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Coronavirus au Luxembourg : pas de nouvelles mesures avant éventuellement dimanche


Le Premier ministre a expliqué que le Luxembourg testait beaucoup, tant pis si l'impact sur les chiffres officiels s'en fait ressentir (Photo d'illustration : Julien Garroy).

« Je ne vous cache pas que les nouvelles contaminations montent… on peut interpréter les chiffres comme on veut, mais le constat est là. » Le Premier ministre Xavier Bettel n’a pas mâché ses mots, ce mercredi. Mais refuse toutefois toute nouvelle mesure restrictive avant un éventuel nouveau conseil extraordinaire dimanche.

« Il faut protéger notre système de santé de toute saturation », a expliqué le ministre. « Les chiffres sont alarmants mais ils ne sont pas choquants », a-t-il toutefois précisé, sachant que pour le moment, l’augmentation des infections n’a pas d’impact majeur sur le nombre de lits occupés dans les hôpitaux luxembourgeois.

Que faire du coup ? « Tout cela va dépendre de l’évolution des chiffres. Nous avons discuté avec les experts, et il leur faut encore quelques jours pour se décider. Il est encore prématuré de faire des annonces », a précisé le Premier ministre. Ce jeudi à la Chambre, la fameuse loi Covid-19 en préparation depuis plusieurs semaines sera bien votée. Mais aucune mesure supplémentaire n’est pour l’instant annoncée. Xavier Bettel a toutefois insisté : « Le virus ne fait pas partie du passé, on le voit, il est toujours d’actualité. Il faut respecter les gestes barrières plus que jamais. Si les chiffres augmentent encore, dimanche, nous réunirons un nouveau conseil extraordinaire. »

À propos de la politique de testing de masse, le Premier ministre maintient le cap : « Ce n’est pas parce que des pays nous classent à risque désormais que nous renoncerons à la possibilité de mieux détecter les cas et de mieux casser les chaînes de transmission. » Xavier Bettel refuse la politique d’avoir des « bons chiffres » dans les médias quitte à moins tester pour faire baisser les données apparentes. La priorité numéro 1 reste « la santé de tous ». « Le gouvernement n’a rien à cacher dans ce dossier. » On le sait, chaque pays tente de présenter la meilleure façade au niveau mondial, quitte à s’arranger avec le nombre de contaminations officielles, comme le sont par exemple soupçonnés le Brésil ou la Chine.

Paulette Lenert, de son côté, a approuvé la politique de tests massifs : plus de 80 000 tests ont été effectués à l’heure actuelle, « depuis le début du déconfinement », mais sur ce quota global, les tests à large échelle ne sont révélateurs qu’à hauteur de 15% des cas positifs. Le test à large échelle permet donc au minimum (dans 15% des cas) d’avoir détecté « par avance » des cas qui seraient passés à travers la passoire. Ce que ne font pas tous les autres pays. « Cette politique permet de casser des chaînes de transmission, même pour des personnes qui n’auraient pas eu les symptômes, et qui donc peuvent transmettre sans le savoir », notamment concernant les jeunes.

Paulette Lenert a lâché sans détour : « Au Luxembourg, nous n’avançons pas dans le noir face au virus. » Des « efforts diplomatiques » vont être faits à destination des pays ayant classé le Luxembourg en zone à risque.

Hubert Gamelon 

«Les contacts privés sont déterminants»

Paulette Lenert a expliqué qu’il n’y avait pas de cluster supérieur à cinq personnes identifiées dans le travail, les maisons de retraite ou le milieu périscolaire. Mais c’est bien plus la sphère des rencontres en privé qui compte dans la transmission du virus pour le moment. Quant à l’Horesca, «on espère que le message est compris» quant aux règles sanitaires. «Entre le 26 juin et le 7 juillet, 23 amendes ont été infligées à des cafés avec parfois des factures allant jusqu’à 4 000 euros voire 8 000 euros selon les récidives. »

Pas de testing à convenance personnelle

Sur le testing, un rappel s’impose : il n’est pas prévu de le faire à la convenance personnelle. «Le test se fait soit sur symptôme, soit dans le cadre des tests à large échelle, donc par convocation par lettre». Paulette Lenert a glissé la remarque car les médecins et les urgences sont de plus en plus sollicités pour avoir le droit de se faire tester. «Si vous n’avez pas de symptômes, si vous n’avez pas reçu de courrier, ne surchargez pas les services s’il vous plaît.»

Les chiffres pour la semaine du 6 au 12 juillet

Le gouvernement évoque une « nette recrudescence des nouveaux cas Covid-19 ». Durant la semaine passée, 402 nouvelles infections ont été enregistrées, ainsi que 2.039 contacts, contre 289 nouvelles infections et 1.963 contacts pour la semaine précédente (du 29 juin au 5 juillet). Une personne supplémentaire est décédée la semaine dernière. Il y a 47 personnes hospitalisés (dont 3 en soins intensifs) pour Covid-19 en date du 14 juillet, contre 20 personnes en date du 6 juillet. Le chiffre a donc doublé en un peu plus d’une semaine. Par ailleurs, « le nombre de cas positifs inclut un pourcentage élevé de non-résidents, avec actuellement près de 14% des testés positif dans le pays », signale le gouvernement. Il s’agit là principalement de frontaliers qui bénéficient des possibilités de se faire tester ou soigner au Grand-Duché.

Le taux de reproduction effectif (R) du virus était de 1,09 en date du 12 juillet.