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Conventions collectives : Frieden espère un accord pour l’été


Selon nos informations, le Premier ministre, Luc Frieden, a reçu à deux reprises les syndicats dans le cadre de la table ronde sociale.

Le Premier ministre a évoqué, mardi, devant la Chambre, des discussions «compliquées» avec les syndicats et le patronat sur la modernisation du droit du travail. Les positions resteraient très divergentes.

La députée de déi gréng Djuna Bernard, présente samedi au congrès de l’OGBL, a relancé mardi à la Chambre le débat sur l’état de santé du dialogue social. «Jusqu’à présent, le principe fondamental était que les partenaires sociaux se réunissent pour discuter des grands défis», souligne-t-elle en s’adressant au Premier ministre, Luc Frieden. Dans quelle mesure ce garant de la paix sociale est-il encore respecté par le gouvernement, accusé par le camp syndical de vouloir piétiner le modèle social?

«Le dialogue social est bien entendu très important pour ce gouvernement, comme j’ai déjà pu le souligner à de nombreuses reprises», répond Luc Frieden, qui renvoie vers les efforts visant à renouer avec le dialogue, concrétisés par une table ronde sociale. Comme cela a été précisé à la mi-mars, cette nouvelle plateforme ne devrait cependant pas consister en une réunion formelle en format tripartite. Le Premier ministre compte continuer à échanger séparément avec les syndicats et le patronat, avec pour objectif de trouver des accords sur la modernisation du droit du travail.

Pour mener cette mission à bien, Luc Frieden veut rester discret sur la tenue des réunions bipartites, dans lesquelles sont aussi impliqués le ministre du Travail, Georges Mischo, et le ministre de l’Économie, Lex Delles. «Le dialogue social n’a pas seulement lieu sur la place publique ou devant la presse. Ce n’est pas pour cacher quelque chose, mais pour rendre les discussions plus fluides, sans être trop mis sous pression», argumente-t-il. Malgré cette prémisse, le chef du gouvernement a dressé un bilan intermédiaire, mardi, devant les députés.

Où en sont donc les tractations? Selon nos informations, les syndicats OGBL et LCGB ont jusqu’à présent été reçus à deux reprises par le Premier ministre, sans avoir vraiment réussi à avancer sur les points de discorde majeurs. Le camp patronal, représenté par l’Union des entreprises luxembourgeoises (UEL), a déjà reporté à deux reprises une conférence de presse destinée à s’exprimer sur les plans de réformes du gouvernement. La raison avancée est le dialogue engagé avec le gouvernement.

«Prêt à prendre nos responsabilités»

Luc Frieden évoque des discussions «constructives» mais «compliquées». En cause, des «positions très éloignées les unes des autres», notamment sur le futur cadre légal régissant les conventions collectives. «Les syndicats veulent être davantage impliqués dans le processus de décision sur l’organisation du temps de travail, tandis que les autres (NDLR : les patrons) souhaitent pouvoir en faire plus au niveau des entreprises, sans devoir passer par le dialogue social structuré, c’est-à-dire conclure à chaque fois une convention collective», développe le Premier ministre. «Je ne peux donc pas affirmer qu’un accord soit proche», ajoute-t-il.

Son intention resterait toutefois de conclure un tel accord avec les syndicats et le patronat. «Il faudra définir où il sera possible de le faire à trois. Là où ce ne sera pas le cas, le gouvernement va devoir définir des solutions en tentant de tenir compte au mieux des positions des uns et des autres», avance le Premier ministre. Il fixe une première échéance : «J’espère que l’on pourra trouver des accords d’ici à l’été. Mais je n’en suis pas sûr.» En cas d’échec des tractations, le gouvernement sera «prêt à prendre ses responsabilités».

Au-delà des conventions collectives, l’actuel conflit social qui oppose l’OGBL et le LCGB au gouvernement repose sur deux autres thématiques majeures : la libéralisation des heures de travail et des heures d’ouverture dans le commerce et la réforme envisagée des pensions.

Une grande manifestation nationale organisée par le front syndical est prévue le 28 juin. «M. Frieden, M. Mischo, vous n’avez qu’à bien vous tenir, avait mis en garde, samedi dernier, la présidente de l’OGBL, Nora Back. Vous pensez qu’il n’est pas dans l’ADN des Luxembourgeois de battre le pavé. Si vous ne changez pas rapidement de cap, nous allons très vite voir comment les gens vont débouler dans la rue.» Une grève générale n’est également pas exclue.