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[Conference League] Dudelange y a cru une heure


Joao Magno et les Dudelangeois s'arrêtent aux portes de la phase de groupes (Photo Luis Mangorrinha/Le Quotidien).

Entreprenant et devant à la pause, le F91 a été rejoint à l’heure de jeu par le Lech Poznan, vainqueur 3-1 sur l’ensemble des deux matches et qualifié pour la phase de poules de la Conference League.

L’espoir restait permis, malgré la défaite 2-0 de l’aller, et il l’était encore plus après la 36e minute quand Kirch, en bon capitaine, a montré la voie à ses équipiers. Mais le F91, en dépit de sa grosse débauche d’énergie, d’un temps fort récompensé par ce but de son latéral gauche et de son avantage à la pause, n’est pas parvenu à renverser totalement un Lech Poznan resté suffisamment solide pour recoller et conserver son billet pour la phase de poules de la C4. L’aventure européenne de Dudelange, contraint au nul par les Polonais (1-1) ce jeudi au Stade de Luxembourg, s’arrête donc aux portes de la Conference League, et elle leur laissera sans doute autant de regrets que de fierté.

Les conférences de presse d’avant-match, mercredi, n’avaient laissé que peu de place au doute, John van den Brom et Carlos Fangueiro s’accordant à dire que le second devait inciter ses hommes à prendre le jeu à leur compte, jouer haut, mettre un maximum de pression pour tenter de marquer vite. Quitte pour cela à laisser des espaces aux Polonais, qui ne se sont évidemment pas gênés pour s’y engouffrer.

Dans un début de partie où le F91 et le Lech Poznan se sont rendu coup pour coup, des chutes suspectes dans la surface (Magno, 2e côté dudelangeois, Skoras, 3e côté polonais) aux tentatives cadrées sans trop de danger pour les portiers (Sinani, 4e, Ishak, 5e), les champions de Pologne se sont souvent montré menaçants en contre, en attestent ces tentatives non cadrées – de peu pour la première – de Velde (8e), Kvekveskiri (8e) ou Amaral (14e), qui suivaient des projections rapides.

Ishak bouffe la feuille, Kirch montre la voie

S’il a fallu, dans ce laps de temps, une bonne défense et un bon retour de Skenderovic pour empêcher Ishak de filer au but puis de recevoir un service devant le but de Velde (10e, 11e), le Suédois n’a eu besoin de personne pour gaufrer à bout portant un caviar de Pereira (21e). Ce loupé énorme a eu le mérite de réveiller le F91, qui n’avait vraiment alerté Bednarek que par Sinani, en début de partie, puis par Magno, seul mais incapable de smasher de la tête un coup franc de la droite de Sinani (16e).

C’est Agovic, contré de justesse dans la surface où l’avait décalé Magno, qui a sonné le premier la révolte, ou plutôt matérialisé la montée en puissance dudelangeoise (31e). Sur le corner qui a suivi, un Hadji en embuscade a bien cru la concrétiser (32e), mais le drapeau s’était levé, a priori pour signaler un hors-jeu préalable de Decker, au grand dam de Vova, qui ne faisait pas ses 36 ans sur ce sprint qu’il a piqué vers l’arbitre assistant.

Un simple contretemps pour les Dudelangeois : cinq minutes plus tard à peine, Mehdi Kirch a armé à vingt bons mètres une frappe sèche déviée par un Polonais et fait mouche avec l’aide de la barre (1-0, 36e). Coincé sur ses appuis, Bednarek n’est malheureusement pas resté cloué sur sa ligne bien longtemps : sans cette superbe envolée du portier polonais, l’enroulé de Sinani aurait fini dans la lunette et le F91 aurait recollé trois minutes après (39e).

Pereira fait souffler Poznan

Qu’importe : à la pause, l’exploit restait possible, et il l’était toujours six minutes après la reprise, puisque Skoras, véritable poison à l’aller, n’a pas cadré malgré sa bonne position (51e). À les voir gagner un temps fou en restant au sol après chaque semblant de contact, il faut croire que les hommes de John van den Brom le savaient, ou en tout cas qu’ils n’étaient pas ultra-sereins

Si les centres dudelangeois se sont alors révélés sans danger, il a fallu ce dédoublement dans la surface et cette sacoche du latéral portugais sous la barre de Fox pour leur permettre d’enfin souffler (1-1, 60e) et d’éteindre les derniers espoirs dudelangeois. Carlos Fangueiro a eu beau dégainer Bojic, Gashi et Ninte, et Hadji frôler le 2-1 en déséquilibre (67e), la fin de match a plutôt été Polonaise.

Sans un Fox alerte sur deux coups francs vicieux de Kvekveskiri et Rebocho (73e, 76e), une tête non cadrée de Pingot (74e) et un sauvetage du duo Kirch-Fox sur un tir de Rebocho (81e), Poznan aurait même empoché la manche retour. Pour le F91, contraint à l’exploit sinon, cela n’avait plus grande importance. Mais nul doute que cette campagne continentale, aussi exaltante que frustrante, aura son importance et son impact au fil de la saison pour les hommes de Carlos Fangueiro, désormais concentrés à 100%, et dès dimanche sur la pelouse du Racing, sur la défense de leur titre de champions du Luxembourg.

Simon Butel