.» Pour le troisième homme, mineur au moment des faits, le parquet avait demandé qu’il soit jugé à part.

Il y a eu plusieurs constitutions de parties civiles dans ce dossier. À l’État, le conducteur doit verser autour de 8 700 euros de dommages matériels, soit le salaire touché par les quatre policiers blessés pendant leur incapacité de travail. Les deux condamnés doivent aussi rembourser les deux véhicules accidentés de la police, soit 20 300 euros. Au conducteur de la Seat, 8 000 euros de dommages et intérêts et une indemnité de procédure de 750 euros ont été accordés.

Enfin, le tribunal a ordonné la nomination d’un expert médical qui devra se prononcer sur le dommage moral et corporel d’un policier souffrant toujours de problèmes de dos, après l’accrochage avec la deuxième voiture de police.

Fabienne Armborst