Le Conseil de l’Europe, vigie des droits de l’Homme en Europe, a annoncé jeudi avoir adopté un texte intégrant la « première définition à l’échelle internationale du sexisme » afin de contribuer « à mettre fin à ce phénomène ».
Le texte, une recommandation adressée aux 47 pays membres de l’organisation paneuropéenne, adopté par le Comité des ministres du Conseil de l’Europe, définit le sexisme comme « une manifestation des ‘rapports de force historiquement inégaux' » entre femmes et hommes « conduisant à la discrimination et empêchant la pleine émancipation des femmes dans la société », selon un communiqué du Conseil.
Sexisme et violence envers les femmes et les filles sont liées, insiste la recommandation, « puisque le sexisme ‘ordinaire’ fait partie d’un continuum de violences », créant un « climat d’intimidation, de peur, de discrimination, d’exclusion et d’insécurité ».
Le texte, adopté dans le sillage des mouvement liés à #Metoo, invite les pays à « intensifier leur lutte contre le sexisme dans tous les milieux » puisqu’il s’agit d’un phénomène présent « dans tous les secteurs et toutes les sociétés ».
La recommandation « met l’accent sur ce qu’est un comportement sexiste et propose aux différents acteurs des moyens concrets de l’identifier et d’y faire face », poursuit le Conseil.
Elle établit également une « liste complète de mesures et de situations où le sexisme s’exprime, de la publicité aux médias, en passant par les secteurs de l’emploi, de la justice, de l’éducation et du sport », indique le Conseil de l’Europe.
Le langage et la communication ne doivent pas « consacrer l’hégémonie du modèle masculin », insiste le texte, qui recommande l’utilisation « des formes neutres ».
L’organisation déplore que, si les nouvelles technologies sont des « vecteurs de la liberté d’expression et de l’égalité entre les femmes et les hommes », elles permettent également d’exprimer des « ‘opinions injurieuses’ et d’avoir des comportements violents ».
AFP