Au terme d’une réunion de médiation, un texte de compromis a été approuvé mercredi par toutes les parties impliquées dans le conflit social relatif à l’exploitation de l’aéroport. Toute grève est définitivement exclue.
La menace de grève a définitivement été balayée d’un revers de main, à l’issue d’une réunion de médiation qui s’est tenue dans l’enceinte de la Cour supérieure de justice, à Luxembourg.
Présentée il y a encore une quinzaine de jours comme étant «la réunion de la dernière chance avant de décréter la grève» par le secrétaire central du syndicat Aviation civile de l’OGBL, Hubert Hollerich, cette réunion de médiation est intervenue dans une situation litigieuse explosive qui avait, en partie, été désamorcée. En effet, les syndicats OGBL et CGFP, la Guilde luxembourgeoise des contrôleurs de la circulation aérienne et la représentation du personnel de l’administration de la Navigation aérienne avaient entretemps obtenu des garanties par le ministre du Développement durable et des Infrastructures, François Bausch, jeudi dernier.
Le ministre avait assuré qu’il interviendrait en personne auprès du directeur de la direction de l’Aviation civile (DAC), qui avait subitement décidé de bloquer l’avancement du dossier visant à la certification de l’aérodrome. Pour rappel, le refus de la DAC de valider l’accord prévoyant un partage des responsabilités entre l’administration de la Navigation aérienne et la société lux-Airport avait envenimé la situation.
«Parvenus à éviter le pire»
Dans ce cadre général de tension sociale, le secrétaire général de la CGFP, Steve Heiliger, a confirmé au Quotidien que la réunion de médiation s’était déroulée «dans une atmosphère constructive, dans le sens où les deux parties ont véritablement essayé d’arriver à ce compromis».
Face au médiateur (qui est également le président de la Cour supérieure de justice, Jean-Claude Wiwinius) les représentants de la CGFP, de la Guilde luxembourgeoise des contrôleurs de la circulation aérienne, et de la représentation du personnel de l’administration de la Navigation aérienne sont donc parvenus à un compromis avec la délégation du gouvernement menée par le ministre en charge des Transports, François Bausch. «Un texte de compromis a été présenté et finalisé», a indiqué Steve Heiliger, spécifiant, toutefois, qu’«un compris n’engendre pas de satisfaction à 100% ni d’un côté ni de l’autre».
Concrètement, le compromis en question prévoit que l’opérateur de l’aérodrome s’avère bien être la société lux-Airport, car le droit européen impose que tout aérodrome ne peut être géré que par un seul et unique opérateur ou «exploitant officiel». Cela étant, le compromis trouvé prévoit que toutes les attributions touchant aux aspects sécuritaires seront transférées de lux-Airport à l’administration de la Navigation aérienne. Soit une situation subtile de «coexploitation», au sein de laquelle lux-Airport est reconnu comme «exploitant officiel» et peut, à ce titre, «vérifier» si l’administration de la Navigation aérienne remplit bien ses missions, conformément aux réglementations.
Côté CGFP, on a tenu à insister sur un point bien précis : «Nous sommes parvenus à éviter le pire, à savoir une grève, puisqu’il n’était dans l’intérêt de personne d’en arriver jusque-là», a conclu Steve Heiliger.
Claude Damiani