Au micro de RTL, le Premier ministre et président du CSV, Luc Frieden, affirme ne pas s’opposer à l’inscription de l’interruption volontaire de grossesse (IVG) dans la Constitution. La condition serait toutefois de pas ancrer de «droit absolu» à l’avortement, mais une «liberté publique», qui serait à encadrer par la loi.
Lundi encore, le CSV était resté muet au moment de se positionner sur la proposition de révision de la Constitution, introduite par le député Marc Baum (déi Lénk). Deux jours plus tard, Luc Frieden a pris les devants en mettant en perspective un compromis que son parti pourrait soutenir afin d’inscrire l’IVG dans la loi suprême.
À l’image du DP, le Premier ministre plaide le remplacement de la notion de «droit» par une «liberté» à recourir à l’IVG. Luc Frieden parle plus concrètement d’une «liberté publique» qui resterait couverte par un cadre légal. «Nous ne voulons pas que l’avortement devienne un droit absolu, car cela forcerait, par exemple, les médecins et hôpitaux à pratiquer des IVG. Nous souhaitons que l’avortement puisse être librement décidé par la femme, mais le législateur doit définir les conditions à respecter. Nous ne remettons pas en question le cadre légal existant», explique le président du CSV.
Dans sa fonction de Premier ministre, Luc Frieden souhaite qu’un consensus sociétal large se forme autour de cette question.
«Il s’agit d’un cas de conscience auquel probablement chaque député devra répondre pour lui-même», précise-t-il. A priori, le CSV pourrait laisser libre choix à ses députés au moment du vote en séance plénière. Une décision finale devrait cependant encore être arrêtée au sein des organes du parti.