Gilles Muller est devenu officiellement lundi capitaine de l’équipe de Coupe Davis luxembourgeoise. L’occasion de l’interroger sur ses attentes, mais aussi ses ambitions à la tête de cette jeune équipe.
Comment a t-il été recruté ?
«J’ai téléphoné à Claude (Lamberty) l’été dernier pour le prévenir que l’US Open serait mon dernier tournoi. Cela fait quelques années que nous bossons ensemble et je tenais à lui annoncer personnellement la chose, avant que cela paraisse dans la presse», a expliqué lundi Gilles Muller. «Et là, il m’a directement dit : « Prends quelques mois pour te reposer à l’issue de ce rendez-vous, et puis on essaie de se voir. On est très intéressé de te garder dans le giron de notre tennis et on souhaite t’y intégrer. » Et vu que moi, de mon côté, j’ai toujours dit que je souhaitais rester dans ce monde-là… On peut donc dire que la volonté est un peu venue des deux côtés.»
Tout ce petit monde a donc commencé à discuter à partir du mois de novembre. «On a regardé les différentes possibilités. Et la Coupe Davis est une compétition qui m’a toujours tenu à cœur», rappelait l’ancien tennisman.
A-t-il d’autres fonctions que capitaine ?
«Durant une première phase, Gilles sera juste capitaine. On s’est fixé un engagement à durée indéterminée, mais renouvelable chaque année suivant les attentes de chacun», reprenait Claude Lamberty. «Mais on voudrait davantage à plus long terme. Car il est un ambassadeur du sport luxembourgeois. Et on veut s’en servir comme tel. Après, il faudra voir dans quelles fonctions. Mais l’envie est là.»
Ce à quoi l’ancien 21e joueur mondial répondait : «On verra où cette première expérience nous mènera. Ce n’est pas un poste qui m’occupera des mois, comme on peut le voir à l’étranger. On verra comment cela évoluera. Comment cela se passera entre l’équipe et moi, mais aussi avec la fédération. Nous verrons si cela nous emmènera plus loin ou non.» Un discours plein de sagesse. Car il n’est pas toujours simple, quand on a été longtemps professionnel comme lui, de se confronter à un monde où peu le sont, ayant des activités professionnelles sur le côté.
Comment va-t-il travailler avec ses joueurs ?
L’ancien quart de finaliste en Grand Chelem a dans la tête de bosser «à l’ancienne». Ou plutôt d’une manière comparable à celle qu’il a connu à ses débuts dans cette compétition. «Dans ma tête, la Coupe Davis, ce n’est pas juste se voir une semaine par an, jouer les matches le week-end et puis se dire à l’année prochaine. Non, l’idée, c’est de se voir bien plus régulièrement que ça, en organisant des entraînements communs. De manière à ce que l’on puisse s’entraider aussi. Et je serai là pour les conseiller également, les orienter. Le but est d’installer une vraie ambiance de Coupe Davis. Semblable à celle que j’ai connu lorsque j’ai moi-même commencé à jouer cette compétition.» C’était il y a une vingtaine d’années…
Quelle équipe a-t-il à sa disposition ?
Dans le groupe qu’il a en tête, on retrouve les jeunes Alex Knaff (21 ans), Raphael Calzi (21 ans) et Chris Rodesch (17 ans). Mais aussi celui qui a été le leader de substitution ces dernières années, lorsque «Mulles» était absent, Ugo Nastasi (25 ans). Sans oublier les frères Tholl, Robi (22 ans) et Christophe (24 ans), ainsi que Tom Diederich (26 ans).
«Ugo a effectué un bond en avant. Quand il était pro, il paraissait beaucoup moins sûr de lui. On dirait que le fait de ne plus avoir cette pression lui a fait beaucoup de bien», reprenait le lauréat des tournois de Sydney et Rosmalen 2017.
Et concernant le grand espoir Chris Rodesch? «C’est agréable de voir un jeune comme lui débarquer dans l’équipe. Je pense que je peux beaucoup lui apporter avec mon expérience. C’est difficile de voir jusqu’où il peut aller. Mais si je ne me trompe pas, il doit être le premier garçon luxembourgeois à à s’approcher du top 50 mondial chez les juniors (NDLR : il est actuellement 57e) depuis… moi. Il a un projet et semble très motivé. Très attentif aussi. Mais il reste beaucoup à faire pour le faire aller dans le bon sens.»
Quand pourrait-il effectuer ses débuts ?
Pour l’heure, il est encore impossible de savoir quand l’équipe luxembourgeoise de Coupe Davis jouera son prochain match.
«Tout dépend des résultats que réussiront les équipes européennes lors de la phase qualificative du nouveau groupe mondial, qui se déroulera ce week-end», précisait hier Claude Lamberty. «Suivant le nombre de nations européennes qui seront qualifiées pour la phase finale qui se déroulera à la fin de l’année, à Madrid, le Luxembourg sera versé soit dans le Groupe 2, où l’on est censé être, soit un étage plus bas, dans le Groupe 3. Plus il y aura d’Européens qualifiés, mieux ce sera pour nous, donc!»
S’il était reversé dans le Groupe 3, le Luxembourg jouera en juin. Ce qui ne plairait pas trop. «Car le calendrier est déjà bien bouché à cette période, avec les Jeux des petits États d’Europe et les Interclubs…»
Par contre, en étant dans le Groupe 2, ce serait un match fixé en avril ou en septembre. «C’est l’équipe qui recevrait qui choisirait la période… Il n’y aurait alors qu’un match par an. Avec un enjeu simple : on gagne, on monte. On perd, on descend.» C’est ce que l’on appelle un match couperet…
Julien Carette