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COP30 au Brésil : «Le Luxembourg doit aussi payer sa part»


L’ONG luxembourgeoise sera présente au Brésil du 9 au 24 novembre pour suivre la COP30. (photo Fabrizio Pizzolante)

Alors que la 30e Conférence des parties doit s’ouvrir dans cinq semaines, l’ONG Action solidarité tiers monde (ASTM) a présenté ses revendications en matière de politique climatique.

Comme chaque année, les ONG, politiques et activistes environnementaux se réunissent pour discuter de la lutte contre le changement climatique. Le 10 novembre, c’est à Belém au Brésil que se déroulera la COP30. L’ONG Action solidarité tiers monde (ASTM) sera présente aux côtés d’autres associations luxembourgeoises. Son objectif : faire entendre sa voix et ses revendications.

«Le plus évident et le plus pressant, c’est que l’on baisse les émissions de CO2. Les engagements des États en matière de réduction d’émissions de gaz à effet de serre sont toujours insuffisants (…). Il est scandaleux que les élites politiques se réfèrent à l’accord de Paris et à 1,5 °C de réchauffement tout en proposant des politiques qui risquent de nous conduire vers un monde à +2,5 °C», s’emporte Raymond Klein, coordinateur du groupe climat de l’ASTM.

Face à cette situation, l’ONG réclame que les pays présents à la COP30 retravaillent leurs engagements au plus vite. En premier lieu, ceux de l’Union européenne qui, d’après l’ONG, devraient cibler la neutralité nette climatique dès 2040 au lieu de 2050. Retravailler leurs engagements, mais aussi l’impact de leurs financements.

«Des excuses telles que prétendre qu’il n’y a pas d’argent sont perfides alors que la consommation des élites mondiales augmente, que les dépenses militaires explosent et que des allègements fiscaux sont annoncés pour les multinationales», déplore David Hoffmann, le responsable du plaidoyer politique à l’ASTM. Pour lui, «les pays industrialisés doivent mettre de l’argent sur la table et renforcer leurs engagements». Il ajoute : «Le Luxembourg doit aussi payer sa part.»

Une part que l’ONG a évaluée à 600 millions d’euros par an. «C’est un calcul assez compliqué qui permet de fixer le dû, la juste contribution, face aux problèmes globaux causés par le changement climatique, explique Raymond Klein. Le Grand-Duché, en tant que pays riche et nation qui a émis beaucoup de gaz à effet de serre dans son histoire, est évidemment en première ligne.» Ce chiffre de 600 millions d’euros risque, selon, le coordinateur du groupe climat, d’augmenter au fil des ans. «À l’heure actuelle, d’après le positionnement du ministre de l’Environnement, nous sommes à peu près à un dixième de notre calcul», précise-t-il.

«C’est une chance d’être au Brésil»

Les membres de l’ONG luxembourgeoise attendent de cette COP30 qu’elle ait un vrai impact sur les décisions en matière de politique climatique. «Contrairement aux autres réunions qui se sont déroulées dans des pays pétroliers, c’est une chance d’être au Brésil. C’est un pays qui a ses défauts, mais qui pourra parler du Sud global. Belém est aussi une ville très proche de l’Amazonie. C’est à la fois symbolique et nécessaire pour parler de l’importance des forêts ou du respect des populations indigènes. D’un autre côté, il y a encore des paradoxes. Le pays a fait, par exemple, construire une autoroute pour faciliter la tenue de la COP», pointe Raymond Klein.

Mais face au contexte géopolitique instable, au retrait des États-Unis de l’accord de Paris ou aux engagements insuffisants de la Chine en matière de politique climatique, difficile d’être véritablement optimiste à quelques semaines de l’ouverture de la prochaine grand-messe de la lutte contre le réchauffement climatique. «Je ne sais pas si c’est encore jouable aujourd’hui. L’occasion est quand même réelle. Mais forcément, en y allant, on a une part de nous qui veut tout de même y croire», conclut Raymond Klein.

La COP30 au Luxembourg

À l’occasion de la COP30, plusieurs événements auront lieu en octobre et novembre au Grand-Duché, principalement à Luxembourg. Le mardi 14 octobre, le cinéma Utopia organisera une projection du film We are Guardians. Ce long métrage retrace l’histoire des peuples autochtones en Amazonie. Action solidarité tiers monde organisera une table ronde le mardi 28 octobre à 18 h 30 à Neimënster. Le 8 novembre, la campagne Write for Rights sera lancée en présence de représentants du peuple Sami. L’événement se tiendra au centre culturel du Grund. Le 16 novembre, une mobilisation pour le climat aura lieu place Clairefontaine en soutien des activistes présents à la COP30. D’autres actions doivent encore être confirmées.