CONFERENCE LEAGUE (2e TOUR, RETOUR) Sans une palanquée de blessés, le FCD03 aurait toutes les cartes en main pour achever un club qualifié en phase de la Ligue la saison passée.
On ne sait pas ce que cela leur a fait, aux Differdangeois, d’entendre la semaine dernière, avant de se déplacer au Royaume-Uni, qu’ils n’avaient gagné qu’un seul de leurs dix-sept-derniers matches européens et qu’ils n’ont plus franchi un tour depuis dix ans.
Hasardons un scénario : cela leur a filé un coup de fouet salutaire, à en juger par leur prestation solide sur le synthétique ignoble de The New Saints (victoire 0-1). La théorie vaut ce qu’elle vaut, c’est-à-dire pas grand-chose, mais espérons ne pas obtenir l’exact effet inverse, ce soir, en exhumant d’autres chiffres nettement plus rieurs, qui disent qu’au pire, les hommes de Pedro Silva iront aux tirs au but, ce soir.
Tout simplement parce que depuis 2011 et la visite du Paris Saint-Germain (0-4), plus aucune équipe européenne n’a gagné par plus d’un but d’écart au Grand-Duché, contre le FCD03. Et pourtant sont passés des clubs du standing de La Gantoise (défaite 0-1 en 2012), Utrecht (victoire 2-1 en 2013) ou Trabzonspor (défaite 1-2 en 2015). Autant dire que son petit but d’avance, ramené la semaine passée de la frontière anglo-galloise est une assurance-vie comme on en fait peu pour Differdange.
Craig Harrison, le coach des Saints, a une vision de la vie qui l’amène à s’en foutre complètement, des statistiques (lire ci-dessous). Des clichés aussi, d’ailleurs, puisque confronté au fait, moins fantasmé qu’avéré, que les équipes britanniques sont régulièrement moins performantes loin de leur île, il a renvoyé tout le monde au fait que la saison passée, ses gars étaient revenus d’Italie et de leur confrontation avec la Fiorentina, en phase de la Ligue de C4 avec une courte défaite 2-0. Comme s’il était plus facile de se coltiner la Viola que le FCD03…
«Des blessés, encore plus qu’avant»
C’est peut-être ce parcours, justement, qui est aujourd’hui le talon d’Achille de TNS. À l’aller, les dirigeants avaient décelé un peu de condescendance chez leur hôte, qui osait déjà parler ouvertement d’une qualification pour cette même phase de Ligue dès la conférence de presse d’avant-match. Il y a une obligation de réussite, un impératif de faire aussi bien qui est une pression concrète. Differdange l’a moins.
Et c’est tant mieux d’ailleurs, car tout n’est pas idéal avant ce match retour. Il y a des absences, déjà. Qui? Secret-défense. Differdange ne veut rien dévoiler et ne dévoilera rien. «Des blessés, il y en a encore plus qu’avant. Disons qu’on n’a pas de remplaçants sur quatre ou cinq positions», c’est bien tout ce que lâchera Pedro Silva.
C’est Artur Abreu, sa bonne humeur, son inébranlable confiance, sa joie de pouvoir travailler avec Samir Hadji («Si bon techniquement et dans les remises, qui nous permet de jouer aussi différemment, avec plus de centres») qui vont alors voler au secours d’un coach qui s’en fait pour ce soir. «On est en confiance et on va retrouver un beau gazon. Là-bas, on aurait pu gagner 0-2. On va passer ce tour et on pourra négocier les primes», rit l’attaquant. Ses dirigeants commencent eux à se poser la question d’une éventuelle demande d’aménagement du calendrier en cas d’accession au 3e tour. C’est sans doute un signe qu’entre deux éventualités, celle d’une qualification ou celle d’une élimination, c’est éventuellement la première qui a pris le pas sur la seconde, dans leur tête…