Dimanche, Etzella défiera Dudelange, 18 ans après son seul succès en finale de la Coupe de Luxembourg. Une finale dont Patrick Grettnich avait été le grand bonhomme. Flash-back…
Cette finale de 2001, ce doit être un de vos grands souvenirs…
Comme joueur, c’est mon plus grand match. C’est déjà phénoménal de pouvoir remporter un titre. Mais quand en plus vous le faites en signant un triplé en finale, tout en « préparant » le dernier but (celui du 5-3) pour monsieur Luc Holtz (il sourit), c’est très, très fort. En tant que joueur, c’est le moment le plus important, le plus intense de ma carrière. Celui qui me restera toujours en tête. Après, comme entraîneur, il y a forcément cette même Coupe que nous avons remportée l’an dernier avec le Racing. Et puis la montée via les barrages en 2015 avec Strassen.
Quand on vous en parle, quel souvenir vous revient en premier ?
Les frissons que j’ai ressentis quand je suis sorti du vestiaire pour aller m’échauffer et que j’ai vu tout le bloc à la droite dans le stade qui était entièrement bleu et blanc. Nos supporters avaient mis une ambiance extraordinaire. Cela m’avait vraiment touché. Pour vous dire, rien que d’en reparler, j’en ai à nouveau des frissons…
Le fait que cette finale était disputée face à une équipe de Wiltz, dont on connaît la rivalité dans le Nord avec Ettelbruck ?
C’était très particulier. On sait déjà à quel point cela peut être chaud ces matches-là. Mais lorsque, en plus, il s’agit d’une finale… Et sur un plan personnel, mon père est né à Wiltz, mais a effectué toute sa carrière à Ettelbruck. Vu la grande rivalité, vous pouvez imaginer ce qu’on a pu faire vivre sur les terrains à son fils. À Wiltz, ils n’étaient pas contents de nous voir arriver. Ce qu’on reprochait à mon père, eh bien, on le transférait sur moi. Et quand tu as 16 ou 17 ans, il n’est pas toujours facile de digérer les insultes qu’on te lance… Alors vous pouvez comprendre que cette finale… Mais n’en parlez pas trop. C’est du passé.
Cette saison 2000/2001 avait été assez incroyable pour Etzella…
Cette équipe, c’était l’œuvre du président Jhemp Gauthier, qui est décédé voici quelques jours, début mai. Il avait décidé d’organiser le retour au bercail des joueurs ettelbruckois qui avaient émigré un peu plus loin. « Vous êtes d’ici, revenez à la maison, on va faire quelque chose d’extraordinaire ensemble. » Il avait raison. C’est ainsi que j’étais revenu, comme deux autres internationaux, Luc Holtz et Ralph Ferron. Mais aussi un garçon comme Patrick Posing. Et on avait complété l’équipe avec des joueurs du coin que l’on connaissait. C’est ainsi que mon ami Luc Mischo était arrivé.
On était une vraie bande de copains. Aujourd’hui, on entend souvent les joueurs parler d’ambiance dans le groupe. Mais chez nous, ce n’était pas que des mots. On l’a vraiment vécue. Et c’est grâce à elle que nous avons remporté cette Coupe ou que nous sommes allés nous imposer en quart de finale à Dudelange, le futur champion. Et ce, sur un penalty de Ralph Ferron en fin de match…
En 2000/2001, Etzella remontait pourtant de Promotion d’honneur…
Oui. Jhemp Gauthier nous avait persuadés de suivre ce chemin. On sentait le beau projet. La première saison, plutôt tranquille en PH, avait servi à ce qu’on se trouve parfaitement. C’est aussi grâce à ça qu’on avait réussi une si belle saison en DN l’année suivante.
Entretien avec Julien Carette