« J’espère que la Fifa aura le courage et la décence de lever ma suspension », a déclaré samedi à l’AFP Michel Platini, dans un entretien à l’Agence France presse, alors qu’il a été blanchi par la justice suisse dans l’affaire du paiement de 1,8 million d’euros sans contrat écrit.
L’ex-président de l’UEFA reste suspendu de toute activité liée au football jusqu’en octobre 2019 pour avoir reçu un paiement de 1,8 million d’euros sans contrat écrit correspondant à un travail de conseiller auprès de Sepp Blatter, président déchu de la Fifa.
La justice suisse vous a blanchi, que dites vous après cette annonce ?
Je dis « finalement ». Je sais que je ne n’ai rien fait, je savais que cette nouvelle devait arriver, ça a pris du temps, c’est tout.
Ca a été dur depuis près de trois ans, depuis le début de l’affaire ?
Ca a été très difficile. La Fifa n’a communiqué que pour me massacrer médiatiquement. J’en ai pris plein la gueule. Mais quand ma peine a été réduite par les instances sportives (Fifa puis Tribunal arbitral du sport) de 8 ans de suspension de toute activité liée au football à 6 ans, puis à 4 ans, qu’aucun fait de corruption n’a été établi contre moi, les gens ont compris: tout était fait pour m’écarter de la présidence de la Fifa. Les gens ont vu la machination. Mais tous mes proches le savaient. Dans mes amis, ma famille, personne ne m’a jugé. Mais là, enfin la vérité sort.
Cette décision me permet de redresser la tête
Quelles sont les prochaines étapes ?
Aller voir un match de rugby puisque je suis banni des activités liées au football (rires). Plus sérieusement, j’espère que la Fifa aura le courage et la décence de lever ma suspension, puisque la justice a établi qu’il n’y avait pas de paiement déloyal. Sinon, mes conseils lanceront toutes les procédures nécessaires pour casser la suspension de la Fifa. Le feuilleton va continuer.
Tout le monde a en tête la prochaine élection à la présidence de la Fifa en juin 2019…
J’ai le temps de réfléchir. Pour l’instant, je profite de cette décision. Elle me permet de redresser la tête. Ce qui me gêne plus que tout, c’est que mes petits enfants, en tapant mon nom dans Wikipedia, peuvent lire à la dernière ligne: « Michel Platini, banni du football par les instances pour paiement indu ». Après tout ce que j’ai fait pour le football… Maintenant qu’il y a cette décision de justice, je ne peux plus être banni du football, c’est ce que je demande. Il y a un proverbe italien qui dit: « Quand les portes se referment, les portails s’ouvrent ».
Le Quotidien/AFP