Parmi les tracés envisagés pour le contournement de Bascharage, certains ont été écartés, car ils auraient compromis le déploiement du Plan national de mobilité 2035.
Alors que le ministre de l’Environnement, Serge Wilmes, signait le mois dernier un arrêté autorisant le début des travaux du futur contournement de Bascharage, et provoquait la colère des associations de défense de l’environnement, de nouvelles voix se font entendre pour comprendre les derniers rebondissements dans ce dossier.
Ainsi, le député David Wagner (déi Lénk) s’interroge sur la décision de privilégier le «scénario C» comme tracé définitif, soit la variante 2 du projet de 2016, avec raccord au CR110 et relogement de l’entreprise Saint-Gobain Abrasives. Il s’étonne que les alternatives D, E et G, qui prévoyaient une route entre la gare CFL de Bascharage-Sanem et la N5, passant entre la localité de Bascharage et les deux zones d’activités Op Zaemer et Bommelscheier, aient été mises sur la touche.
Il fait valoir qu’elles avaient «l’avantage d’utiliser des corridors déjà viabilisés, d’éviter la construction d’une nouvelle route de plus de 2 km, principalement dans une zone Natura 2000, mais aussi de sauver plusieurs hectares du Zaemerbësch. Elles auraient par ailleurs préservé les prairies maigres de fauche de la zone Natura 2000 Sanem – Groussebesch/Schouweiler – Bitschenheck et limité l’impact sur la forêt Bommel.
Le député rappelle au passage qu’une directive européenne sur la conservation des habitats naturels exige d’un projet affectant une zone Natura 2000 qu’il soit justifié par «des raisons impératives d’intérêt public majeur et que l’absence de solutions alternatives soit établie.»
En réponse, la ministre des Travaux publics, Yuriko Backes, explique d’abord que l’administration des Ponts et Chaussées a bien pris en considération les tracés alternatifs, et les a évalués selon de multiples critères, dont la compatibilité avec le Plan national de mobilité 2035 (contournement de proximité, apaisement des localités), la sécurité routière, la faisabilité technique et l’impact sur la nature.
Selon elle, ces études préliminaires ont révélé que les contraintes géométriques au milieu du tracé D, à hauteur de l’arrêt ferroviaire Bascharage/Sanem, auraient nécessité de «recourir à des éléments de conception routière qui ne répondent pas aux standards et codes techniques en la matière». Les conditions minimales de visibilité en approche de giratoires n’auraient pas non plus été garanties, tout comme celles requises pour l’accès à la zone d’activité.
Le tracé D jugé contre-productif
En résumé, les multiples contraintes et le passage sous les voies ferrées auraient rendu impossible la connexion du contournement au CR110 dans le respect des normes techniques et de sécurité.
La ministre ajoute que la desserte locale de la zone Op Zaemer aurait été fortement compromise par une rampe importante pour regagner le terrain naturel. Et sur le plan multimodal – approche préconisée par le Plan national de mobilité 2035 – le tracé D, avec sa rampe descendante au sud de l’arrêt ferroviaire, aurait rendu difficile un agrandissement du parking relais P+R.
L’accès direct au contournement aurait été remis en cause, tout comme la desserte du pôle d’échanges Bascharage/Sanem par des lignes de bus transversales (lignes TICE actuelles 3, 14 et 15). La ministre conclut qu’en l’absence de connexion locale au CR110, ce tracé n’aurait plus rempli les critères d’un «contournement de proximité», et n’aurait finalement plus contribué à l’apaisement du trafic dans les localités adjacentes. L’accès cyclable depuis Bascharage et Sanem aurait, quant à lui, été plus difficile.
Ces informations ont été transmises fin 2023 par le ministre Serge Wilmes aux services compétents de la Commission européenne – Direction générale Environnement. Le début des travaux est prévu pour début 2025, tandis que les discussions pour le déménagement de Saint-Gobain Abrasives se poursuivent.