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Congrès de déi Gréng : volée de bois vert pour le gouvernement


Les cadres du parti regardent avec confiance la nouvelle présidence assurée par François Benoy et Stéphanie Empain.

Vieilles recettes et fausses priorités ne sont plus d’actualité, selon déi Gréng qui ont balancé des volées de bois vert sur le gouvernement et proposé de servir de boussole aux citoyens.

En 2004, le CSV promettait d’emmener les Luxembourgeois sur le « séchere Wee ». Vingt ans plus tard, le parti au gouvernement n’aurait toujours pas fait un pas dans cette direction, selon déi Gréng réunis en congrès à Niederanven ce samedi matin. Entre immobilisme oui recul sur certains dossiers et basculement à droite toute sur d’autres, le gouvernement ne se dirige pas dans la direction empruntée depuis des années par les écologistes.

Les deux partis n’auront jamais été aussi diamétralement opposés à entendre les cadres verts qui ont pris la parole. Le DP, à l’exception de Xavier Bettel, a été épargné par leurs tirs à boulets rouges. Pacifistes dans l’âme, déi gréng ont déterré la hache de guerre au bénéfice de la sécurité mondiale, européenne, nationale et individuelle. « Nous voulons un pays sécure pour ceux qui travaillent, ceux qui étudient, ceux qui n’ont pas grand-chose, ces qui vieillissent, ceux qui ne sont pas encore nés », a indiqué Sam Hanson, cheffe de file des députés verts. « La sécurité n’est pas qu’une question de bien-être, c’est aussi une question de justice. »

Déi Gréng, déterminés à jouer à fond leur rôle de parti d’opposition de manière constructive, restent en embuscade pour rappeler le gouvernement à l’ordre quand il obstrue des perspectives ou menace la stabilité et l’équité sociale au profit de la dérégulation.

Guerre et paix

En contrepartie, déi Gréng assurent être prêts à « garantir la paix et la liberté, défendre la démocratie, protéger l’environnement et l’état social ainsi que renforcer l’économie », selon François Benoy. Voire d’être une boussole dans un monde dont les repères géopolitiques ont changé et où plane l’ombre de la guerre. « Que faire pour maintenir notre paix ? », interroge Stéphanie Empain, co-présidente. La paix est un aspect de la sécurité prônée par son parti.

Sa réponse est la démonstration de force pour décourager les attaques. « Il faut éviter la guerre. Nous devons acheter des armes pour ne pas les utiliser », a-t-elle résumé. « La dissuasion fait partie de la politique de paix. » L’Europe doit améliorer ses moyens de défense et les pays doivent y contribuer sans pour autant mettre tous leurs œufs dans le même panier. « Le moment n’est pas venu d’annuler des investissements importants dans d’autres domaines. » Et de creuser les inégalités sociales.

Comme leurs homologues flamands, les verts luxembourgeois estiment que « les nouvelles recettes pour les pensions doivent être portées par ceux qui ont les épaules plus larges et par les entreprises qui génèrent des profits grâce à l’intelligence artificielle et à la robotisation ».

Pour continuer d’entretenir la démocratie et les valeurs européennes afin, notamment, de ne pas, engourdi par la peur, céder aux sirènes du populisme et de l’extrême droite. Et ce, également en ligne. Une résolution en ce sens a été soumise au vote des membres.

« La tête dans le sable »

Pensions, logement, indépendance et transition énergétique, politiques agricoles, le gouvernement a du pain sur la planche, mais préférerait « mettre la tête dans le sable » plutôt que de prendre le taureau par les cornes, selon François Benoy. Depuis plus d’un an au pouvoir, le gouvernement aurait sabordé plus de choses qu’il n’en a mises en place. « Pour ne pas mettre en danger le triple A », il préférerait creuser les inégalités et le mécontentement des citoyens.

« Le gouvernement recule sur les engagements climatiques, recule en sabotant des politiques climatiques ambitieuses et refuse d’investir massivement dans une transition juste », a insisté Iness Chakir, porte-parole de déi Jonk Grèng. « Il préfère protéger les intérêts de ceux qui profitent du système actuel plutôt que d’avoir le courage de transformer l’économie pour la rendre soutenable et socialement juste. »

Or le courage, c’est ce qui, balance le parti, fait cruellement défaut à Serge Wilmes, ministre actuel. Entre autres. « Il va entrer dans l’histoire comme étant le ministre qui n’a pas mérité son titre et a fait exactement le contraire de ce qu’il devait faire. » François Benoy, co-président du parti, n’a pas hésité à tacler son ancien camarade du conseil communal de Luxembourg-ville. Au lieu de capitaliser sur les initiatives lancées par les verts ces dernières années et développer des solutions innovantes, Serge Wilmes « recule et capitule là où on attend du courage de sa part ».

Or « l’avenir n’appartient pas à ceux qui font peur, mais à ceux qui luttent contre la peur », a rappelé Iness Chakir. Bref, son parti politique est dans les starting-blocks « les deux pieds sur terre » pour, ajoute François Benoy « se battre pour nos libertés, nos valeurs, notre démocratie, notre cohésion sociale et pour notre planète ».