Le Statec a étudié de près les prix dans le secteur de la construction entre octobre 2022 et avril 2023 et les a comparés aux données précédentes. Sans surprise, dans le contexte inflationniste actuel, les prix sont à un niveau très élevé. Maigre consolation, ils progressent tout de même moins rapidement.
Si sur un an, les prix dans la construction résidentielle se sont renchéris de 12,3 %, le taux de variation annuel recule pour la première fois depuis 2021. Autrement dit, rénover ou construire revient toujours plus cher qu’avant 2021, mais l’évolution des prix est moins rapide entre octobre 2022 et avril 2023 qu’entre avril 2022 et avril 2023. Ainsi, l’indice des prix de la construction progresse de 5,2 % entre les mois d’octobre 2022 et avril 2023, marquant un nouveau ralentissement par rapport au semestre précédent (+6,8 % entre avril et octobre 2022).
Dans le détail, le gros-œuvre présente une hausse semestrielle de 4,8 %. La faute à l’augmentation conséquente du prix du ciment et de ses dérivés, qui au cours du dernier semestre a pesé sur les prix des travaux de maçonnerie (+5 %), également affectés par la hausse du coût de la main-d’œuvre. Et à la suite du recul du prix du diesel, les prix des travaux de terrassement ont augmenté de 3,7 %, mais ils ont le moins évolué en un semestre. Seule baisse de prix dans ce corps de métier : celui des armatures de fer.
Quant aux prix des travaux de toiture (+4,6 %), ils progressent de nouveau moins vite que l’indice général (+5,2 %). La toiture est le seul corps de métier dont les prix évoluent de moins de 10 % sur un an. Il faut toutefois mettre en perspective cette évolution avec le fait que ce type de travaux fut fortement impacté en 2020 et 2021 (+29,8 % entre 2020 et 2021) par la flambée du prix du bois, qui tend à se stabiliser, voire à reculer sur le dernier semestre.
Les prix des toitures ont toutefois été dopés par les travaux de couverture (5,5 %) et notamment les fenêtres et coupoles en toiture (+8,3 %), des évolutions quelque peu contrebalancées par ceux des charpentes (+3,1 %).
Du côté de la fermeture du bâtiment, qui comprend les fenêtres avec les dispositifs de protection solaire, les portes de garages et les façades, on constate une progression des prix de 6,1 % entre octobre 2022 et avril 2023.
L’augmentation du prix des matériaux isolants et de la main-d’œuvre a fait grimper la facture pour les travaux de façade de 5,4 % en un semestre, alors que les maîtres d’ouvrages doivent même débourser 6,6 % de plus pour la menuiserie extérieure d’une construction résidentielle. Cette hausse est notamment à mettre en relation avec une tendance à la hausse du prix du verre.
Bien que les prix de certaines fournitures aient tendance à se stabiliser, des hausses continues et soutenues ont été relevées au niveau des installations techniques (+4,2 %). La hausse du coût de main-d’œuvre a par contre touché tous les corps de métier, que ce soient les installations sanitaires (+5 %), de chauffage/ventilation (+3,6 %), ou encore les installations électriques (+4,8 %).
L’augmentation du coût de la main-d’œuvre et de certaines fournitures (carrelage, portes intérieures, …) s’est également fait ressentir au niveau du parachèvement (+6,1 %). L’évolution des prix des prestations en relation avec le carrelage (+6,9 %), la marbrerie (+8,3 %) et la menuiserie intérieure (+6,7 %), mais également la peinture (+6,5 %) et le revêtement de sol (+6,2 %), sont ainsi parmi les plus dynamiques sur le dernier semestre.