Le chancelier allemand a assuré, mardi, au Premier ministre, Luc Frieden, d’ajuster les contrôles menés par les autorités d’outre-Moselle aux frontières avec le Luxembourg. Une solution possible est de délocaliser les barrages filtrants plus à l’intérieur de la Sarre et de la Rhénanie-Palatinat.
La visite de travail du Premier ministre luxembourgeois à Berlin a été largement dominée par les contrôles renforcés que l’Allemagne mène depuis septembre dernier aux frontières avec ses pays voisins.
Le nouvel exécutif allemand, emmené par le chancelier Friedrich Merz, a serré la vis, rendant les flux transfrontaliers encore plus compliqués. Luc Frieden s’est vu assurer par son «ami de longue date» une solution, qui doit soulager le quotidien des 55 000 frontaliers venant travailler au Luxembourg.
Après avoir été reçus avec les honneurs militaires, les deux chefs de gouvernement ont, dans un premier temps, discuté sécurité, défense et compétitivité.
Dans ce contexte, le Premier ministre luxembourgeois a lancé un appel pour que le Grand-Duché et l’Allemagne coopèrent davantage dans le domaine des satellites (civil et militaire) et de l’intelligence artificielle, deux secteurs clés de notre économie nationale.
Pour ce qui est des contrôles aux frontières, Luc Frieden a affiché sa «grande compréhension» pour les mesures prises par l’Allemagne afin de lutter contre l’immigration illégale. Une plus forte coopération entre les polices allemande et luxembourgeoise est désormais discutée pour réduire l’impact des barrages filtrants sur les travailleurs frontaliers.
«J’apprécie beaucoup que vous preniez en considération les préoccupations des frontaliers et des entreprises», fait remarquer le Premier ministre, lors d’une conférence de presse.
Friedrich Merz, qui a lui-même habité quelques années à Sarrebruck, a souligné que l’Allemagne continuait à défendre l’espace Schengen et la libre circulation. Les contrôles seraient une «mesure temporaire» qui devrait toutefois «impacter le moins possible ceux qui traversent tous les jours légalement et de manière légitime la frontière» pour aller travailler au Luxembourg.
La piste privilégiée est de délocaliser les barrages filtrants plus à l’intérieur de la Sarre et de la Rhénanie-Palatinat. Les deux ministres en charge des Affaires intérieures mettront en place ce nouveau dispositif.