Depuis une semaine, 70 bénévoles sont à pied d’œuvre pour distribuer vêtements et produits de première nécessité aux réfugiés ukrainiens de tout le pays. C’est le seul endroit de ce genre pour le moment au Luxembourg.
Parmi les nombreuses communes mobilisées pour venir en aide aux réfugiés ukrainiens, Contern fait figure d’exemple ces dernières semaines. D’abord, plusieurs familles se sont portées volontaires pour héberger des parents et leurs enfants, certaines se sont même organisées pour aller les chercher par leurs propres moyens à la frontière ukrainienne.
Puis, une collecte de vêtements et de matériel a été lancée à l’atelier communal, débordé en à peine une journée, si bien qu’il a fallu changer de plan : «Il y avait des cartons jusque dans la rue», raconte la bourgmestre, Marion Zovilé-Braquet. «On a donc vidé l’ancien hall sportif pour s’en servir à la fois comme point de stockage et de distribution aux réfugiés qui viennent de tout le pays pour s’approvisionner en vêtements, en matériel de puériculture et en produits d’hygiène», explique-t-elle, surprise par l’ampleur de la solidarité qui s’est mise en place.
Au-delà des dons qui affluent des quatre coins du Grand-Duché, pas moins de 70 bénévoles se relaient quotidiennement pour réceptionner, trier et ranger les affaires, mais aussi guider les bénéficiaires et être à l’écoute de leurs besoins.
C’est le seul endroit de ce genre pour le moment au Luxembourg. «Le plus urgent est de leur fournir vêtements et chaussures car ils sont partis sans rien emporter avec eux», note la bourgmestre. Mais on trouve aussi jouets, poussettes, lits pour bébé et autres équipements essentiels pour accueillir les tout-petits, au fil des allées.
Un travail à plein temps que Marcel, qui vient de Schouweiler, apprécie : «Je me sens utile en donnant un coup de main, c’est naturel pour moi qui suis en pension. Des centaines de réfugiés de tout le pays viennent ici chaque jour, je suis heureux de les aider», confie-t-il, un carton dans les bras.
Plus loin, Gita plie des pantalons et les dispose sur une table, près d’une pancarte écrite en ukrainien : «On n’est rien qu’une petite goutte, mais on améliore leur quotidien», sourit cette habitante de Contern, qui aime voir les enfants retrouver leur insouciance dans le coin des jeux : «Les petits oublient tout quand ils jouent, ça fait chaud au cœur.»
Comment aider ?
La commune recherche déjà de nouveaux bénévoles prêts à intervenir dans les prochaines semaines pour soutenir l’équipe en place sur le long terme. Les dons de vêtements et autres produits sont suspendus pour l’instant, le temps de trier et stocker ce qui est arrivé, mais la collecte reprendra prochainement : la liste des besoins sera alors publiée sur le site web de la commune et sur sa page Facebook, Gemeng Conter. En attendant, le hall sportif (1 rue des Sports à Contern) reste ouvert aux réfugiés ukrainiens de tout le pays et aux bénévoles.
Un millier de réfugiés logés au Weiergewan
Toute cette organisation s’est mise en place en quelques jours à peine, tandis que les autorités faisaient appel à la commune pour trouver, en urgence, de quoi loger 130 réfugiés : ils auraient dû être hébergés dans un hall de stockage de 3 000 m2 situé dans la zone industrielle Weiergewan toute proche, mais impossible de l’aménager à temps.
«L’Office national de l’accueil nous a demandé de l’aide. Nous avons donc mis à disposition notre centre culturel à Moutfort, où les réfugiés sont encadrés par les équipes de la Croix-Rouge, en attendant que le chantier soit fini», explique-t-elle.
Dans cet immense entrepôt, les ouvriers travaillent d’arrache-pied depuis une semaine pour installer un millier de lits, des douches, des toilettes, un grand comptoir qui fera office de cuisine et une cinquantaine de machines à laver et à sécher. Des conditions de vie qui s’annoncent rudes, dans un bâtiment dénué de fenêtres et où les familles n’auront qu’un minimum d’espace à elles.
Un défi de taille pour cette commune de 4 000 habitants qui en comptera bientôt un quart de plus : «Je me fais du souci pour le bien-être de ces gens ici, en plein zoning, avec les camions qui passent, même si on a un parcours de promenade tout près», sourcille Marion Zovilé-Braquet.
Mais sa plus grande inquiétude concerne la scolarisation des enfants ukrainiens : «Le ministère nous demande d’intégrer les élèves du cycle 1 (âgés de 3 à 5 ans, NDLR) dans nos écoles, tandis que les plus grands fréquenteront des classes spécialement adaptées, dans d’autres communes», explique-t-elle. «On a commandé des pavillons préfabriqués pour renforcer la capacité d’accueil de notre maison relais, mais on ne les aura pas avant l’année prochaine.»
«Ici, on est en sécurité, mais nos têtes sont là-bas»
Ivan sillonne les allées avec son épouse Inna, tandis que leur petit garçon de deux ans, Adam, s’amuse au coin des jouets. Ils sont venus de Strassen où ils sont hébergés dans un petit hôtel. «On a eu l’information qu’un point de distribution se trouvait ici grâce aux messageries instantanées», raconte Ivan, dans un français quasi parfait.
Le jeune papa se rend au hall régulièrement pour assurer la traduction entre réfugiés et bénévoles. Une aide précieuse qu’il est heureux d’apporter. Tous les trois ont quitté Kiev le 25 février, en laissant tout derrière eux : leurs deux commerces de textile, leur appartement, leurs familles. Un départ forcé, sous les bombes, et un périple de neuf jours, avec leur bébé, jusqu’au Luxembourg. «Après avoir passé 24 heures dans une cave, la terre tremblant autour, on a compris qu’on ne pouvait pas rester. On a pris la voiture et on a roulé 18 heures durant, jusqu’à la frontière», confie-t-il.
Faute d’essence, ils sont contraints d’abandonner leur véhicule. Ils parviennent jusqu’en Pologne en train, puis en Allemagne. Berlin, Francfort. «Comme je parle un peu le français, on pensait rejoindre la France. On est arrivés au Luxembourg par hasard», sourit-il, les yeux soudain dans le vague. «Ici, on est nourris, logés et en sécurité, mais vous savez, nos têtes sont là-bas… Tout ce qu’on souhaite, c’est repartir.»
Wei emmer d,letzevuerger denken nemmen un sech selwer , wat een armutszeugnis.
Espérons que les réfugiés à Contern sont aussi dérangés par les vols de nuit du Findel, p.ex. à 23h ou 6 h… et que Mme Zovilé leur interdise de survoler la commune pour sauvegarder leur sommeil. Les résidents s’en réjouiront aussi, enfin, après des décennies de réclamations vaines…
franchement, la maire de Contern, Marion Zovilé exagère avec ses 1000 réfugiés, et oublie complètement les problèmes de la commune et des 4000 habitants! « … les réfugiés sont dérangés par les camions dans la Z.I. » !!! … Alors qu’on y sauve leur vie après bombardements… Les résidents de la commune de Contern, villages Contern, Moutfort, Oetrange et Medingen sont « dérangés par les camions » multiples, dans leur rues principales de petits villages: jour et nuit 24h/24 et 365/365. Sans mesures nécessaires comme détournements… du trafic massif vers l’accès autoroute… ! Alors les réfugiés survivront des camions dans ZI avec beau « chemin de promenade »…