Alors que la production industrielle au Luxembourg affiche un net repli pour l’année 2023, les répercussions sur les effectifs du secteur ont été limitées par rapport aux autres pays de la zone euro.
L’année qui vient de s’écouler a été marquée par un coup de frein de la production industrielle dans la zone euro, explique le Statec dans sa note de conjoncture du mois de janvier. Et le Luxembourg ne fait pas exception.
Plusieurs branches de l’industrie ont tiré la production vers le bas en 2023, en particulier la production et distribution d’énergie (en lien avec le recul de la consommation de gaz et d’électricité de l’hiver dernier), la fabrication de machines et équipements ou celle de produits métalliques.
Du mieux pour la sidérurgie
Cependant, l’institut statistique souligne qu’en termes de répercussions sur les effectifs du secteur, le Grand-Duché s’en tire bien mieux que d’autres pays. L’emploi dans l’industrie a ainsi augmenté de 0,6% pour atteindre son niveau d’avant crise du covid.
La production luxembourgeoise se stabilise depuis l’été dernier avec des disparités : la sidérurgie et les produits informatiques, électroniques et électriques se redressent, mais la tendance à la baisse demeure pour les machines et équipements, le verre et la céramique, les produits du plastique et les matériaux de construction.
Confiance des industriels : des signaux flous
Alors, quelles perspectives pour 2024? Difficile à dire, selon le Statec, qui pointe des signaux flous de la part de l’indicateur de confiance des industriels luxembourgeois en ce début d’année.
En zone euro, la production devrait encore diminuer, mais moins fortement, tandis que certains éléments permettent d’espérer un redressement à plus longue échéance.
Les consommateurs retrouvent le moral
Le repli des prix des matières premières entamé depuis la mi-2022 commence à impacter les prix des produits industriels, et l’inflation tend à se résorber, ce qui pourrait stimuler la demande des consommateurs, dont le moral est meilleur depuis novembre, même s’il reste relativement bas.
En revanche, d’autres facteurs sont moins encourageants, comme la remontée des tensions sur l’offre : elles pourraient même se renforcer en Europe, vu l’instabilité en mer Rouge qui pousse les navires marchands à éviter le canal de Suez et fait exploser les coûts du fret maritime.
Construction et immobilier durement frappés
Plus globalement, du côté des indicateurs clés de l’économie, après trois années consécutives de baisse, les ventes de voitures neuves sont reparties à la hausse en 2023, progressant de 17% au Luxembourg.
Les prix de vente des logements, eux, stagnent en zone euro, alors qu’ils continuent de baisser au Grand-Duché. Le pays accuse d’ailleurs la plus forte chute de la zone, avec -6,3% sur un trimestre et -13,6% sur un an. Idem pour les transactions de logements qui ont dégringolé de 40% au 3e trimestre.
1 200 travailleurs sur le carreau
Et sur le front du marché du travail, alors que le nombre de faillites a reculé de 7% l’an dernier, les pertes d’emplois associées se sont envolées de 40%, en lien avec une vague importante de fermetures d’entreprises dans la construction. Dans ce secteur, déclaré en crise par le gouvernement, 160 sociétés ont mis la clé sous la porte en 2023 (+37% par rapport à 2022), laissant 1 200 travailleurs sur le carreau (+63%).