Aldo l’a échappé belle. Le tribunal a décidé de requalifier à la baisse les faits desquels il était accusé.
Cet ancien membre « d’une des plus importantes organisations criminelles d’Europe » doit une fière chandelle à son avocat. La 12ᵉ chambre criminelle du tribunal d’arrondissement de Luxembourg a choisi de le suivre et de ne pas retenir la tentative de meurtre à l’encontre d’Aldo, mais les coups et blessures volontaires et de détention d’arme prohibée. L’Albanais de 33 ans a été condamné hier matin à une peine de 30 mois de prison et à une amende de 2 000 euros pour avoir tiré sur un compatriote en novembre 2020 à Remich. La jeune femme qui était soupçonnée d’avoir fourni l’arme a été acquittée.
Le pied et le mollet
Me Stroesser avait mis son CV criminel en avant pour tenter de le disculper. Il n’aurait pas manqué sa cible s’il avait eu véritable l’intention de l’abattre, avait soutenu l’avocat en janvier dernier. Il lui avait tiré dans le pied et le mollet. Partant de ce postulat, l’avocat avait demandé au tribunal de requalifier les faits en coups et blessures volontaires et avait plaidé la légitime défense de la part de son client ainsi que l’excuse de provocation. Le parquet qui avait exclu la préméditation, avait requis une peine de 12 ans de prison à l’encontre du jeune homme.
Aldo assure avoir été piégé par sa victime et son entourage lors d’un guet-apens pour une obscure raison. Le soir des faits, il se trouvait au café Seven pour affaires avec des amies – il avait visité un local commercial où il envisageait d’ouvrir une pizzeria – quand un homme lui avait demandé de sortir dans la rue. « Si Jürgen n’était pas venu le chercher, il ne se serait rien passé. De même que si Endrit ne l’avait poursuivi avec une arme à la main, Aldo n’aurait pas été obligé de tirer », avait argumenté Me Stroesser.