Le Quotidien Indépendant Luxembourgeois
L’indice des prix de la construction continue de progresser : sur un an, le Statec relève ainsi que les prix dans la construction résidentielle se sont renchéris de plus de 15% au Luxembourg. L’augmentation des coûts de l’énergie, de nombreux matériaux de construction et la répercussion de celle-ci sur les maîtres d’ouvrages contribuent le plus à cette nouvelle hausse conséquente.
Construire au Luxembourg coûte de plus en plus cher. Le Statec a révélé ce lundi matin l’indice des prix de la construction dans le pays, qui progresse de 6,8% entre les mois d’avril et octobre 2022, marquant un léger ralentissement par rapport au semestre précédent (+8,6% entre octobre 2021 et avril 2022). Si cette baisse est plutôt une bonne nouvelle, sur un an, la donne est différente : les prix dans la construction résidentielle ont, eux, bondi de plus de 15,9%.
L’institut de statistiques souligne même que le «taux de variation annuel atteint son plus haut niveau depuis avril 1975». Sur une année, ce sont les revêtements de sols qui ont connu la plus forte augmentation de leurs prix, avec une hausse de 26,2%. Suivent ensuite la menuiserie intérieure et la serrurerie, avec +20% en une année, mais aussi les installations électriques (+18,9%) et les ascenseurs (+18,1%).
Le prix du bois se stabilise
Au niveau semestriel, c’est le gros-œuvre qui représente le corps de métier avec la plus forte pondération dans l’indice, avec une hausse semestrielle de 5,3%, inférieure à l’indice général (+6,8%).
Les travaux de terrassement (+5,4%), mais également les frais de transport ont été fortement impactés par la flambée récente du prix du diesel. Le renchérissement de divers matériaux de construction utilisés en maçonnerie, en particulier celui du ciment et de ses dérivées, a de nouveau alimenté les prix dans le gros-œuvre.
Pour les travaux de toiture, la hausse des prix s’est limitée à 4,7% sur un semestre. Les progressions de prix de certains produits d’isolation, d’étanchéité et de finition pour les toitures plates, mais également les prix de la zinguerie, des tuiles et des fenêtres en toiture sont à l’origine de cette évolution soutenue.
Les matériaux isolants coûtent plus cher
La progression moins importante, voire le recul dans certains cas, du prix du bois conduit à la stabilisation du prix des charpentes en bois (+0,4%), qui avaient toutefois été fortement affectées en 2021 (+29,8% entre 2020 et 2021).
La fermeture du bâtiment, qui englobe les fenêtres avec les dispositifs de protection solaire, les portes de garages et les façades, est le corps de métier avec la plus forte progression semestrielle (+9,5%). L’augmentation du prix des matériaux isolants a fait grimper la facture pour les travaux de façade de 9,5 % en un semestre, alors que les maîtres d’ouvrages doivent débourser 9,4% de plus pour la menuiserie extérieure d’une construction résidentielle.
La flambée des prix de certains matériaux, comme le vitrage et l’aluminium, mais également la hausse des frais de transport des fournitures est à l’origine de cette évolution exceptionnelle.
