Le congé collectif dans le secteur de la construction a commencé jeudi soir. Pendant trois semaines, les ouvriers pourront se reposer et reprendre leur souffle. Ce repos bien mérité concerne trois métiers du secteur du bâtiment.
Il permet à certains salariés de retrouver leur famille à l’étranger. Il ne semble pas être remis en question par les patrons et les salariés.
Au Luxembourg, le congé collectif dans le bâtiment, c’est plus que des vacances. «C’est une coutume», explique Patrick Koehnen, secrétaire général adjoint de la Fédération des artisans (FDA). Le congé collectif «existe depuis la fin des années 60», précise-t-il. À l’époque, il y avait beaucoup d’ouvriers italiens et espagnols «qui voulaient rendre visite à leur famille». Aujourd’hui, ce sont les Portugais qui veulent rentrer au pays afin de profiter de leurs proches. Fin 2016, le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, voulait pourtant «flexibiliser» ce congé. Le syndicat OGBL s’était dit consterné par ces propos qui ont été ensuite précisés.
Cette pause est bien méritée, car les ouvriers travaillent sans s’arrêter de janvier à juillet. «C’est un travail dur, tout le monde est content de pouvoir respirer et de profiter de ces trois semaines d’affilée», précise-t-il. En plus, «si l’entreprise peut organiser un congé sur trois semaines d’un coup, c’est plus facile». Et par la même occasion, «elle est plus compétitive». Patrick Koehnen est confiant : la coutume «va encore durer». Des discussions pourraient avoir lieu sur un possible décalage. «Le congé collectif d’hiver dure dix jours. On ne peut pas faire trois semaines de congé en hiver à cause des vacances scolaires» à cette période, dit le secrétaire général adjoint de la Fédération des artisans.
Du côté des entreprises de construction, on ne voit pas ce congé d’un mauvais œil. Les entreprises interrogées par nos soins sont unanimes : les employés sont contents de lâcher leurs instruments de travail du 28 juillet au 20 août (voir encadré sur le calendrier secteur par secteur).
Sept mois sans congé
Georges Thill, le directeur général de la Compagnie de construction luxembourgeoise (CDCL), nous a attesté que c’était bien «une bonne chose si on considère que le dernier congé date d’il y a sept mois. Le travail physique sur un chantier est éprouvant.» Ces trois semaines «off» permettent de «se ressourcer et de reprendre des forces», appuie-t-il. Le fait de «regrouper les congés collectifs permet d’avoir une bonne coordination (entre les différents métiers présents) sur le chantier». Et cerise sur le gâteau, les plannings des clients prennent en compte ces «cinq semaines de congé (ceux d’hiver et d’été)».
En général, la pause est attendue et «méritée», précise Georges Thill. «Pour tout le monde, c’est une coutume. Nos salariés sont habitués», ajoute-t-il. Et cette coutume se fête sur les chantiers sécurisés, de manière informelle, en toute convivialité avec une grillade.
Aude Forestier
Retrouvez l’intégralité de notre dossier sur les congés collectif dans Le Quotidien papier de ce vendredi.